Eglises d'Asie – Inde
Les évêques indiens défendent la démocratie contre la menace du nationalisme
Publié le 29/03/2019

« L’autorité est un service »
Dans leur document, les évêques du Kerala défendent la vision d’un pays gouverné par des dirigeants qui protègent la riche diversité religieuse et culturelle du pays. Ils s’opposent à toute forme de fanatisme religieux. Dans sa lettre pastorale, le cardinal Gracias demande aux catholiques à travers le pays de « prier et de discerner, dans la prière, ce qui est le mieux pour le pays. Nous devons voter judicieusement ». L’Église espère que les élections, qui vont s’ouvrir le 11 avril pour une durée de six semaines, « nous donneront des dirigeants qui écouteront le peuple, qui comprendront nos inquiétudes et nos besoins, et qui agiront en conséquence », a écrit le cardinal dans sa lettre, publiée le 14 mars. Il invite les électeurs à voter pour des dirigeants qui « comprennent que l’autorité est un service », et qui sont prêts à travailler au service des plus démunis et des communautés indigènes et Dalits opprimées. Le 26 mars à Goa, le Conseil justice sociale et paix de l’Église locale a publié un communiqué en demandant aux électeurs de rejeter le nationalisme. Les défenseurs et militants pour les droits de l’homme dans le pays dénoncent un climat d’intolérance grandissant depuis l’arrivée du BJP au pouvoir en 2014. Ils affirment que toute personne ou institution qui refuse de se conformer à l’idéologie du parti est considérée comme antipatriotique.
De son côté, le secrétaire général du Conseil justice sociale et paix, le père Savio Fernandes, invite à se méfier des « candidats corrompus » qui vont de parti en parti, ne s’intéressant qu’à la poursuite de la victoire et du pouvoir. « Ces gens ne font que tromper les électeurs », dénonce le père Fernandes. « Les gens votent pour eux sur la base d’un parti et d’une idéologie, mais ces candidats changent facilement de position sans aucune considération pour leurs électeurs. Ceux qui trompent et qui trahissent les électeurs ne devraient pas avoir leur place dans une démocratie. » Le père Fernandes ajoute que ces recommandations ne sont pas destinées à dire aux gens ce qu’ils doivent penser, mais elles cherchent à aider les catholiques à voter avec sagesse et en étant bien informés. « Cela fait partie de la responsabilité sociale de l’Église », de publier de telles lettres pastorales, souligne le prêtre.
(Avec Ucanews, New Delhi)
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