Eglises d'Asie

Les parents d’élèves au secours des petits séminaires de Flores

Publié le 12/12/2018




Les dons réguliers envoyés par le groupe Gotaus, une association de parents d’élèves fondée en 2001, permettent aux élèves des 47 petits séminaires indonésiens à travers le pays de pouvoir nourrir leurs séminaristes correctement. Les diocèses dont ces séminaires dépendent sont en effet incapables de gérer à eux seuls les dépenses des petits séminaires. Gotaus leur apporte près de 4 milliards de roupies par an (240 500 euros).

La malnutrition freine la croissance et entrave l’éducation de beaucoup d’enfants indonésiens. Même les petits séminaires peinent souvent à nourrir leurs élèves, malgré l’aide d’organisations qui les soutiennent comme dans l’île de Flores. Pour le petit séminaire Pie-XII de Kisol, à Flores, le groupe Gotaus (Gerakan orangtua asuh seminari) est une bouée de sauvetage qui permet aux élèves de continuer d’être nourris physiquement et spirituellement. « Sans l’aide de Gotaus, il nous serait très difficile de parvenir à nourrir correctement à la fois nos séminaristes et nos enseignants », confie le père Dionysius Osharjo, recteur du séminaire. Il ajoute qu’avec près de 500 élèves qui vivent et étudient au séminaire de Kisol, le diocèse de Ruteng n’a pas les moyens de couvrir tous les frais. Le groupe Gotaus apporte environ 216 millions de roupies (15 000 dollars) par an au séminaire. Le père Leo Perik, un missionnaire néerlandais de la congrégation du Verbe Divin, a fondé le séminaire il y a plus de soixante ans. Il dépend du diocèse de Ruteng depuis 1985.

Le père Andreas Setyo Budi Sambodo, recteur du petit séminaire Saint-Laurent de Payakumang, géré par le diocèse de Ketapang dans le Kalimantan occidental, évoque des difficultés similaires. Le prêtre, qui dépend de l’archidiocèse de Semarang, à Java, a été envoyé par son évêque, Mgr Robertus Rubiyatmoko, afin de diriger le séminaire, à la demande de l’évêque de Ketapang, Mgr Pius Riana Prapdi. Le père Sambodo confie que l’aide de l’association parentale ainsi que des catholiques de la région permettent de garder à flot le séminaire en dépit du manque de financement. Il ajoute qu’il a accepté le poste de recteur parce qu’il y avait suffisamment de « bons samaritains » prêts à aider le séminaire. Le père jésuite Gandhi Hartono, ancien recteur du plus ancien séminaire indonésien, le petit séminaire Saint-Pierre Canisius de Meertoyudan, à Java (fondé en 1912), explique que les aides de Gotaus remontent aussi le moral des jeunes séminaristes.

Le pays compte 47 petits séminaires et 14 grands séminaires

Le père Adam Suncoko, du petit séminaire Marianum de Probolinggo, qui dépend du diocèse de Malang (Java), salue lui aussi les aides envoyées par Gotaus, qui permettent de surmonter les dettes. Le prêtre confie que le séminaire parvient à rester en vie grâce au groupe et aux aides généreuses des paroissiens de la région, d’organisations catholiques et de plusieurs communautés non chrétiennes. Le séminaire de Probolinggo compte 43 élèves. L’Indonésie compte, en tout, 47 petits séminaires et 14 grands séminaires. Le père Joseph Kristanto Suratman, secrétaire général de la commission épiscopale des séminaires indonésiens, explique que Gotaus les aide à hauteur de 4 milliards de roupies par an. La dernière levée de fonds du groupe a eu lieu en novembre dans le diocèse de Bandung, dans la province de Java occidental. Elle a permis de récolter 1,5 milliard de roupies le temps d’une seule messe dominicale, en présence de 38 évêques, rassemblés pour leur session annuelle. Gotaus a été fondé en 2001 quand un groupe d’anciens dirigeants catholiques de la banque centrale du pays a lancé une action caritative afin de soutenir les petits séminaires. L’ancien gouverneur adjoint de la banque, Paul Soetopo Tjokronegoro, confie que Gotaus diffère des autres organisations catholiques, qui se consacrent pour la plupart à la construction d’infrastructures ecclésiales.

(Avec Ucanews, Jakarta)


CRÉDITS

Florianus Apung / Ucanews