Les Église asiatiques invitées à se montrer innovantes dans leur communication à l’ère du numérique

Un prêtre célèbre une messe dominicale en direct depuis une église de Dacca, la capitale bangladaise, en 2020 durant la pandémie de Covid-19.

Selon des experts en communications, qui sont intervenus lors d’un webinaire international organisé ce week-end, les Églises en Asie et dans le monde doivent avoir des pasteurs innovants, sachant maîtriser les technologies numériques et trouver de « nouvelles façons d’être Église », à l’ère de la pandémie et des réseaux sociaux. Le séminaire en ligne a eu lieu le 6 novembre, en sollicitant des experts en communication venus d’Asie et d’Amérique. Il a été organisé conjointement par le bureau pour les communications sociales de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie) et par l’institut VAISCOM (Institut Veritas Asia pour les communications sociales).

Près de 180 personnes, dont des membres du clergé, des éducateurs religieux et des responsables diocésains pour les communications sociales, ont participé à l’événement, qui a rassemblé des participants venus de plus d’une douzaine de pays (dont l’Inde, la Mongolie et la Birmanie). « L’Église a besoin de pasteurs sachant communiquer la foi de façon plus profonde et plus dynamique », a déclaré sœur Angela Ann Zukowski, directrice de l’Institut pour les initiatives pastorales de l’université de Dayton (Ohio). Pour la religieuse, la réponse de l’Église à la crise du Covid-19 doit dépasser les contenus en eux-mêmes et donner la priorité à la construction d’un sentiment de communauté.

« Il faut diffuser des contenus qui répondent aux besoins des gens »

Pour sœur Zukowski, les jeunes férus de technologie et les groupes plus âgés doivent s’associer afin de concevoir de nouvelles façons d’être en Église, dans un nouveau contexte missionnaire. Le père Paul Soukup, de l’université de Santa Clara (Californie), a également souligné que les « cyber » pasteurs doivent être ouverts aux idées et accepter d’écouter, en particulier ceux qu’ils servent. Des compétences technologiques ainsi qu’un solide enracinement dans la doctrine sont nécessaires, selon le prêtre, qui a ajouté que les pasteurs doivent aussi « tester et essayer » ce qui pourrait marcher en termes de pastorale et de services en ligne.

Le père Soukup, consultant en communication de la Conférence épiscopale américaine, a fait part de l’importance de nourrir la foi, en particulier en situation de crise. Il a ajouté que durant la pandémie, notamment, la soif pour le divin et le sacré s’est fait sentir encore plus fortement dans la société. « Cela a suscité des initiatives comme des messes en ligne », a-t-il commenté. Bernard Canaberal, responsable de SIGNIS Philippines (Association catholique mondiale pour la communication), a également souligné que les médias catholiques doivent diffuser des contenus qui répondent aux besoins et aux situations vécues par les gens.

De son côté, le père Roberto Ebisa, professeur à l’université de San Carlos, à Cebu aux Philippines, a mis l’accent sur le pouvoir de la radio, capable de s’associer aux nouveaux médias. Durant la pandémie, a-t-il souligné, les programmes d’une station locale, dont il est conseiller, ont ainsi été diffusés en direct sur Facebook. Chainarong Monthienvichienchai, chancelier de l’université Saint-John de Bangkok, a également affirmé que les prêtres doivent être capables de communiquer leurs enseignements durant la crise sanitaire et dans la période postpandémie. Selon lui, nous devons continuer d’utiliser « les merveilles de la technologie moderne dans notre Église synodale », parce que cela doit permettre une « plus grande communion pour notre mission dans le monde ».

(Avec Ucanews)