Eglises d'Asie – Philippines
Les catholiques philippins divisés face aux élections de mi-mandat
Publié le 10/05/2019

Vote libre et en conscience
Suite à l’annonce d’El Shaddai, les évêques du pays ont rappelé aux catholiques philippins que la déclaration de Mike Velarde n’était pas un ordre. « Ce n’est pas un commandement envoyé à ses partisans, même s’ils devraient le prendre au sérieux », a déclaré Mgr Teodoro Bacani, évêque émérite de Novaliches. Il estime que les gens « doivent voter selon leur conscience ». Le père Ranhilio Aquino, un expert juridique et doyen de l’École supérieure de droit de San Beda à Manille, estime qu’« une chose est claire : les préférences d’un évêque ne sont pas forcément le choix des catholiques ». « C’est le choix de l’évêque, rien de plus, rien de moins, même s’il s’agit d’un groupe d’évêques », a ajouté le prêtre. « C’est la même chose concernant ce leader charismatique. Il ne parle pas au nom de l’Église, et il ne peut pas obliger sa congrégation à voter selon ses préférences. » Le père Aquino souligne que le « vote catholique » est le « vote libre de tout catholique qui fait son choix à la lumière de l’Évangile et du Royaume de Dieu : un royaume de vérité et de lumière, un royaume de justice et de paix, un royaume d’amour ». « Un vote catholique est un vote en conscience, et la souveraineté de la conscience est telle qu’elle doit toujours être libre », poursuit le prêtre. Celui-ci que cela fait partie du vote catholique de demander le programme des candidats, « et quand un ou plusieurs éléments ne semblent pas conciliables avec les enseignements catholiques, peut-on dire qu’il s’agit encore d’un choix catholique ? ».
Dans le sud des Philippines, Mgr Antonio Ledesma, archevêque de Cagayan de Oro, pense que les catholiques doivent chercher l’aide de Dieu quand ils choisissent un candidat. En janvier, la conférence épiscopale a d’ailleurs publié une liste de critères recommandés pour les élections. Les évêques ont appelé les laïcs à former des « cercles » où l’on puisse échanger ouvertement à propos de la campagne électorale et des candidats. Ils ont également encouragé les catholiques à s’engager en politique. « Toute la communauté est concernée par le choix de ses dirigeants », ajoute Mgr Ledesma, qui souligne que les candidats ne doivent pas être élus « selon les avantages que peut en retirer l’électeur mais selon des critères de service public et de bien commun ».
(Avec Ucanews, Manille)
CRÉDITS
Jire Carreon / Ucanews
