Eglises d'Asie

Les catholiques indonésiens prient Camille de Lellis, saint patron des malades

Publié le 10/05/2019




La relique du cœur de saint Camille de Lellis, saint patron des malades et des infirmiers, a été amenée en Indonésie en avril pour une durée d’un mois, après être passée par les Philippines durant deux mois. Après une tournée dans la province des Petites îles de la Sonde orientales (Nusa Tenggara), le reliquaire est arrivé à Jakarta le 22 avril, où une messe a été célébrée dans le hall de l’hôpital Saint-Carolus (Saint-Charles), en présence de plusieurs centaines de malades. La relique est arrivée dans le pays en l’honneur du dixième anniversaire de l’arrivée de l’ordre Camillien (l’ordre des Clercs réguliers pour les malades) dans le pays. Elle a été renvoyée à Rome fin avril.

Depuis cinq ans, Martina Madut, une Indonésienne catholique de 74 ans de la province du Nusa Tenggara oriental (Petites îles de la Sonde), souffre continuellement de problèmes de santé, dont des crises de bronchite qui font qu’elle a du mal à parler ou à avaler des aliments solides. Les visites des médecins n’ont pas amélioré sa situation, ni les traitements ou la phytothérapie, confie John Okalung, l’un de ses fils. « Ma mère souffre beaucoup et devient plus maigre de jour en jour », s’inquiète-t-il. « C’est vraiment triste de la voir ainsi. » Martina Madut, qui vit dans la petite ville de Ruteng dans le district de Manggarai, vit surtout de porridge et d’eau. « Tout ce que nous pouvons faire, c’est nous tourner vers Dieu », ajoute son fils. C’est exactement ce qu’ils ont fait en avril, après avoir appris, par des prêtres Camilliens locaux (de l’ordre des Clercs réguliers pour les malades), l’arrivée en ville d’une relique du cœur de saint Camille de Lellis, saint patron des malades et des infirmiers. « J’y ai emmené ma mère. Elle voulait prier devant la relique pour demander à Dieu de la guérir », confie John Okalung.

Petrus Ngempeng, après avoir souffert de problèmes de santé suite à une opération cardiaque il y a quatre ans, a eu la même idée. L’Indonésien de 64 ans est allé voir la relique afin de prier pour sa santé. « J’ai touché la vitre du reliquaire, en espérant être guéri », explique-t-il. Martina Madut et Petrus Ngempeng font partie des nombreux catholiques et non catholiques indonésiens qui ont approché le reliquaire avec les mêmes espérances face à leurs problèmes de santé. La relique du saint est arrivée en Indonésie pour la première fois le 2 avril pour une visite d’un mois, après être passée par les Philippines durant les deux mois précédents. La relique a été amenée en Indonésie en l’honneur du dixième anniversaire de l’arrivée de l’ordre Camillien dans le pays. Elle a été renvoyée à Rome fin avril. La première étape était à Ruteng, dans le district de Manggarai, où la relique a été transportée dans plusieurs lieux dont des paroisses, des hôpitaux et un orphelinat. Plus tard, elle a été amenée à Maumere, dans le district de Sikka dans la province du Nusa Tenggara oriental, où elle est passée par la cathédrale, un couvent Camillien et plusieurs hôpitaux.

« Les prières doivent monter vers Dieu, lui seul peut nous aider »

Des milliers de catholiques de la province et d’autres régions sont venus vénérer les reliques. Le 22 avril, le reliquaire est arrivé dans l’hôpital Saint-Carolus (Saint-Charles) de Jakarta où il a été transporté en procession de salle en salle. « Nous avons accueilli la relique avec gratitude quand on nous a proposé qu’elle passe par l’hôpital. Nous voulions permettre aux patients et au personnel hospitalier, en particulier les catholiques, de pouvoir vénérer le saint », explique Maria Mitha, qui préside le bureau pastoral de l’hôpital. Le jour suivant, une messe a été célébrée dans l’hôpital par trois prêtres de l’ordre Camillien, dont le père Cyrilus Suparman Andi qui a organisé la tournée du reliquaire. Près de trois cents catholiques, dont beaucoup de malades, ont participé à la messe célébrée dans le hall de l’hôpital. Parmi eux, Heribertus Katiman Budi Santoso, 67 ans, un Indonésien de Jakarta qui se déplace en fauteuil roulant depuis un AVC. « Mon père voulait venir prier devant la relique. Il croit que ses prières, avec l’intercession du saint, seront entendues », explique sa fille, Florentina Dwi Hastuti. Fransisca Maria Ferry, une Indonésienne de 64 ans souffrant d’arthrite, a elle aussi fait la queue pour pouvoir toucher le reliquaire. « La foi, l’espérance et la charité sont ce qu’il y a de plus important. Saint Camille de Lellis a vécu selon ces vertus. Il était confiant que Dieu ne l’abandonnerait jamais. Il a rendu ce qu’il a reçu de Dieu en servant les malades. C’est ce que nous voulons montrer. Il ne faut pas regarder le prêtre comme un shaman. Toutes les prières doivent monter vers Dieu, lui seul peut nous aider », confie le père Andi.

(Avec Ucanews, Jakarta)


CRÉDITS

Katharina R Lestari / Ucanews