Eglises d'Asie

Les catholiques des diocèses de Manille, Quezon et Kalookan lancent des épiceries solidaires face à la crise

Publié le 21/04/2021




Plusieurs paroisses de la région de Manille ont lancé des épiceries solidaires afin de soutenir les plus démunis face à la pandémie. Les épiceries communautaires, ouvertes toute la journée, sont approvisionnées par les paroissiens volontaires. « Ce n’est pas une œuvre de charité, c’est plutôt un moyen de s’entraider », estime Ana Patricia Non, qui a participé au lancement du projet à Quezon, en périphérie de la capitale philippine. Mgr Jose Colin Bagaforo, évêque de Kidapawan et responsable national de Caritas Philippines, a salué l’initiative l’une des meilleures réponses chrétiennes face à la crise.

Mgr Pablo Virgilio David (à gauche), évêque de Kalookan en périphérie de Manille, a lancé une épicerie solidaire avec des volontaires de son diocèse.

Des paroissiens de Manille ont lancé des épiceries solidaires afin de soutenir les plus pauvres de la capitale philippine face à la pandémie. Ils apportent des produits comme des œufs, des conserves, des fruits et légumes, afin d’éviter que les résidents les plus pauvres ne souffrent de la faim et de l’insécurité alimentaire. Les organisateurs encouragent les autres à partager ce qu’ils ont en l’apportant à l’épicerie pour permettre d’alimenter le stock de nourriture. « La plupart des épiceries communautaires sont ouvertes de 6 heures du matin à 18 heures, et elles sont approvisionnées par les membres de la communauté. Ce n’est pas une œuvre de charité, c’est plutôt un moyen de s’entraider », confie Ana Patricia Non, qui a participé au lancement du projet, citée par le quotidien local Inquirer. En moins d’une semaine, elle explique que l’épicerie de sa communauté, dans la ville de Quezon en banlieue de Manille, a bénéficié à plus de 3 000 personnes. « Tout le monde peut participer au projet afin d’alimenter le stock. Et c’est incroyable de voir à quel point les gens peuvent être généreux, en particulier auprès de ceux qui ont faim durant la pandémie. »

« Donnez gratuitement »

Les habitants qui utilisent l’épicerie communautaire affirment que le projet est providentiel en ces temps difficiles. « Quand nous faisons la queue, nous respectons les normes sanitaires. Nous ne prenons que ce dont nous avons besoin au quotidien. C’est une grande aide pour nous, et surtout pour ceux qui ont perdu leur emploi à cause du Covid-19. J’en fais partie », explique Francis Janer, un habitant de Quezon. Au moins trois évêques catholiques philippins ont salué le projet et l’ont imité dans leurs diocèses. Mgr Pablo Virgilio David, évêque de Kalookan en périphérie de Manille, l’a confirmé le 18 avril dans la cathédrale San-Roque. « C’est peut-être la meilleure réaction en chaîne dont j’ai entendu parler depuis le début de la crise sanitaire », a-t-il confié en évoquant le thème du jubilé des 500 ans du christianisme aux Philippines : « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. » (Mt 10, 8) « Je vous en prie, autant que nous le pouvons, lançons-nous dans ce projet », a poursuivi l’évêque avec enthousiasme.

Mgr Broderick Pabillo, évêque auxiliaire de Manille, a également soutenu le projet en estimant qu’il illustre l’esprit bayanihan des Philippins. Le bayanihan est une coutume philippine qui représente un esprit d’unité, de travail et de coopération communautaire, afin d’atteindre un but commun. « J’encourage les prêtres, les paroisses et les communautés locales à participer à cette initiative. C’est un excellent moyen de favoriser la générosité et l’entraide », a-t-il commenté sur Radio Veritas. La Caritas philippine s’est également lancée dans le projet dans plusieurs régions de Manille particulièrement affectées par le contexte économique. « C’est l’une des meilleures réponses chrétiennes dont nous sommes témoins, alors que la tendance est plutôt à l’auto-préservation et à la course au pouvoir », s’est réjoui Mgr Jose Colin Bagaforo, évêque de Kidapawan et responsable national de Caritas Philippines. « Avec la pandémie, le nombre de personnes en difficulté financière a augmenté de manière exponentielle. C’est pourquoi nous avons besoin d’efforts communautaires pour faire face au problème. »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Mgr Pablo Virgilio David