Eglises d'Asie

Les villes côtières asiatiques plus exposées à l’élévation du niveau de la mer selon un rapport

Publié le 22/02/2023




Selon un rapport de l’Organisation météorologique mondiale, les villes côtières d’Asie sont particulièrement exposées à l’élévation future du niveau de la mer, notamment à Mumbai, Shanghai, Dacca, Bangkok et Jakarta. La capitale indonésienne, dont 40 % du territoire est sous le niveau de la mer, doit ainsi être déplacée dans une nouvelle ville, Nusantara, sur l’île de Bornéo, alors que la partie nord de la ville s’enfonce au rythme de 4,9 cm par an. En Asie, d’ici 2030, au moins 15 millions d’habitants risquent d’être affectés par l’érosion côtière.

Une barque à quai au coucher du soleil dans les Sundarbans, dans le delta du Gange (Bangladesh).

La montée future du niveau de la mer est une menace pour les villes côtières, en particulier en Asie, souligne l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un rapport, en notant que le continent compte les centres urbains les plus peuplés au monde. Mumbai, Shanghai, Dacca, Bangkok et Jakarta sont particulièrement exposés, suivies des villes de Maputo, Lacos, Le Caire, Londres, Copenhague, New York, Los Angeles, Buenos Aires et Santiago.

Au moins 900 millions d’habitants vivant dans des régions côtières à travers le monde risquent d’être affectés par l’élévation du niveau de la mer, tandis que les résidents des petits pays de l’Océan Pacifique comme Fidji, Vanuatu et les Îles Salomon commencent déjà à émigrer étant donné que ces territoires sont en partie sous le niveau de la mer et manquent de moyens économiques pour lutter par eux-mêmes contre les changements climatiques.

« Si les températures augmentent de 2 degrés, la montée du niveau des eaux pourrait doubler », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ce mardi devant le Conseil de sécurité. « Dans tous les scénarios, les pays tels que le Bangladesh, la Chine, l’Inde et les Pays-Bas sont tous exposés », a-t-il poursuivi. « Par ailleurs, l’OMM nous dit que même si le réchauffement mondial peut être miraculeusement limité à 1,5 degré, il y aura tout de même une élévation significative du niveau de la mer », a-t-il insisté. « En fait, chaque fraction de degré supplémentaire compte. »

Selon le rapport de l’OMM, l’expansion thermique des océans a contribué à 50 % de l’élévation du niveau de la mer entre 1971 et 2018, contre 22 % pour la fonte des glaciers, 20 % concernant la fonte des calottes glaciaires et 8 % liés aux changements des ressources en eau terrestres. Par conséquent, le niveau de la mer s’est élevé de 4,5 mm par an entre 2013 et 2022, soit trois fois plus qu’entre 1901 et 1971.

Près de 600 millions d’habitants exposés dans les régions côtières d’Asie

En Asie, au moins 15 millions d’habitants risquent d’être affectés par l’érosion côtière d’ici 2030 selon des études précédentes sur l’évaluation de l’impact de la montée des eaux à Bangkok, Hong-Kong, Tokyo, Jakarta, Séoul, Taipei et Manille. Au total, plus de 1 800 km² de terres pourraient être sous le niveau de la mer. En comptant toutes les régions côtières d’Asie, le nombre de personnes exposées s’élève à presque 600 millions.

En raison de l’urbanisation accélérée au cours des dernières décennies, une grande partie de la population asiatique vit aujourd’hui le long des côtes du continent, dans des villes comme Dacca, Rangoun et Hô-Chi-Minh-Ville, en plus des autres villes déjà mentionnées. L’élévation extrême du niveau de la mer pourrait impacter près de 724 millions de dollars US de PIB ; selon les villes, les pertes sont estimées entre 0,4 % et 96 %.

D’ici 2030, plus de 96 % de la superficie de Bangkok pourrait être immergée, ce qui menacerait les vies d’au moins 10,45 millions d’habitants. En Indonésie, le gouvernement a déjà annoncé sa décision de déplacer la capitale dans une nouvelle ville, Nusantara, sur l’île de Bornéo, alors que 40 % de la capitale actuelle, Jakarta, est sous le niveau de la mer. La partie nord de la ville s’enfonce au rythme de 4,9 cm par an.

Le problème ne se limite cependant pas aux zones construites ; à Mumbai, où 80 % du territoire de la ville pourrait être sous l’eau d’ici 2050, la sécurité alimentaire est déjà compromise à cause de l’intrusion de l’eau de mer dans les zones de pêche d’eau douce locales.

Les côtes chinoises sont également menacées, particulièrement les villes de Tianjin, Shanghai et Guangzhou. L’an dernier, un rapport a estimé la montée des eaux à 84 mm en 2021 par rapport à la moyenne enregistrée entre 1993 et 2011 ; soit une hausse annuelle de 3,4 mm depuis 1980, ce qui est supérieur à la moyenne globale sur la même période.

À Shanghai, les autorités ont commencé à examiner la possibilité de construire des canaux de drainage, des digues et des barrières contre la hausse des marées. Les experts climatiques estiment que la montée du niveau des eaux, combinée au réchauffement climatique, risque aussi d’augmenter les précipitations et la fréquence des ondes de tempête, ce qui serait encore plus dévastateur pour les côtes chinoises que les inondations elles-mêmes.

(Avec Asianews)


CRÉDITS

bri vos (CC BY 2.0)