Eglises d'Asie – Vietnam
Les sœurs de Saint-Paul célèbrent le 10e anniversaire de leur retour à Hanoï
Publié le 21/10/2022
Les sœurs de Saint-Paul de Chartres de Hanoï, la capitale vietnamienne, qui ont dû partir dans d’autres régions à cause des guerres, ont l’anniversaire du rétablissement de leur province. Le 17 octobre, Mgr Marek Zalewski, représentant non-résident du Saint-Siège au Vietnam, a présidé une messe spéciale dans leur maison-mère, dans le centre-ville de Hanoï, afin de marquer le 10e anniversaire du retour des religieuses.
Plusieurs centaines de personnes étaient présentes, dont Mgr Joseph Vu Van Thien, archevêque de Hanoï, et Mgr Joseph Nguyen Chi Linh, archevêque de Hué, ainsi que quatre autres évêques et plus d’une centaine de prêtres. À cette occasion, neuf sœurs ont également fêté les jubilés de leurs vœux définitifs, dont sœur Saint Jean de Marie Nguyen Thi Anh, supérieure provinciale, qui a célébré ses 60 ans de profession perpétuelle, avec d’autres religieuses qui ont fêté leur 25e et 50e anniversaire. Près de 24 autres sœurs de la province de Da Nang ont également célébré leurs jubilés.
Dans son homélie, Mgr Thien a rappelé que les sœurs de Saint-Paul de Chartres ont été présentes à Hanoï dès la fin du XIXe siècle et jusqu’en 1954, quand le Nord est passé entre les mains des communistes. Beaucoup de sœurs sont alors parties vers le Sud, et seules quelques-unes sont restées dans trois couvents. L’archevêque de Hanoï a évoqué la confiscation de leurs propriétés, qui ont été utilisées à des fins médicales et éducatives, et la restriction de leurs activités durant cette période. À cette époque, elles n’osaient pas dévoiler leur identité et les jeunes femmes ne pouvaient plus rejoindre leurs couvents.
La province de Hanoï n’a été restaurée qu’en 2012
Mgr Thien a ajouté que quand la province de Hanoï est tombée, ses membres ont dû dépendre de la province de Da Nang ; elle n’a été restaurée qu’en 2012, quand les règles religieuses ont été partiellement assouplies dans la région. Beaucoup de sœurs ont alors pu rentrer dans la capitale pour offrir leurs services. « Aujourd’hui, nous songeons aux dix dernières années, et c’est merveilleux de voir que la province compte un si grand nombre de membres et que ses activités se sont développées dans tous les diocèses du Nord », s’est-il acclamé.
En célébrant les jubilés des sœurs, l’archevêque les a appelé à rendre grâce à Dieu qui bénit leur vie consacrée. « Nous pensons au passé en remerciant Dieu pour ce qu’il a fait pour nous, nous regardons le présent en recevant ses grâces avec gratitude, et vers l’avenir pour le prier de nous donner ses bienfaits », a-t-il poursuivi, en demandant aux religieuses de faire confiance en Dieu et d’être prêtes à accepter les épreuves comme l’a fait saint Paul. Il a aussi demandé aux fidèles de prier pour les consacrés et pour le clergé pour qu’ils soient fidèles à leur vocation et qu’ils servent l’Église dans une société sécularisée.
De son côté, Mgr Linh a déclaré que cette célébration est une bonne occasion pour l’Église de rappeler ce que les sœurs de Saint-Paul ont fait pour les habitants de la région durant les périodes difficiles.
La congrégation compte plus de mille membres pour quatre provinces au Vietnam
La province de Hanoï compte aujourd’hui près de 150 membres et travaille pour les œuvres d’évangélisation et le secteur éducatif, au service de l’archidiocèse de Hanoï et des diocèses de Lang Son, Hung Hoa, Haiphong, Phat Diem et Thanh Hoa. La province a été fondée en 1891 quand trois sœurs de Saint-Paul sont arrivées à Hanoï en 1883 pour débuter leurs activités caritatives dans le nord du Vietnam. Après 1954, seules 19 sœurs ont eu le courage de rester dans trois couvents de la province. Leur maison-mère était située sur un terrain de 16 000 m², mais les sœurs n’utilisent aujourd’hui qu’un seul étage, le reste ayant été « emprunté » pour des services médicaux et des logements.
Les sœurs de Saint-Paul sont connues dans le pays d’Asie du Sud-Est pour leurs activités caritatives et pour leurs habits blancs : c’est pourquoi elles sont également surnommées les sœurs de Nha Trang (« maison blanche »). Les premières religieuses françaises, sœur Marie de la Nativité Larue et sœur Lizier Bellonque, sont arrivées dans le pays le 20 mai 1860 à Saïgon (aujourd’hui Hô-Chi-Minh-Ville) à l’invitation de Mgr Dominique Lefebvre, alors évêque de la province ecclésiastique de Cochinchine. La congrégation est divisée en quatre provinces – Hanoï, Da Nang, My Tho et Saïgon – et compte plus de mille membres dans l’ensemble du pays.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
nhathothaiha.net / Ucanews