Eglises d'Asie

Les évêques indonésiens invitent à protéger la Création durant le Carême

Publié le 15/03/2023




Les évêques indonésiens ont choisi de consacrer leur lettre pastorale pour le temps du Carême 2023 sur le thème de la « Justice écologique pour toute la Création », en s’inspirant des appels du pape François à « protéger la maison commune ». Parmi différentes initiatives lancées par l’Église locale, le père Thobias Harman, de l’archidiocèse d’Ende (Flores), a lancé une campagne de sensibilisation en invitant les étudiants à comprendre qu’« au commencement, Dieu a tout créé bon, ce sont les hommes qui ont détruit la Création ».

Le 11 mars, des paroissiens de l’église Saint-Laurent de Wasior, dans le diocèse de Manokwari-Sorong, plantent des mangroves sur la côte.

La Conférence épiscopale indonésienne a choisi de consacrer sa lettre pastorale pour le temps de Carême 2023 sur le thème « Justice écologique pour toute la Création », en s’inspirant de l’encyclique Laudato Si du pape François « sur la sauvegarde de la maison commune ». Dans leur lettre les évêques indonésiens ont demandé aux fidèles du pays d’agir concrètement afin de répondre aux dégâts environnementaux causés par les changements climatiques à l’échelle mondiale.

Parmi les différentes initiatives de l’Église locale, le 11 mars dans la paroisse Saint-Laurent du diocèse de Manokwari-Sorong (dans la province de Papouasie occidentale), les catholiques ont planté de la mangrove sur la côte aux côtés du service des forêts, dans le district de Wondama Bay. Silvanus Surung, secrétaire du conseil pastoral, explique que le plantage de ces 200 plants de mangroves fait partie des efforts entrepris dans le cadre de la mission fixée par les évêques.

« C’est notre contribution, en tant que membres de l’Église catholique, pour préserver l’environnement », confie-t-il. « Dieu nous a donné la Création, nous ne l’entretenons pas nécessairement comme nous le voudrions, mais nous devons nous montrer responsables en la préservant », a-t-il souligné, en évoquant le message contenu dans la lettre pastorale des évêques.

Eli Leihitu, une responsable du service des forêts du district, assure que son département est reconnaissant pour l’action des catholiques, d’autant plus que dans la région, près de 25 hectares de forêt de mangrove sont menacés de destruction. « Nous sommes vraiment attachés au rôle que peuvent jouer la communauté religieuse, la population indigène et le grand public pour prendre soin de cette côte », insiste-t-elle.

« Il nous faut être attentif à la Création blessée »

Dans la province du Kalimantan occidental, un territoire où beaucoup de zones forestières ont été exploitées pour la production de l’huile de palme, un programme de sensibilisation a également été lancé auprès des fidèles.

Le père Desideramus Ansbi Baum, franciscain et curé de la paroisse Saint-Louis-de-Montfort de Badau, dans le diocèse de Sintang (près de la frontière malaisienne), interrogé le 13 mars, explique qu’il veut « inviter les gens, en particulier les jeunes, à agir concrètement, par exemple en plantant des arbres, surtout sur les terres qui sont menacées ». « Les appels à protéger l’environnement doivent être transmis et mis en pratique par des actions concrètes, même modestes », poursuit-il.

À Flores, une région indonésienne majoritairement catholique, l’Église locale donne aussi aux élèves quelques recommandations sur l’importance de protéger l’environnement. Le père Thobias Harman, de la paroisse Saint-Michel-Archange de Khuruboko, dans l’archidiocèse d’Ende, a notamment organisé une campagne de sensibilisation en invitant les élèves à planter des arbres. Le prêtre explique qu’il les a invités à comprendre qu’« au commencement, Dieu a tout créé bon, mais ce sont les hommes qui ont détruit la Création ».

Fin février, les étudiants de l’institut de philosophie et de théologie de Ledalero, dont la plupart sont séminaristes, ont également monté un spectacle de rue dans la ville de Maumere, appelé « Prendre soin de la Terre ». Ils ont aussi nettoyé le marché local et planté des mangroves sur la plage de Magepanda, dans le district de Sikka. « Il nous faut être attentif à la Création blessée, et construire des actions communes afin de prendre soin de la terre », insiste Theos Armando Seran, un des organisateurs.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews