Eglises d'Asie

Les Coréens confiants dans le rôle de médiateur du pape François pour la paix dans la péninsule

Publié le 24/06/2022




Le 21 juin à Gwangju, lors d’une rencontre entre Kwon Young-se, ministre sud-coréen de l’Unification, et Mgr Hyginus Kim Hee-joong, archevêque de Gwangju, le ministre a salué la possibilité d’une visite papale en Corée du Nord. « Ce serait une grande aide si le pape François s’y rendait afin de jouer un rôle pour la paix dans la dans la péninsule », a-t-il déclaré. Durant la visite, Mgr Kim a également signalé la nécessité d’envoyer des aides humanitaires au peuple nord-coréen, confronté au Covid et à la sécheresse.

Le 21 juin lors d’une rencontre de Kwon Young-se, ministre sud-coréen de l’Unification, avec Mgr Hyginus Kim Hee-joong, archevêque de Gwangju.

Lors d’une visite du ministre sud-coréen de l’Unification, Kwon Young-se, à Mgr Hyginus Kim Hee-joong, archevêque de Gwangju, le 21 juin à l’archevêché, le ministre a accueilli favorablement la possibilité d’une visite du pape François en Corée du Nord en saluant son rôle en tant que médiateur pour la paix en Corée. « Ce serait une grande aide si nul autre que le pape s’y rendait afin de jouer un rôle pour la paix dans la dans la péninsule coréenne », a déclaré Kwon Young-se durant sa visite, selon l’agence sud-coréenne Yonhap News.

La rencontre s’inscrivait dans une initiative du ministre, qui a sollicité les opinions des responsables des sept principales religions présentes en Corée du Sud, afin de faire face à différentes questions intercoréennes. Mgr Kim lui a assuré que le Saint-Père est désireux de se rendre en Corée du Nord à condition d’y être officiellement invité. L’idée d’une visite papale en Corée du Nord a été proposée pour la première fois par l’ancien président sud-coréen Moon Jae-in, lors d’échanges avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Moon Jae-in a également rencontré le pape François au Vatican en 2018 ; à cette occasion, il a invité le pape à visiter la Corée du Nord. Après une autre audience avec le Saint-Père, le 29 octobre 2021, l’ancien président sud-coréen aurait confié au pape que s’il avait une opportunité d’effectuer une telle visite, cela « créerait un élan favorable à la paix dans la péninsule coréenne ». Le pape a répondu qu’il serait « heureux de visiter » le Nord s’il recevait une invitation officielle.

« Je ferai de mon mieux pour transformer les liens actuellement gelés entre les deux Corées en une phase de dialogue », a également souligné le ministre ce mois-ci, lors d’une conférence de presse présentant la politique du nouveau président Yoon Seok-youl sur la Corée du Nord. À cette occasion, il a déclaré qu’il était prêt à rencontrer le ministre de l’Unification nord-coréen, Ri Son-gwon, « à tout moment et sous n’importe quelle forme ».

Mgr Kim signale l’urgence de l’aide humanitaire en Corée du Nord

Ces initiatives surviennent sur fonds de tensions dans la péninsule, alors que la Corée du Nord a testé jusqu’à huit missiles balistiques depuis le 6 juin (après la fin d’essais militaires conjoints entre les États-Unis et Séoul).

Outre la question d’une possible visite papale, Mgr Kim a également évoqué l’urgence d’envoi d’aides humanitaires afin de soutenir le peuple nord-coréen frappé par la sécheresse et par le Covid-19. L’évêque a particulièrement insisté pour la réouverture de dortoirs pour les ouvriers de la zone industrielle de Kaesong (située près de la zone démilitarisée, en Corée du Nord) et pour la reprise de la liaison ferroviaire intercoréenne. « Les groupes religieux ont essayé de donner du riz, mais ils n’ont pas pu faire venir des véhicules à cause des sanctions imposées par les Nations unies », a notamment déploré Mgr Kim durant la rencontre.

Le nouveau président Yoon engagé à une « politique de fermeté » vis-à-vis du Nord

Avec la fermeture de ses frontières, justifiée par des cas de Covid-19, la Corée du Nord est devenue pratiquement inaccessible aux délégations internationales. Par ailleurs, le ministre nord-coréen de l’Unification, Ri Son-gwon, est connu pour sa position ferme à propos de Séoul et de Washington, tandis que le président Yoon s’est engagé à poursuivre une « politique de fermeté » à l’égard du Nord après son élection présidentielle, le 9 mars dernier.

Toutefois, Mgr Kim persévère malgré tout dans son rêve de paix entre les deux Corées. « Mon rêve est que les deux dirigeants coréens puissent se rencontrer à Panmunjom afin de signer un accord de paix et que le pape vienne le garantir. » Panmunjom se trouve dans la zone démilitarisée, établie après la signature d’un armistice à l’issue de la Guerre de Corée.

La réconciliation et la réunification de la péninsule ont été parmi les priorités majeures de l’Église coréenne et du Vatican durant des décennies. La Corée du Nord n’a actuellement aucun lien diplomatique avec le Saint-Siège, et aucun pape n’a jamais visité le pays. Kim Jong-il, le père de Kim Jong-un, a invité le pape Jean-Paul II à venir en Corée du Nord après le premier sommet intercoréen de 2000.

Le Vatican aurait répondu qu’une visite papale ne serait possible que si l’Église catholique était autorisée à fonctionner de manière indépendante dans le pays. Selon l’Association catholique de Corée, l’instance catholique officielle en Corée du Nord, le pays compterait environ 3 000 catholiques ; ils seraient autour de 800 selon des chercheurs indépendants.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ministry of Unification / Ucanews