Eglises d'Asie

Les missionnaires saluent la nomination d’un nouveau cardinal pour la petite Église mongole

Publié le 01/06/2022




La petite communauté catholique mongole, qui compte seulement 1 400 fidèles pour 8 paroisses, se réjouit de la nomination de Mgr Giorgio Marengo, préfet apostolique d’Oulan-Bator, comme cardinal avec 20 autres nouveaux cardinaux (qui rejoindront le Collège cardinalice lors du Consistoire du 27 août). Missionnaire de la Consolata, il est à la tête de l’Église locale depuis 2020. Il deviendra le plus jeune cardinal à l’âge de 48 ans. L’Église locale compte 66 missionnaires étrangers (25 prêtres, 34 religieuses, trois religieux et trois missionnaires laïcs) et deux prêtres mongols.

Mgr Giorgio Marengo, italien et préfet apostolique d’Oulan-Bator en Mongolie, sera créé cardinal le 27 août avec 20 autres nouveaux cardinaux, dont cinq autres en Asie.

Les missionnaires catholiques en Mongolie ont été surpris et heureux de l’annonce par le pape François, le 29 mai, de la nomination de Mgr Giorgio Marengo, italien et préfet apostolique d’Oulan-Bator, parmi les 21 nouveaux cardinaux qui seront créés lors du Consistoire du 27 août prochain. Mgr Marengo est à la tête de la petite Église mongole, qui compte seulement 1 400 fidèles environ. L’Asie comptera également cinq autres nouveaux cardinaux. Le missionnaire de la Consolata (une congrégation religieuse italienne), qui est à la tête de l’Église locale depuis le 2 avril 2020, aura 48 ans en juin. Son élévation au rang de cardinal fera de lui le plus jeune membre du Collège des cardinaux.

Interrogé par l’agence Fides, il s’est dit « surpris et impressionné par un moment de grâce inattendu ». « Je crois que le geste du pape est un geste missionnaire, afin d’exprimer son attention et son intérêt envers une petite communauté et pour toutes les petites communautés de fidèles à travers le monde, dans des terres où elles forment de petits troupeaux », a-t-il réagi. « J’accueille cette nomination en faisant confiance en Dieu, qui me montrera la voie, et au pape. Je le confie à la Vierge Marie, puisque je suis missionnaire de la Consolata [du nom de la « Consolatrice », titre donné par l’Église à la Vierge], pour qu’elle intercède pour moi et qu’elle me guide toujours sur ma route », a-t-il ajouté.

Sœur Tireza Gabriel Usamo, éthiopienne et missionnaire de la Consolata, au service de l’Église en Mongolie depuis 2018, a également confié sa surprise après la nomination de Mgr Marengo. « C’est un don de Dieu pour toute l’Église catholique mongole. Depuis qu’il a été nommé évêque il y a deux ans, il a joué un rôle important pour consolider l’Église locale en tant que pasteur. Il a entrepris de bonnes initiatives pour améliorer les relations avec le gouvernement et pour soutenir le dialogue interreligieux », assure-t-elle. La religieuse remarque aussi que parmi ses efforts pour défendre l’harmonie interreligieuse locale, Mgr Marengo a notamment rendu visite au Saint-Père à Rome avec une délégation de catholiques et bouddhistes mongols. « C’était une bonne idée pour l’unité et pour la paix », ajoute sœur Tireza, qui dirige un centre d’artisanat catholique destiné aux femmes mongoles de la ville d’Arvaikheer. « Je rends grâce à Dieu. Je prie pour lui et pour tous les chrétiens en Mongolie. »

« Qu’est-ce que cela veut dire, pour l’Église en Mongolie, d’avoir un cardinal ? »

De son côté, le père André Tin Nguyen a été également frappé par la nouvelle. « Quand je l’ai appris, j’ai eu une forte réaction ! Qu’est-ce que cela veut dire, pour l’Église en Mongolie, d’avoir un cardinal ? Quelle est la volonté de Dieu ? Que veut le pape pour cette Église », se demande le missionnaire vietnamien, en ajoutant que cette nomination apporte une joie immense à la minuscule Église mongole, qui se prépare à célébrer le trentième anniversaire de son renouveau. Selon lui, la communauté catholique est particulièrement réduite dans la « terre de Gengis Khan » avec seulement 1 400 fidèles et huit paroisses.

L’Église locale a cependant une vie très dynamique grâce aux efforts des quelque 66 missionnaires étrangers (25 prêtres, 34 religieuses, trois religieux et trois missionnaires laïcs), originaires de 26 pays, pour seulement deux prêtres mongols. Le père André Tin Nguyen s’attend à ce que le nouveau cardinal s’attelle aux nombreuses difficultés rencontrées par les missionnaires. « Les missionnaires ne cherchent ni les hommages ni les honneurs, cependant, ils ne sont pas libres de travailler dans un cadre heureux et apaisé. Le gouvernement est tellement exigeant, en contrôlant et en vérifiant tout et en imposant des taxes. Notre voix et notre présence ne sont ni vues ni entendue », explique-t-il. « C’est pourquoi je pense que maintenant que nous avons un cardinal pour défendre notre voix, notre travail et notre mission, le gouvernement et le peuple mongol pourront l’entendre. »

Le prêtre, basé dans le Centre scolaire Saint-Jean-Bosco de la ville de Darkhan, à 253 km d’Oulan-Bator, espère également que le nouveau cardinal parviendra à améliorer les relations entre l’Église et le gouvernement mongol. « Je crois que les choses pourront s’améliorer entre le gouvernement et le Vatican. Ce sera bénéfique pour les habitants, pour l’évangélisation et pour l’éducation », estime-t-il, en précisant qu’il apprécie particulièrement la vision du pape François d’une Église qui « ne met personne de côté ». « Même si notre Église est petite, il l’a distinguée et il veut entendre parler de nous, et de tous ceux qui sont éloignés. Il nous invite à nous asseoir à sa table, pour que nous soyons plus proches de lui et que nous puissions l’assister au service de l’Église universelle. C’est merveilleux pour tout le petit troupeau qui se trouve ici. »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Youtube / Ucanews