Eglises d'Asie

L’Église sud-coréenne soutient la formation des futurs prêtres bangladais

Publié le 15/06/2023




Depuis 2002, plusieurs séminaristes bangladais ont été envoyés dans les séminaires coréens dans le cadre d’une collaboration avec l’Église sud-coréenne, afin de soutenir la petite Église bangladaise. La collaboration s’est particulièrement renforcée alors que Mgr Paul Tschang In-Nam, archevêque coréen, était nonce apostolique au Bangladesh (entre 2002 et 2007). Actuellement, deux étudiants bangladais poursuivent leurs études de philosophie et de théologie dans le diocèse coréen de Suwon, malgré la barrière de la langue.

Denish Rongdi, séminariste bangladais, étudie en Corée du Sud dans le cadre d’une collaboration entre les Églises bangladaises et coréennes.

Une collaboration entre les Églises sud-coréennes et bangladaises soutient les vocations sacerdotales depuis des années au Bangladesh, en offrant une formation et une éducation aux séminaristes bangladais.

Denish Rongdi et Urban Chiran, deux catholiques de l’ethnie Garo, originaires du diocèse de Mymensingh (majoritairement indigène, dans le nord du pays), poursuivent actuellement leurs études de philosophie et de théologie à l’Université catholique de Suwon, en Corée du Sud. Selon une information du média catholique coréen CPBC (Catholic Peace Broadcasting Corporation of Korea), publiée le 12 juin, tous deux sont arrivés dans le diocèse de Suwon en 2021, quand le diocèse a exprimé sa volonté de former des séminaristes de la petite communauté catholique du Bangladesh, majoritairement musulman.

Selon Denish et Urban, c’est la foi catholique de leurs parents qui les a inspirés à rejoindre la formation sacerdotale et à participer à cette expérience en Corée – qu’ils considèrent comme profondément marquante malgré les difficultés. Denish Rongdi reconnaît que le fait d’étudier la philosophie et la théologie en coréen n’est pas aisé. « C’est dur. Parfois, en cours, c’est difficile de comprendre les mots qu’on ne reconnaît pas ou les concepts qu’on ne comprend pas », confie-t-il. Urban Chiran, de son côté, assure qu’il travaille énormément pour recevoir la formation dont il a besoin. « Je travaille et j’étudie beaucoup », ajoute-t-il.

Une collaboration entre les séminaires coréens et bangladais dès 2002

Les deux séminaristes bangladais sont parrainés et soutenus par l’association Ahn Jung-Geun, qui leur a fourni des bourses d’étude. Depuis 2002, plusieurs séminaristes catholiques bangladais ont été envoyés dans les séminaires coréens de cette manière. Ils sont depuis devenus prêtres et servent dans leur pays et à l’étranger, selon l’Église locale. La collaboration s’est particulièrement renforcée alors que Mgr Paul Tschang In-Nam, archevêque coréen, était nonce apostolique au Bangladesh (entre 2002 et 2007).

« Ma famille est croyante depuis mes grands-parents, donc je suis aussi allé à l’église avec mes parents », explique Denish Rongdi. Urban Chiran explique de son côté qu’il pratique « très régulièrement » depuis l’enfance et que beaucoup de prêtres qu’il a rencontrés ont inspiré sa vocation. « Quand je les voyais, je pensais que je devais devenir ce genre de personne », raconte-t-il.

Le 500e anniversaire de l’arrivée du catholicisme au Bangladesh célébré en 2018

En Corée du Sud, le christianisme est la religion organisée la plus répandue et on compte environ 5,6 millions de catholiques pour une majorité de protestants. Par comparaison, les chrétiens bangladais, majoritairement catholiques, sont environ 600 000 pour une population de plus de 165 millions d’habitants. Les fidèles bangladais vivent dans huit diocèses différents et près de la moitié d’entre eux appartiennent à des groupes ethniques indigènes.

Malgré leur statut de minorité, les chrétiens bangladais sont reconnus par les autres religions dans le pays pour leurs contributions importantes dans les secteurs de l’éducation, de la santé et du développement social. L’arrivée et le développement du catholicisme au Bangladesh sont attribués à l’évangélisation des missionnaires européens et américains au cours des cinq derniers siècles. L’Église au Bangladesh a célébré le 500e anniversaire de l’arrivée du catholicisme dans le pays en 2018. Urban Chiran espère pouvoir porter autant de fruit durant son ministère que ses prédécesseurs.

« Je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruits » (Jn 15, 5), ajoute-t-il en citant son verset biblique préféré. Les deux séminaristes espèrent pouvoir soutenir à leur tour les catholiques dans leur pays, à leur façon. « Quand je travaillais en paroisse, j’ai entendu beaucoup de récits de croyants à propos de leurs problèmes, donc je voudrais devenir un pasteur pour eux », confie Denish. Urban espère également pouvoir former à son tour les séminaristes au Bangladesh. Tous deux pourraient être ordonnés diacres en 2026.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews