Eglises d'Asie

Les évêques vietnamiens lancent une campagne caritative pour les plus démunis face à la crise sanitaire

Publié le 15/04/2020




Mgr Joseph Nguyen Chi Linh, archevêque de Hué et président de la Conférence épiscopale vietnamienne, a appelé les catholiques vietnamiens à soutenir les initiatives d’aide alimentaire envers les plus démunis affectés par la pandémie. Mgr Linh a rappelé que le coronavirus a déjà infecté presque 2 millions de personnes et entraîné près de 120 000 décès à travers le monde. L’archevêque de Hué a ajouté que plusieurs millions de personnes ont perdu leur travail depuis le début de la crise sanitaire, se retrouvant dans une grande détresse. Il a alerté les fidèles vietnamiens sur la situation de ceux qui sont les plus exposés à la famine dans le pays.

Le père Martin Tran Dinh Khiem Ai distribue de la nourriture gratuite devant la paroisse de Tan Phu Trung, le 11 avril à Hô-Chi-Minh-Ville.

Le 10 avril, le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc a accepté d’offrir un don de 500 000 à 1 million de dongs (19-39 euros) à chacune des personnes affectées par la crise sanitaire dans le pays. Près de 20 millions de Vietnamiens devraient pouvoir recevoir l’aide promise. Mgr Joseph Nguyen Chi Linh, archevêque de Hué et président de la conférence épiscopale vietnamienne, a publié un message ce 10 avril, avant le week-end de Pâques, afin de demander à tous ceux qui le peuvent d’apporter leur aide. Mgr Linh a déclaré que depuis le début de la crise, des personnes de tous horizons ont pris part à la lutte contre le virus. Il a ajouté que ce combat n’est pas uniquement orienté contre la maladie mais aussi pour la protection de tous. « Ce n’est que l’amour qui pourra vaincre et apporter l’espérance », a-t-il souligné. Dans son message, l’archevêque de Hué a appelé les catholiques et tous les Vietnamiens à faire tout leur possible envers ceux qui sont les plus affectés. « Tant de personnes en détresse vous entourent et attendent votre aide », a-t-il insisté.

Il a invité la population à suivre l’exemple de deux hommes qui distribuent de la nourriture gratuite à Hanoï et à Hô-Chi-Minh-Ville. Hoang Tuan Anh, 35 ans, a inventé une machine à riz qui fonctionne comme un distributeur automatique. Les gens n’ont qu’à appuyer sur un bouton pour obtenir 1,5 kg de riz non cuit. La machine installée, qui fonctionne jour et nuit, permet de distribuer près de 4 tonnes de riz par jour à environ 3 000 personnes dans le besoin. D’autres se sont proposés de soutenir l’initiative en offrant du riz pour alimenter la machine. Beaucoup d’autres installations analogues doivent être ajoutées à travers le pays pour mieux combler les besoins, selon les médias locaux. Mgr Linh a déclaré que de telles initiatives peuvent aider le Vietnam à devenir un pays d’humanité et de charité. Il a demandé à tous les Vietnamiens de s’unir pour venir en aide à tous ceux qui sont dans le besoin, quelles que soient leur origines.

Unité et solidarité

Le père Joseph Marie Le Quoc Thang, curé de la paroisse de Tan Phu Trung, à Hô-Chi-Minh-Ville, confie que beaucoup de bienfaiteurs ont offert des dons et de la nourriture au cours des dernières semaines. Le prêtre explique que sa paroisse, qui compte plus de 5 000 fidèles, a procuré des nouilles instantanées, du riz, de l’huile de cuisson et d’autres produits alimentaires à près de 500 personnes. Ceux qui ont des familles nombreuses reçoivent des aides plus importantes. Le père Thang, qui est également secrétaire de la commission épiscopale Justice et Paix, explique qu’une centaine de volontaires ont proposé leur aide pour distribuer les aides à ceux qui ne pouvaient venir les chercher. Il ajoute que la paroisse compte beaucoup de travailleurs migrants, de vendeurs de rue et de propriétaires de petits commerces, qui ont tous perdu leurs revenus mais qui doivent toujours payer leur loyer et couvrir leurs dépenses quotidiennes. « Cette pandémie donne l’occasion aux gens de faire un examen de conscience et de expérimenter l’amour et la présence de Dieu dans leur vie. C’est une opportunité de soutenir la solidarité et la charité, pour que puissions travailler ensemble pour la fin de la crise », souligne le prêtre. Nguyen Thi Le, 62 ans, une bouddhiste de la province de Quang Ngai, explique qu’elle est profondément reconnaissante envers les catholiques qui lui ont apporté de la nourriture. Elle ramasse et revend des objets usagés pour survivre, et partage un petit logement avec plusieurs personnes. « Je ne peux prendre que deux repas par jour parce que je gagne seulement 30 000 dongs [1,17 euro] par jour », précise-t-elle, en ajoutant qu’elle gagnait près de 100 000 dongs (3,89 euro) par jour avant la crise.

(Avec Ucanews, Hô-Chi-Minh-Ville)


CRÉDITS

Ucanews