Eglises d'Asie

L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition s’est aggravé en Asie selon un rapport

Publié le 09/07/2022




Le 6 juillet, selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur « L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde », 670 millions de personnes seront sous-alimentées dans le monde d’ici 2030, soit 8 % de la population mondiale. Selon l’organisation, en 2021, à cause de la pandémie, on a compté entre 702 et 828 millions de personnes ayant souffert de la faim à travers le monde, dont plus de la moitié (428 millions) en Asie, et en particulier en Asie du Sud (plus de 330 millions).

Une veuve de Dacca, au Bangladesh. À cause de la pandémie, en 2021, plus de 330 millions d’habitants d’Asie du Sud ont souffert de la faim.

La reprise économique postpandémie qui a été observée dans de nombreux pays n’a pas permis une meilleure sécurité alimentaire. Au contraire, les conséquences de la crise sanitaire sur la malnutrition ont continué de se faire sentir en 2021, en particulier sur le continent asiatique, qui avait pourtant su jusqu’alors lutter avec succès contre la faim, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Dans un rapport publié le 6 juillet, intitulé L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, l’agence de l’ONU note que 670 millions de personnes seront sous-alimentées dans le monde d’ici 2030. Cela représente 8 % de la population mondiale, soit la même proportion qu’en 2015, quand les Objectifs de développement durable (ODD) ont été énoncés par les Nations unies dans le cadre de l’Agenda 2030 (avec notamment l’objectif d’« éliminer la faim »).

S’il n’y avait pas eu de pandémie, il y aurait eu près de 78 millions de personnes sous-alimentées de moins en 2030 selon les prévisions. Mais l’an dernier, les gens qui ont souffert de la faim ont été entre 702 et 828 millions, dont plus de la moitié (428 millions) en Asie, et en particulier en Asie du Sud (plus de 330 millions). Alors que l’Asie semble être le continent le plus affecté par la faim en valeurs absolues, la faim est cependant plus répandue en Afrique, où plus de 20 % de la population est sous-alimentée.

À l’échelle globale, l’insécurité alimentaire grave est passée de 9,3 % à 11,7 % en deux ans, en touchant 207 millions de personnes en plus. En Asie, en 2021, elle a augmenté de 10,5 %, soit 37,5 millions d’habitants. En valeurs absolues, ce chiffre est plus élevé qu’en Afrique. L’Asie est également le seul continent où l’insécurité alimentaire modérée est restée stable entre 2020 et 2021, ce qui reflète cependant un autre problème qui risque d’empirer en 2022 : la hausse des prix alimentaires.

Impacts de la pandémie et de la guerre en Ukraine

La qualité de l’alimentation humaine influence le niveau de nutrition et de sécurité alimentaire d’une population ; la malnutrition, les carences en micronutriments, le surpoids et l’obésité sont ainsi directement liés à la quantité et à la qualité de la nourriture consommée. L’inflation postpandémie a entraîné une hausse des coûts des biens de première nécessité à travers le monde. Entre 2019 et 2020, l’Asie avait déjà enregistré la plus forte hausse (4 %) des coûts liés à un régime équilibré.

En termes absolus, cela signifie que presque 3,1 milliards d’habitants à travers le monde ne pouvaient pas se nourrir correctement en 2020, soit 112 millions de plus qu’en 2019. En Asie, ils étaient 78 millions de plus à être dans cette situation entre 2019 et 2020, suivi de l’Afrique (25 millions), et dans une moindre mesure, l’Amérique latine et les Caraïbes, et enfin l’Amérique du Nord et l’Europe (avec respectivement 8 et 1 millions habitants touchés en plus).

Sur le continent asiatique, c’est l’Asie de l’Est qui a enregistré les plus fortes montées des prix, jusqu’à 6 %, ce qui a entraîné 18,7 % de personnes en plus sans accès à une alimentation correcte. Toutefois, l’Asie de l’Est a aussi été la moins touchée par l’insécurité alimentaire, jusqu’à en faire la seule région du monde à avoir retrouvé les niveaux d’avant la pandémie.

À cause de la guerre en Ukraine, il est impossible de faire des pronostics précis sur l’avenir, mais il est clair que la situation risque d’empirer. Selon le rapport de FAO, « les effets directs et indirects du conflit en 2022 auront des impacts multiples sur les marchés agricoles, en termes de distribution, de production et de prix ». « Enfin, ceci affecte l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans beaucoup de pays, et les inégalités qui existent entre et au sein des pays sont peu susceptibles de disparaître dans un avenir proche », conclut l’organisation.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Stephan Uttom / Ucanews