Eglises d'Asie – Philippines
Les chrétiens philippins prient pour la paix face aux tensions croissantes en mer de Chine méridionale
Publié le 27/01/2024
Durant la Semaine de prière pour l’unité chrétienne, du 18 au 25 janvier, des chrétiens philippins ont prié spécialement pour la paix dans la région, alors que la Chine a été accusée de manœuvres menaçantes récemment en mer de Chine méridionale. Une série d’évènements œcuméniques a eu lieu dans plusieurs régions et provinces de l’archipel philippin, afin d’interpeller les chrétiens du pays sur le thème de la semaine : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même » (Lc 10, 27)
« Je prie pour la paix dans notre pays, en particulier en mer de Chine du Sud », confie le père Ferderiz Bacong Cantille, rédemptoriste. Le prêtre, qui travaille pour la pastorale des vocations au siège rédemptoriste de la ville de Cebu, dans le centre des Philippines, ajoute qu’il est anxieux devant les tensions croissantes dans ces eaux disputées. Pékin poursuit en effet ses opérations dans cette région où les îles et atolls sont revendiqués par plusieurs pays (Chine, Vietnam, Philippines, Malaisie, Indonésie et Brunei).
La revendication territoriale de la Chine sur certaines îles fait réagir les autres pays de la région. Ainsi, les liens de la marine philippine avec la Chine ont empiré, et le 11 janvier, Annalena Baerbock, ministre de la Défense de l’Allemagne, a pris la défense des Philippines en critiquant la Chine pour ses « manœuvres risquées ». Toutefois, le 18 janvier, les nations voisines ont accepté d’améliorer la communication maritime et de tenter de réduire les tensions via des pourparlers amicaux, selon l’agence Reuters.
« Dépasser nos frontières et nos zones de confort »
De son côté, le pasteur Irma Mepico, qui gère les relations œcuméniques avec le Conseil national des Églises aux Philippines (NCCP), une plateforme de confessions chrétiennes non-catholiques, souhaite également une « paix durable » dans les régions toujours en conflit dans le pays. Il a dit cela après une amnistie accordée par son gouvernement. « Je prie pour trouver la cause du conflit », a-t-il déclaré.
Des rebelles maoïstes mènent un conflit armé contre les Philippines depuis la fin des années 1960. Et le 22 novembre 2023, le président Marcos Jr a accordé l’amnistie à d’anciens rebelles, dont des membres de groupes maoïstes armés (New People’s Army ou NPA), ainsi que des membres du Front Moro islamique de libération (un groupe islamiste fondé en 1978). Après ces initiatives de paix, le président Marcos a déclaré, le 13 janvier, qu’il n’y a « pas de guérilla active de la New People’s Army dans le pays » actuellement.
Le pasteur Memico a aussi évoqué le besoin de mettre fin à la pauvreté aux Philippines, en citant celle-ci comme une des causes des rébellions armées. De son côté, dans un communiqué conjoint, la Conférence épiscopale philippine (CBCP) a souligné la nécessité d’une « paix durable ». Le communiqué était signé par Minnie Anne Mata-Calub, secrétaire générale du Conseil national des Églises aux Philippines (NCCP), et par Mgr Mel Rey Uy, évêque de Lucena et président de la Commission pour les Affaires œcuméniques de la Conférence épiscopale philippine.
Selon leurs propos, durant la Semaine de l’unité, les chrétiens philippins sont invités à « dépasser nos frontières et nos zones de confort ». « En cette période de divisions, de guerres, de tensions et de dégâts environnementaux, ce devoir s’étend à la terre entière », ont-ils déclaré dans leur message, publié le 18 janvier. « Nous partageons aussi les mots du pape François qui invite à ‘laisser de côté nos divisions et à unir nos forces’ face à la crise climatique et aux dégâts environnementaux », ont-ils ajouté.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Père Tonton Coloma / Ucanews