Eglises d'Asie

Les responsables catholiques et protestants indonésiens publient un message commun à l’approche de Noël

Publié le 05/12/2019




Les responsables chrétiens d’Indonésie ont publié un message commun à l’approche de Noël, afin d’appeler les catholiques et les protestants indonésiens à devenir de « vrais disciples » et d’aider à repousser la menace de désunion nationale causée par la situation politique actuelle du pays. Leur message de Noël, publié conjointement par la Conférence épiscopale indonésienne (KWI) et la Communion des Églises chrétiennes (PGI), a été cosigné par le cardinal Ignatius Suharyo Hardjoatmodjo, archevêque de Jakarta, et par la pasteure Henriette Tabita Hutabarat-Lebang, présidente de la PGI.

Un bureau de vote lors des élections nationales indonésiennes, le 17 avril à Jakarta.

Pour les évêques catholiques indonésiens et pour les responsables de la Communion des Églises chrétiennes, qui ont adressé un message commun aux catholiques et aux protestants du pays à l’approche de Noël, la célébration de la Nativité doit être un appel à repousser les murs qui divisent les Indonésiens selon leur religion, leur origine ethnique et leur culture. Dans leur message, ils invitent les chrétiens à profiter des fêtes de Noël pour manifester l’amour les uns envers les autres : « C’est un appel à devenir de vrais disciples, qui mettent l’amour de Dieu en pratique dans leurs vies quotidiennes, au sein de leurs familles. » « Ce message de Noël est un message de fraternité qui nous rappelle l’histoire de l’Indonésie, ses idéaux et son combat pour l’humanité et pour la dignité humaine », poursuit le message. Le pasteur Gomar Gultom, secrétaire général de la PGI, confie que ce message évoque la situation politique actuelle du pays, qui a été fortement marquée par les questions identitaires au cours des dernières années – c’est-à-dire une majorité caractérisée par une appartenance religieuse, ethnique ou sociale particulière, qui forme des alliances politiques fermées en s’éloignant des partis traditionnels plus ouverts.

C’est ce qu’il s’est passé en 2017, quand des électeurs musulmans ont voté massivement contre l’ancien gouverneur Basuki Tjahaja Purnama (dit « Ahok ») de Jakarta en accusant l’élu chrétien de discours blasphématoires, ou encore lors des élections présidentielles de 2019, marquées par les accusations de discrimination et d’irrégularités. « C’est une menace contre le pluralisme. C’est aussi une menace envers l’humanité, parce que chaque personne est précieuse aux yeux de Dieu, quelle que soit sa religion ou son origine ethnique », souligne Gomar Gultom, qui ajoute que les chrétiens devraient s’efforcer davantage de suivre Jésus. « Ce n’est pas facile de devenir de vrais disciples aujourd’hui, mais nous pouvons y parvenir tant que nous nous en remettons entièrement à Dieu. » Yohanes Handoyo Budhisedjati, fondateur de Vox Point Indonesia, une organisation politique catholique locale, salue le message envoyé par les évêques indonésiens et par la Communion des Églises chrétiennes. Pour lui, l’une des origines des tensions politiques actuelles vient des inégalités économiques : « Nous avons besoin d’actions concrètes afin de combler le fossé qui sépare les plus riches et les plus pauvres, et qui est profondément enraciné dans la société. Si nous parvenons à le réduire, je crois vraiment que cela aura une conséquence plus que positive sur la situation politique en Indonésie. »

(Avec Ucanews, Jakarta)


CRÉDITS

Konradus Epa/ Ucanews