Eglises d'Asie – Divers Horizons
Les cinq nouveaux lauréats du prix Ramon Magsaysay salués pour leur courage
Publié le 12/09/2019
« Nous avons besoin de bonnes nouvelles dans ces temps difficiles. Ces bonnes nouvelles doivent être célébrées et partagées largement », a soutenu Jose Cuisia, président de la Fondation du prix Ramon Magsaysay, considéré comme le « Prix Nobel d’Asie ». Dans son allocution adressée durant la remise des prix, le 9 septembre à Manille, la vice-présidente des Philippines, Maria Leonor Robredo, a salué la « bravoure » des lauréats de cette année, qui ont combattu « contre les injustices et les cultures de violences », dans les sociétés asiatiques, alors même qu’il est devenu « bien trop facile pour nous d’oublier ceux qui sont dans le besoin ». Elle a décrit les nouveaux lauréats comme des « sources d’espoir inépuisables ». Maria Robredo a affirmé que leurs histoires sont la preuve que l’héroïsme peut être montré à travers « des actes quotidiens de gentillesse et de compassion, de résistance et de contestation, de générosité et de service joyeux ». La vice-présidente a confié que les peuples d’Asie devraient s’engager à « poursuivre sans relâche la paix, la justice sociale, la liberté et la réconciliation ». Elle a également rappelé ce que c’est d’être asiatique alors que le continent est « en proie une nouvelle fois aux luttes pour la démocratie ».
Maria Robredo, membre de l’opposition politique à Manille, a ajouté que plusieurs dirigeants asiatiques ont versé dans « l’autoritarisme et dans les abus », et qu’ils n’ont pas été élus pour cela. « Dans certaines sociétés, la situation des droits de l’homme a reculé et la pertinence des institutions traditionnelles est remise en question », a-t-elle remarqué. « Ce soir, nous tournons notre regard avec fierté vers ceux qui ont refusé d’accepter que l’usage de la force brutale et de la violence devienne la norme en Asie. » Kim, le lauréat sud-coréen, qui a créé une fondation de prévention contre la violence des jeunes, a confié que les coupables et les victimes de harcèlement deviennent de plus en plus jeunes. « Nous devons concentrer toute notre intelligence et tous nos efforts pour mieux protéger nos enfants », a-t-il insisté, alors que le suicide de son propre fils l’a amené à lancer une organisation qui accompagne et conseille les familles et les élèves. De son côté, la Thaïlandaise Angkhana Neelapaijit a déclaré que son prix « prouve que la voix des victimes de violations des droits de l’homme doit être entendue ». Elle a été reconnue pour le courage infaillible dont elle a fait preuve dans son combat pour la justice, pour son mari victime de disparition forcée, et pour d’autres victimes de violences dans le sud de la Thaïlande. Raymundo « Ryan » Cayabyab, musicien et enseignant aux Philippines, estime de son côté qu’« enseigner peut transformer des vies ». « Je veux que mes élèves soient meilleurs que moi. Je veux permettre à une nouvelle génération de compositeurs d’être meilleurs que notre génération, pour que notre musique puisse progresser et pour faire avancer toute la communauté musicale le plus loin possible. » Le musicien a été reconnu pour ses compositions et ses performances qui ont fortement inspiré et influencé la musique philippine. Le « Prix Nobel de l’Asie » a été nommé d’après le troisième président des Philippines après la Deuxième Guerre mondiale ; le prix Ramon Magsaysay est donné tous les ans et récompense « la grandeur d’âme et le leadership » parmi des personnalités qui ont fait preuve d’excellence en Asie.
(Avec Ucanews, Manille)
CRÉDITS
Ucanews