Eglises d'Asie

Les pays membres de l’Asean appelés à entreprendre des actions concrètes pour mettre fin à la crise birmane

Publié le 28/10/2021




De mardi à jeudi, les pays membres de l’Asean se sont à nouveau rassemblés, avec la crise birmane en tête de leurs préoccupations, neuf mois après le coup d’État du 1er février. « Une année se sera bientôt écoulée depuis que les militaires birmans ont organisé leur coup d’État, lancé avec une violence implacable, terrorisant la population et affectant plusieurs millions de vies », a rappelé Charles Santiago, responsable du groupe APHR (Parlementaires de l’Asean pour les droits de l’homme). « Le sommet de cette semaine doit être l’occasion de mettre en place des mesures concrètes. »

Le 24 avril 2021, lors d’un sommet spécial de l’Asean suite au coup d’État militaire en Birmanie.

L’Association des nations du Sud-Est asiatique (Asean) a été pressée d’entreprendre des actions concrètes concernant la crise en Birmanie, qui risque de devenir un État en faillite après le coup d’État militaire du 1er février. L’appel est venu d’un groupe de parlementaires actuels ou anciens issus de plusieurs pays d’Asie du Sud-Est, alors que l’Asean organise un sommet virtuel de trois jours, du 26 au 28 octobre, en présence de plusieurs dirigeants du monde entier dont le président américain Joe Biden. « Une année se sera bientôt écoulée depuis que les militaires birmans ont organisé leur coup d’État, lancé avec une violence implacable, terrorisant la population et affectant plusieurs millions de vies », a rappelé Charles Santiago, responsable du groupe APHR (Parlementaires de l’Asean pour les droits de l’homme), un réseau régional engagé pour faire progresser les droits de l’homme et la démocratie. « Le sommet de cette semaine doit être l’occasion, pour le bloc régional, de mettre en place des mesures concrètes afin d’aider le peuple birman, qui depuis le 1er février, a su montrer au monde avec courage qu’il n’acceptait pas cette junte assassine. »

« Remettre la Birmanie sur la voie de la démocratie »

Dans une mesure sans précédent, les dix pays membres de l’Asean ont décidé d’empêcher la participation du chef de la junte, le général Min Aung Hlaing, lors du sommet organisé en vidéoconférence et sous la présidence du Sultanat de Brunei. Une façon d’insister sur un manque de progrès concernant un premier plan accepté par la Birmanie, lors du dernier sommet de l’Asean en avril dernier. « Maintenant, nos dirigeants régionaux doivent saisir cette opportunité d’accélérer les choses et de faire en sorte de remettre la Birmanie sur la voie de la démocratie », a souligné Charles Santiago. Le groupe a également appelé l’Asean à rencontrer publiquement des représentants du gouvernement d’unité nationale (NUG) en exil, formé d’anciens parlementaires birmans, de militants et de membres de plusieurs groupes ethniques. L’APHR a poussé le bloc régional à cesser d’inviter des représentants de la junte aux sessions de l’Asean tant que les violences persistent, que tous les prisonniers politiques n’ont pas été libérés et que la volonté du peuple, désirant le retour de la démocratie, n’est pas respectée.

L’Asean, qui reste divisée concernant la question birmane, a été critiquée pour n’avoir pas su réagir hormis la nomination tardive d’un envoyé spécial, qui n’a toujours pas pu visiter le pays en crise. Ce dernier a été chargé de contrôler l’envoi d’aides humanitaires et de pousser la junte à mettre fin aux violences et d’ouvrir le dialogue avec les groupes d’opposition. La junte a également commis des atrocités en visant des églises, en incendiant des habitations, en faisant des arrestations arbitraires et en torturant et en tuant des civils. Presque 1 200 personnes ont été tuées par les militaires depuis le coup d’État, dans une répression violente contre les manifestants et les groupes de résistance civile, qui se sont créés dans les régions rurales et urbaines. Les combats se sont également intensifiés dans les régions ethniques, en particulier dans les régions Chin, Kayah, Karen et Kachin, avec des milliers d’habitants arrachés de chez eux et forcés de se réfugier dans des églises, des camps de fortune et dans les forêts.

(Avec Ucanews)


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