Eglises d'Asie

Les chrétiens de Surigao restent assidus aux messes « simbang gabi » malgré le passage du typhon

Publié le 23/12/2021




Malgré le passage du typhon Rai il y a près d’une semaine dans la province de Surigao du Nord, les neuvaines de messes avant Noël, appelées localement « simbang gabi », continuent d’être célébrées dans les églises locales, parfois sans électricité et à la bougie. Le 22 décembre, le père Dennis Llogon, de la cathédrale de Surigao, a assuré que « nous traversons cette épreuve ensemble ». Mgr Alberto Uy, évêque de Bohol, a appelé les autorités à mettre de côté tout agenda politique pour venir en aide aux victimes du typhon de toute urgence.

Malgré le chaos et les destructions causées la semaine dernière par le « super typhon » Rai, les catholiques du centre de l’archipel philippin sont restés assidus aux neuvaines de messes traditionnelles de l’aurore avant Noël. Beaucoup de fidèles ont continué de se rendre à l’aube dans les églises, même celles fortement affectées par la catastrophe, afin de compléter les neuvaines de messes appelées localement simbang gabi, et qui ont lieu tous les ans du 16 au 24 décembre.

Le père Dennis Llogon, de la province de Surigao du Nord, touchée par le typhon, a témoigné, le 22 décembre sur Radio Veritas, que « beaucoup de nos paroissiens restent fidèles à nos messes de l’aurore à cathédrale San-Nicolas-de-Tolentino, dans la province de Surigao du Nord ». « Même si nous n’avons pas d’électricité, ils sont restés joyeux et fervents », assure-t-il. Le prêtre se dit impressionné par leur piété, alors que beaucoup d’entre eux ont perdu leurs maisons dans les intempéries, qui ont causé, au 22 décembre, un bilan d’au moins 375 décès et 56 personnes toujours portées disparues.

Plusieurs milliers d’habitants des îles de Siargao, de Surigao et de Dinagat se sont retrouvés sans domicile, et sans eau ni nourriture, a rapporté la Croix Rouge philippine. Le typhon Rai a arraché les toits de beaucoup d’églises, coupées d’électricité, mais les messes de l’aurore ont continué d’être célébrées tous les jours à la bougie. « Nous traversons cette épreuve ensemble, et nous nous entraidons. Avec l’aide de Dieu, nous accueillerons Jésus ensemble », confie le père Llogon.

« Malgré les difficultés, je pouvais toujours sentir la présence de Dieu »

Il ajoute que beaucoup de catholiques continuent de considérer les messes de l’aurore simbang gabi comme l’une des meilleures façons de se préparer à la naissance du Christ. « Il y a beaucoup de personnes qui se demandent pourquoi c’est arrivé, pourquoi justement durant le temps de Noël. Mais ce qui est important, c’est notre foi – et je peux voir que leur foi est solide. Beaucoup d’entre eux voient toujours les messes de l’aurore comme une sainte préparation à la venue du Messie », souligne le prêtre.

Un paroissien estime que même si c’était plus difficile de venir à la messe dans ce contexte, il a trouvé consolation dans l’église. « Malgré les difficultés, je pouvais toujours sentir la présence de Dieu. Sa Parole est toujours entendue et continue de nous donner espoir », assure Dennis Libiran. Presque une semaine après l’une des plus violentes tempêtes à avoir jamais frappé les Philippies, beaucoup de victimes continuent de demander de l’aide après s’être retrouvées sans domicile, et forcées de dormir sur le trottoir ou dans des abris de fortune.

De son côté, Mgr Alberto Uy, évêque de Bohol, a appelé les autorités à mettre de côté leur agenda politique pour venir en aide aux victimes du typhon de toute urgence. « Il nous faut absolument travailler ensemble. Nous devons cesser toute querelle politique. À tous les dirigeants, je lance un appel à nous unir pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin », a-t-il demandé le 20 décembre. « Mettons de côté toute intrigue politique. Nous ne pourrons survivre à cette crise que si nous commençons à penser aux autres. »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews