Eglises d'Asie – Corée du sud
Les catholiques sud-coréens rendent hommage aux martyrs de Hanti, dans la province de Gyeongsang du Nord
Publié le 22/07/2022
Le 17 juillet, plusieurs centaines de catholiques sud-coréens se sont rendus au site des martyrs de Hanti, situé dans la province de Gyeongsang du Nord (dans l’est de la Corée du Sud, au nord de la ville de Daegu), afin de rendre hommage à ceux qui y sont morts en martyrs au XIXe siècle à cause de leur foi. Mgr Thaddeus Cho Hwan-Kil, archevêque de Daegu, a présidé un programme spécial organisé ce jour-là au sanctuaire catholique coréen, avec notamment une messe en mémoire des martyrs de Hanti.
À cette occasion, selon une publication du site internet de l’archidiocèse, Mgr Cho a appelé les fidèles à s’inspirer des martyrs et à devenir des témoins authentiques de l’amour de Dieu. « Pour les martyrs de Hanti, cela devait être la chose la plus importante au monde d’aimer Dieu. C’est pourquoi, alors qu’ils survivaient dans ces montagnes isolées pour échapper aux persécutions, ils ont accepté de donner leur vie », a confié l’évêque dans son homélie. Il a également demandé aux fidèles de se souvenir qu’ils sont eux-mêmes les descendants des martyrs de Hanti, et qu’ils doivent suivre leurs traces.
Le village de Hanti a une place significative dans l’histoire du catholicisme en Corée. On y trouve les tombes des 37 martyrs tués durant la persécution de Mujin, en 1868. Selon les archives de l’Église locale, les proches des catholiques qui avaient été tués et emprisonnés par les dirigeants de la dynastie Joseon s’étaient installés au village de Hanti, dans une vallée s’élevant à près de 600 mètres d’altitude. Ils avaient fui une série de violentes répressions contre le christianisme au XIXe siècle, dont les persécutions de Eulhae (1815), de Jeonghae (1827) et de Gyeongsin (1860). Ainsi, Hanti est devenu un important village chrétien.
« Nous devons en prendre soin »
Mgr Cho a insisté pour que les villageois d’aujourd’hui s’occupent bien du sanctuaire et transmettent les témoignages laissés par les premiers catholiques coréens. « Le site des martyrs de Hanti est un lieu saint où nos ancêtres ont vécu leur foi, et où ils sont morts et enterrés. Nous devons en prendre soin pour que ceux qui le visitent puissent recevoir la grâce de la foi en abondance. »
La persécution Mujin a suivi celle de Byeongin, qui a débuté en 1866 et qui a presque décimé le catholicisme en Corée. Entre 1866 et 1886, presque 9 000 catholiques, soit la moitié de la population catholique coréenne à l’époque, ont été tués violemment durant la persécution de Byeongin. Parmi eux, on compte neuf des douze missionnaires français qui servaient l’Église locale à l’époque.
La persécution contre les chrétiens en Corée a commencé en 1791 alors que les dirigeants percevaient le christianisme comme une religion étrangère. Presque 10 000 catholiques coréens ont été ainsi tués à cause de leur foi, dans une série de vagues de persécutions qui a duré près d’un siècle. Saint André Kim Taegon (1821-1846), le premier prêtre catholique coréen, est l’un des plus célèbres d’entre eux. Il a été décapité en 1846 à l’âge de 25 ans.
Au cours du siècle dernier, le christianisme s’est beaucoup développé dans le pays, de près d’1 % de la population au début des années 1900 à presque un tiers aujourd’hui. Près de 56 % des Sud-Coréens sont sans religion, 30 % sont chrétiens et 15,5 % sont bouddhistes, selon les chiffres officiels. La majorité des chrétiens coréens sont protestants, et l’Église catholique locale compte environ 5,6 millions de fidèles pour trois archidiocèses, 14 diocèses et un ordinariat militaire.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Research Foundation of Korean Church History / Ucanews