Eglises d'Asie

Les Philippins fêtent à nouveau les Défunts dans les cimetières après deux ans d’interruption

Publié le 28/10/2022




Entre 2019 et 2020 lors de la Commémoration des fidèles défunts, le nombre de visiteurs philippins dans les cimetières de Manille est passé de plus de 5 millions à seulement entre 50 000 et 60 000. Après deux ans d’interruption à cause de la pandémie et alors que beaucoup espèrent reprendre les traditions philippines des festivités en famille devant les tombes des proches, plusieurs organisations catholiques, dont Caritas, appellent les fidèles à réduire autant que possible les déchets afin de préserver le caractère sacré des cimetières.

Des Philippins décorent des tombes avant la fête du 2 novembre (ici en 2016).

Le 25 octobre, quelques jours avant la fête de la Toussaint et la Commémoration des fidèles défunts, les 1er et 2 novembre, plusieurs organisations écologistes catholiques ont appelé l’Église locale à protéger l’environnement, en assurant qu’il n’y ait pas de matériaux polluants utilisés dans les cimetières mercredi prochain. Tous les ans, plusieurs millions de fidèles philippins se rendent dans les cimetières du pays pour visiter et décorer les tombes de leurs proches.

« Nous invitons nos frères chrétiens à penser à l’environnement lors de nos visites aux tombes de nos proches défunts et de nos êtres aimés. Nous savons que tout le monde est excité par les festivités, mais songez aux déchets que nous laissons dans les cimetières », a déclaré Jovert Donglao, responsable d’une organisation catholique locale (Group for Environment), en évoquant la tradition philippine du 2 novembre, quand les habitants se rassemblent autour des tombes des proches pour manger et boire avec toute leur famille.

« Peut-être que beaucoup d’entre nous veulent pouvoir faire à nouveau ce qui était impossible durant la pandémie. Nous voulons célébrer dans les cimetières, être avec nos proches, vivants ou défunts. Mais nous pouvons aider tout le monde en réduisant nos déchets, si possible en évitant de se rassembler dans les cimetières », a-t-il ajouté.

Dans le cadre de cette campagne, le groupe a lancé une collecte nationale afin de distribuer plus de 5 000 poubelles dans les cimetières publics de l’archipel. Les visiteurs sont notamment invités à trier les déchets entre produits biodégradables ou non. « Un des éléments essentiels pour réduire la pollution, c’est de faire en sorte qu’il y ait des poubelles visibles et qui permettent le tri des déchets. Quand les gens les voient, ils ont moins la tentation de jeter les déchets n’importe où, voire plus du tout », espère-t-il.

De 5 millions de visiteurs à 50 000 à Manille entre 2019 et 2020

De son côté, Caritas Philippine a également partagé les mêmes préoccupations avant les fêtes. L’organisation catholique a appelé les Philippins à réduire autant que possible leurs déchets afin de préserver le caractère sacré des cimetières. « Nous invitons nos concitoyens à fêter la Commémoration des défunts de manière différente par rapport aux années précédant la pandémie, où il y avait toujours des tonnes de déchets laissés par les visiteurs et les vendeurs dans les cimetières », a demandé le père Antonio Labiao, secrétaire général.

Le prêtre a ajouté que chaque Philippin a le devoir d’être responsable et de prendre soin de l’environnement pour le bien des générations futures. « C’est notre responsabilité commune d’assurer que notre environnement, dont nous faisons tous partie, soit protégé contre les pratiques qui le polluent et le dégradent. »

En 2019, plus de 13 millions de Philippins ont visité les cimetières à travers l’archipel, selon la Philippines Information Agency. Le nombre s’est très fortement réduit en 2020 en raison des confinements imposés durant la pandémie. « Ici à Manille, nous sommes passés de plus de 5 millions de visiteurs en 2019 à seulement entre 50 000 et 60 000 visiteurs enregistrés dans les cimetières en 2020. Les gens avaient peur à cause de la crise sanitaire », confie le Dr Peter Ruzgal, du ministère de la Santé. Il souligne que les recommandations du gouvernement sur les rassemblements ont incité les Philippins à ne pas se regrouper afin d’éviter de créer des foyers de contagion. « La pandémie nous a appris à être plus prudents, nous seulement pour nous-mêmes mais aussi pour nos proches, en particulier ceux qui ont des comorbidités », ajoute le Dr Ruzgal.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Basilio Sepe / Ucanews