Les évêques philippins inquiets face aux pressions pour le rétablissement de la peine capitale
Publié le 27/06/2019
La semaine dernière, lors du treizième anniversaire de l’abolition de la peine capitale aux Philippines, la conférence épiscopale a rappelé la responsabilité des législateurs en faveur de la vie et de la dignité humaine. Les évêques catholiques ont protesté contre toute tentative de rétablir la peine capitale, alors que les partisans du président Rodrigo Duterte continuent de faire pression dans ce sens. La peine capitale a été abolie par la Constitution de 1986 avant d’être rétablie en 1994, puis elle a été à nouveau abolie en 2006.
Les évêques philippins ont protesté contre toute tentative de voter pour le retour de la peine capitale dans le pays. Cette semaine, la Commission épiscopale pour la pastorale carcérale a publié un communiqué afin de rappeler leur responsabilité aux législateurs, chargés de « défendre la vie humaine ». Une première tentative de rétablir la peine de mort avait déjà échoué dans le passé, mais selon les évêques philippins, les dernières déclarations de plusieurs législateurs sont « inquiétantes ». « Ils ont l’obligation de s’opposer à toute loi qui s’attaque à la vie humaine », confie Rodolfo Diamante, secrétaire général de la commission épiscopale. « Nous sommes convaincus qu’il y a d’autres causes qui continuent de menacer la paix et l’ordre dans notre société, mais que les autorités n’ont pas su comprendre ou reconnaître », poursuit-il. Il explique que pour les évêques, rétablir la peine capitale serait « une attaque envers la dignité humaine aussi bien des condamnés que de ceux au nom desquelles elle serait appliquée ». Rodolfo Diamante a appelé les législateurs à s’engager à vivre « pleinement et fidèlement l’Évangile de la vie ». Les responsables politiques philippins ont été nombreux, de leur côté, à annoncer un retour de la peine capitale. « Au sein du nouveau sénat, il y a treize votes possibles en faveur de la peine de mort, pour les trafiquants de drogue de haut niveau uniquement », a déclaré le président du sénat, Vicente Sotto III, dans un communiqué. Les partisans du président Rodrigo Duterte font régulièrement pression pour le retour de la peine capitale. Pourtant, la sénatrice Leila de Lima, membre de l’opposition, pense que la solution contre le crime organisé doit être trouvée via la réforme législative et judiciaire. « Ces temps-ci alors que les pouvoirs sont concentrés entre les mains d’un seul homme qui pourrait, Dieu nous en préserve, orchestrer un holocauste, nous devons rester vigilants, et continuer de résister », a-t-elle protesté. Sa déclaration a été lue lors du 13e anniversaire de l’abolition de la peine capitale aux Philippines, célébrée la semaine dernière par les évêques philippins. La sénatrice explique que malgré les sept exécutions qui ont eu lieu entre 1998 et 1999, le taux de criminalité a augmenté de 15,3 %. La peine capitale a été abolie par la Constitution de 1986, mais en accordant au parlement le droit de la rétablir pour certains crimes. La peine capitale a été réinstaurée sous l’administration du président Fidel Ramos, mais elle a été abolie sous la présidente Gloria Macapagal-Arroyo. Les Philippines sont également signataires du Deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui engage les pays signataires à abolir la peine capitale.
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