Eglises d'Asie – Philippines
Les Philippins marquent le 121e anniversaire de leur indépendance
Publié le 14/06/2019
Le 12 juin, des centaines de militants ont défilé dans les rues de Manille pour marquer la 121e fête de l’indépendance du pays, séparé de l’Espagne le 12 juin 1898, suscitant des discours sur la liberté de la part des personnalités politiques et religieuses du pays. Le président Rodrigo Duterte a appelé les Philippins à se souvenir de ceux qui « assuré leur destin, leurs vies et leur avenir en proclamant l’indépendance du peuple philippin ». « Non seulement, cela a mis fin à plus de trois siècles d’asservissement, mais cela nous a également déterminés à reprendre notre propre destinée en tant que nation », a déclaré le président. Duterte a également appelé toute la population à « assurer que leurs sacrifices n’ont pas été en vain et que leur rêve d’une nation vraiment indépendante se réalise de leur vivant ». Les évêques catholiques philippins ont également déclaré que « la grandeur de nos héros qui ont combattu pour notre indépendance doit être saluée et commémorée ».
Le père Jérome Secillano, responsable du Comité des affaires publiques de la Conférence des évêques des Philippines (CBCP), a également soutenu que l’Église philippine était elle aussi « au cœur de la lutte pour l’indépendance de notre pays ». Les prêtres catholiques Mariano Gomez, Jose Burgos et Jacinto Zamora ont été exécutés le 17 février 1872 pour avoir protesté contre la domination constante de l’Espagne sur les Philippines, a-t-il rappelé. « C’est pourquoi il est regrettable que l’Église et la religion chrétienne soient condamnés pour les maux qui frappent notre pays aujourd’hui », a-t-il ajouté, estimant que les attaques contre l’Église et les évêques philippins sont « trompeuses » et qu’elles « constituent une mauvaise interprétation de notre histoire en tant que nation ». Rodrigo Duterte s’en est pris maintes fois aux évêques et aux prêtres catholiques qui ont accusé son gouvernement, notamment dans le cadre des meurtres liés à la guerre de l’administration Duterte contre la drogue. « Les dirigeants de notre pays feraient bien de se demander comment mieux utiliser leur pouvoir et leurs ressources financières qui leur ont été accordés par le peuple philippin », a insisté le père Secillano.
Mgr Jose Palma, archevêque de Cebu, a lui aussi souligné l’importance d’être reconnaissants pour « le don de l’indépendance » acquis aux Philippins. « J’espère que nous nous souvenons de ce que signifie un véritable esprit de liberté et d’indépendance », a-t-il déclaré. « Si quelqu’un est plein de colère ou de haine, cette personne n’est pas vraiment libre ni indépendante mais esclave de son égoïsme. » Quelques jours plus tôt, le président philippin avait expliqué qu’il n’avait rien prévu pour célébrer le cinq centième anniversaire de l’arrivée du christianisme dans le pays, estimant que cet évènement a sonné le début de l’asservissement des Philippines. De leur côté, les membres du groupe Chrétiens pour la libération nationale (CNL) ont une nouvelle fois remis en question la date de la fête de l’indépendance, le 12 juin, rappelant que jusqu’en juillet 1946, des années après la déclaration de l’indépendance des Philippines en 1898, le pays était toujours une colonie des États-Unis. Le 10 décembre 1898, un traité entre l’Espagne et les États-Unis a cédé les Philippines aux Américains. Le 4 juillet 1946, un nouveau traité entre les États-Unis et les Philippines a alors accordé la pleine indépendance du pays.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Jire Carreon / Ucanews