Eglises d'Asie

Les évêques sud-coréens soutiennent le mouvement de résistance civile en Birmanie

Publié le 19/03/2021




Lors de leur dernière assemblée générale, les évêques catholiques sud-coréens ont exprimé leur solidarité avec les manifestants contre le coup d’État en Birmanie. Dans un communiqué publié par la Conférence épiscopale de Corée (CBCK), les évêques coréens ont soutenu les aspirations du peuple birman contre le régime militaire et pour la restauration de la démocratie. Ils ont également rappelé les souffrances du peuple coréen contre la dictature dans les années 1980 : « Nous avons appris, par notre histoire, que la solidarité des gens simples et ordinaires peut permettre de créer un nouveau monde. »

Le cardinal Andrew Yeom Soo-jung, archevêque de Séoul, a dénoncé les « actes de répression impitoyables » commis par l’armée birmane.

Les évêques sud-coréens ont dénoncé les violences en Birmanie, alors que le bilan des victimes continue d’augmenter de jour en jour parmi les manifestants contre le coup d’État de l’armée birmane. Dans un communiqué publié lors de la dernière assemblée générale de la Conférence épiscopale de Corée (CBCK), les évêques coréens ont exprimé leur solidarité avec les aspirations du peuple birman contre le régime militaire et pour la restauration de la démocratie. « Nous voulons exprimer notre solidarité avec nos frères et sœurs et avec toute la souffrance et le deuil provoqués par la crise actuelle en Birmanie. L’Église coréenne est profondément inquiète face aux violences et aux morts », ont-ils souligné. « Beaucoup de personnes ont versé le sang et sont mortes parce qu’elles avaient élevé la voix pour la liberté, pour la démocratie et pour la paix, pour une vie décente et digne que personne ne peut menacer, un droit qui est actuellement bafoué. »

Les évêques ont également évoqué les souffrances du peuple sud-coréen dans leur lutte pour la fin de la dictature et pour le retour de la démocratie dans les années 1980. Le soulèvement démocratique de 1987 en Corée a conduit à la chute du régime militaire de Chun Doo-hwan après six ans de dictature. « La Corée a connu une époque de souffrances comme ce que vit la Birmanie aujourd’hui, et nous avons appris, par notre histoire, que la solidarité des gens simples et ordinaires peut permettre de créer un nouveau monde », ont poursuivi les évêques coréens, qui ont assuré qu’ils continueront de prier pour le peuple birman durant tout le temps du carême. « Durant cette période, alors que nous méditons longuement sur le mystère de la croix et de la résurrection de Jésus, nous partageons aussi, avec solidarité et fraternité, la souffrance et la douleur indicibles de nos frères et sœurs en Birmanie qui marchent sur le chemin de croix. »

Une aide d’urgence envoyée en Birmanie par la CBCK

Les évêques coréens ont souligné qu’ils priaient avec ferveur pour la victoire de la démocratie et l’unité nationale, et pour que les désirs du peuple birman se réalisent rapidement par le dialogue. La déclaration de la CBCK est survenue peu après un appel à l’aide du cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la Conférence épiscopale birmane. La CBCK se prépare actuellement à envoyer de l’aide en Birmanie. Le cardinal Andrew Yeom Soo-jung, archevêque de Séoul, a également écrit récemment aux évêques birmans afin d’exprimer sa sympathie pour le peuple birman face aux violences, en promettant une aide d’urgence de 50 000 dollars US par l’intermédiaire de Mgr Paul Tschang In-nam, le nonce apostolique actuel en Birmanie, d’origine coréenne. Le cardinal Yeom s’est dit « profondément attristé par les nouvelles en Birmanie, face aux actes brutaux commis par les militaires et à la répression violente contre des manifestants pacifiques ». « Une telle répression des citoyens par la force par les militaires est inacceptable quelles que soient les circonstances. Je suis profondément solidaire avec le peuple birman qui désire la démocratie, et j’espère sincèrement qu’elle sera restaurée le plus tôt possible », a ajouté le cardinal coréen.

Le 1er février, l’armée birmane, avec à sa tête le général Min Aung Hlaing, a renversé le gouvernement de la Ligue nationale pour la démocratie, qui était resté au pouvoir après sa victoire écrasante lors des élections de novembre 2020. Les militaires ont arrêté les principaux dirigeants de la NLD (le parti d’Aung San Suu Kyi), dont sa dirigeante elle-même, en déclarant un état d’urgence. Des manifestations contre le coup d’État ont éclaté dans tout le pays, avec plusieurs dizaines de milliers de manifestants majoritairement pacifiques. Des religieuses et des membres du clergé catholique local ont participé au mouvement pour le retour de la démocratie, dans un pays qui a déjà connu cinq décennies de régime militaire jusqu’en 2015. Les manifestants ont été violemment réprimés par la police et l’armée, par la force et notamment avec du gaz lacrymogène et des balles réelles qui ont laissé un bilan d’au moins 149 morts et plusieurs centaines de blessés à travers le pays.

(Avec Ucanews, Séoul)


CRÉDITS

Archidiocèse de Séoul