Eglises d'Asie

Les catholiques philippins célèbrent la fête de saint Lorenzo Ruiz, premier saint et martyr du pays

Publié le 01/10/2022




Le 28 septembre, de nombreux catholiques philippins ont célébré la fête de saint Lorenzo Ruiz (1594-1637), un saint protomartyr philippin, torturé et tué sous le shogunat Tokugawa au XVIIᵉ siècle après avoir refusé d’abjurer sa foi. Dans la province de Samar, dans la région des Visayas, des pêcheurs ont notamment organisé une procession fluviale. Dans la capitale, le groupe San-Lorenzo de Manille a organisé une procession de rue jusqu’au bidonville de Payatas. Lorenzo Ruiz a été canonisé par le pape Jean-Paul II le 18 octobre 1987.

Le 28 septembre, un groupe catholique de Binondo, à Manille, a organisé une procession à l’occasion de la fête de saint Lorenzo Ruiz.

De nombreux catholiques philippins ont participé à des messes et des processions fluviales ou de rue afin de marquer la fête du premier martyr et saint catholique du pays, Lorenzo Ruiz (1594-1637). Le 28 septembre, des étudiants se sont rassemblés massivement dans l’école catholique de la Sainte-Famille, à Manille, afin d’accueillir la statue du saint philippin sur leur campus. Dans la province de Samar, dans la région des Visayas, des pêcheurs et des prêtres ont transporté une statue du saint sur leurs bateaux pour une procession fluviale.

Dans la capitale, des membres du groupe San-Lorenzo de Manille, une organisation masculine catholique dédiée à la propagation de la dévotion à saint Lorenzo, ont également organisé une procession de rue. Celle-ci a pris fin au bidonville de Payatas, près de la plus grande décharge de Manille, après la célébration d’une messe dans l’église de Binondo, la paroisse où a été baptisé saint Lorenzo.

Durant la visite, le groupe a aussi distribué de la nourriture et des boîtes de conserve à environ 800 habitants du bidonville. Les membres de l’organisation ont expliqué qu’ils ont l’habitude d’organiser « œuvres de miséricorde corporelles » durant la fête du saint, alors que les festivités et processions traditionnelles ont été interrompues durant deux ans à cause de la pandémie.

« Nous nous rendons toujours dans les régions défavorisées ici à Manille, le lieu de naissance de saint Lorenzo Ruiz. Saint Lorenzo est parti au Japon comme missionnaire où il est mort en martyr. Nous, les membres d’un groupe nommé d’après lui, nous voulons aussi aller vers les pauvres comme des missionnaires de la Parole de Dieu », explique Paul Carvajal, président de l’organisation.

Il ajoute qu’ils ont aussi proposé à la Conférence épiscopale philippine (CBCP) de reconnaître et recommander leur groupe à tous les diocèses philippins en vue de recruter de nouveaux membres et de former une assemblée nationale en l’honneur du martyr philippin. « Ainsi, non seulement nous pourrions propager la dévotion, mais aussi agir selon son exemple au service de l’Église catholique. »

« La vie de saint Lorenzo a été pleine de foi et de persévérance »

Mgr Pablo Virgilio David, président de la CBCP, décrit saint Lorenzo Ruiz comme un « homme de paradoxes ». « Je me demande pourquoi il a été nommé patron des catéchistes. Bien sûr, il avait été nommé pour rejoindre la mission au Japon comme catéchiste, mais il n’a jamais vraiment pu catéchiser là-bas, parce que lui-même et ses compagnons ont été immédiatement arrêtés dès l’arrivée de leur bateau à Nagasaki », a-t-il expliqué dans une publication sur Facebook.

Selon Mgr David, saint Lorenzo était secrétaire paroissial quand il a été faussement accusé de meurtre, ce qui l’a poussé à s’engager comme catéchiste en rejoignant la mission dominicaine au Japon en 1636. Le saint aurait donc dû plutôt être nommé « patron des secrétaires paroissiaux » estime l’évêque de Kalookan (une des villes du Grand Manille). « L’autre paradoxe, c’est qu’il a fui l’emprisonnement et la peine capitale aux Philippines, pour finalement être arrêté et condamné à mort au Japon. Il n’a même pas pu accomplir le travail missionnaire pour lequel il s’était porté volontaire. »

Saint Lorenzo, après son arrestation, a été torturé et tué par le gouvernement du shogunat Tokugawa (une dynastie de shoguns à la tête du Japon de 1603 à 1867). « Lorenzo a échappé à la mort à Manille, seulement pour subir un supplice encore pire à Nagasaki. Il a été victime des circonstances. On peut dire qu’il est passé d’un statut de victime à un autre », poursuit l’évêque.

Jenny Climaco, une paroissienne de Manille, confie que sa dévotion à saint Lorenzo lui a appris à être résiliente durant sa vie. « La vie de saint Lorenzo a été pleine de foi et de persévérance. Malgré toutes les difficultés qu’il a vécues, il a persévéré. Malgré sa mort, sa foi a porté du fruit », assure-t-elle. Lorenzo Ruiz est né d’un père chinois et d’une mère philippine, le 28 novembre 1594. Il s’est marié, a eu trois enfants et vécu une vie familiale catholique heureuse. En 1636, il a été accusé à tort d’avoir tué un Espagnol. Afin de se protéger, il s’est enfui et a embarqué sur un bateau avec l’aide de trois prêtres dominicains. Il est mort en martyr au Japon après une torture prolongée, le 28 septembre 1637. Le pape Jean-Paul II l’a déclaré saint le 18 octobre 1987.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews