Eglises d'Asie – Vietnam
Les enseignants vietnamiens encouragés par l’Église locale à offrir une éducation holistique
Publié le 23/11/2021
À l’occasion de la Journée des enseignants, célébrée le 20 novembre dernier au Vietnam, les enseignants catholiques du pays ont été invités par l’Église locale faire face aux difficultés amenées par la pandémie et à offrir une éducation solide aux élèves vietnamiens. Mgr Pierre Huynh Van Hai, responsable de la Commission épiscopale pour l’éducation catholique des évêques du Vietnam, a souligné qu’à travers le pays, marqué par la crise sanitaire, des enseignants ont su s’adapter aux nouvelles méthodes d’enseignement à distance afin de pouvoir poursuivre leur noble mission.
Mgr Hai a notamment cité saint Paul : « Si c’est le don de servir, que l’on serve ; si l’on est fait pour enseigner, que l’on enseigne. » (Ro 12, 7) L’évêque a confié que durant la pandémie, les enseignants et les élèves ont dû faire face à des problèmes sans précédent, dont l’apprentissage et l’enseignement en ligne, qui ont entraîné de nombreux imprévus et une certaine confusion. Il a ajouté que les éducateurs s’efforcent avec inquiétude de préparer leurs cours au mieux et d’enseigner efficacement. Ils doivent s’assurer de la qualité de leur enseignement, alors qu’ils ne peuvent pas interagir en direct avec les élèves et que beaucoup de ces derniers n’ont pas de matériel informatique adapté ni d’accès rapide à Internet, entre autres difficultés.
« Partout et en tout temps, l’éducation joue toujours un rôle essentiel »
« Je voudrais partager ces difficultés avec vous tous, enseignants et élèves, et je souhaite que l’enthousiasme des enseignants ne s’éteigne jamais, parce que partout et en tout temps, l’éducation joue toujours un rôle essentiel dans la vie humaine », a-t-il souligné. Mgr Hai a ajouté que par l’éducation, les gens acquièrent ce dont ils ont besoin pour vivre et pour devenir responsable, pour eux-mêmes, pour leurs familles et pour la société. « En tant qu’enseignants catholiques, nous sommes appelés à exercer notre mission à la lumière de la foi. Cela veut dire que notre travail ne doit pas se contenter de former les gens pour qu’ils soient utiles à la société, mais il doit aussi conduire au Salut de leurs âmes. »
L’évêque a à nouveau cité saint Paul en expliquant que l’apôtre a appelé cela se défaire « de l’homme ancien » et se revêtir « de l’homme nouveau, créé dans la justice et la sainteté ». (Ep 4, 22-24) Mgr Hai a également cité le concile Vatican II, qui a désigné les éducateurs comme coresponsables avec les parents, pour rappeler aux enseignants l’importance de leur mission éducatrice auprès de leurs élèves. L’évêque, qui a autrefois enseigné la philosophie dans les séminaires dans le sud du Vietnam, a appelé les enseignants à ne pas se contenter de transmettre un savoir académique, mais aussi de montrer aux jeunes l’exemple d’une vie épanouie, équilibrée dans leurs relations avec eux-mêmes, avec les autres, avec l’environnement et avec Dieu.
« Notre foi et notre mission d’enseignants nous ont soutenus »
« Nous tous, alors que nous transmettons le savoir professionnel nécessaire avec patience à nos élèves, nous ne devons pas oublier de véhiculer en eux le sens de ce qui est bon et juste dans la vie », a insisté l’évêque dans une lettre aux enseignants catholiques vietnamiens. Mgr Hai, âgé de 67 ans, a déclaré que les talents et les vertus sont deux concepts totalement différents, mais qu’ils se cultivent et se complètent mutuellement. Ainsi, les deux contribuent à aider les gens à devenir meilleurs. L’évêque a conclu sa lettre en encourageant les enseignants à devenir des éducateurs toujours plus exemplaires, en apprenant à leurs élèves à être fidèles à leurs responsabilités morales envers Dieu, leur famille et les autres, et à travailler pour le bien commun.
Marie Nguyen Thi Nga, qui enseigne dans une école primaire d’Hô-Chi-Minh-Ville, s’est réjouie de la lettre envoyée par Mgr Hai, en expliquant qu’elle se sent encouragée face aux épreuves entraînées par l’enseignement à distance. Marie Nga ajoute que cela demande beaucoup plus de temps aux enseignants de préparer les cours en ligne, et que les élèves âgés entre 6 et 10 ans sont moins attentifs et participatifs. Elle estime qu’ils sont trop jeunes pour prendre part à des classes à distance. Elle ajoute que les cours sont de plus trop souvent interrompus par des problèmes techniques.
L’enseignante, âgée de 48 ans et mère de famille, explique avoir été fortement affectée par la situation durant des mois. Elle souligne qu’autrefois, avec son mari, également enseignant, ils gagnaient environ 20 millions de dongs (782 euros) par mois en donnant des cours de soutien durant l’été, ce qu’ils n’ont pas pu faire cette année. « C’est notre foi catholique et notre dévotion à notre mission d’enseignants qui sont devenus une force qui nous a soutenus durant la pandémie », confie Marie Nga, qui a commencé à travailler il y a 23 ans. « Nous demandons chaque jour à Dieu de bénir notre travail et de nous apprendre à accepter des problèmes que nous ne pouvons pas gérer. Nous avons la grâce de Dieu. » Le Vietnam compte 1,5 million d’enseignants et 24 millions d’élèves sur une population de 97 millions d’habitants.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Ucanews