Eglises d'Asie

L’hôpital catholique Dian Harapan de Jayapura améliore la qualité des soins en Papouasie

Publié le 30/05/2019




Le manque d’établissements et de personnels médicaux reste un problème majeur dans la province indonésienne de Paouasie, malgré les demandes de plus en plus pressantes pour des services plus qualitatifs et abordables. Face à cette pénurie, les hôpitaux et les cliniques catholiques – dont l’hôpital Dian Harapan de Jayapura – sont devenus essentiels pour beaucoup de Papouasiens, qui autrement seraient les victimes directes de cette situation. Les établissements publics sont accusés depuis longtemps de courtiser ceux qui ont de l’argent en négligeant les autres, dans une région où les longs trajets nécessaires pour rejoindre un hôpital adapté entraînent les décès de nombreux patients.

L’hôpital Dian Harapan, fondé par le diocèse de Jayapura il y a 24 ans, a été construit sur le site d’une clinique déjà gérée par les catholiques à l’origine, dont le missionnaire franciscain hollandais Jan van der Horst et Misereor, l’agence de développement de la conférence épiscopale allemande. Depuis, l’hôpital est devenu réputé pour la façon dont il répond aux besoins des plus démunis, en particulier ceux qui vivent dans les régions les plus reculées. D’abord équipé de 52 lits, il en compte aujourd’hui 150. L’établissement est désormais un hôpital de référence pour plusieurs districts de la province, en particulier celui de Lanny Jaya, une région isolée au cœur des montagnes centrales de Papouasie. Riwan Wenda, un jeune papouasien de 18 ans de Lanny Jaya, explique qu’il a été admis à l’hôpital le 29 avril, où il est resté presque trois semaines, malgré son incapacité à payer son traitement. Il assure qu’il a été bien traité par le personnel, qui l’a soigné consciencieusement jusqu’à un rétablissement complet. « Les repas et les traitements étaient réguliers. On m’a vraiment fait me sentir à l’aise », ajoute-t-il. Ekira Weya, originaire du même district, confie qu’elle a également été très bien traitée après de graves problèmes intestinaux. Elle a dû faire trois heures de route et une heure de vol pour pouvoir arriver jusqu’à Jayapura.

Reconnaissance des autorités locales

Pourtant, Riwan Wenda et Ekira Weya se considèrent tous deux comme chanceux. Le manque d’établissements médicaux et la médiocrité des soins disponibles dissuadent beaucoup des habitants de la région de consulter un médecin, et même les affections mineures peuvent être fatales. L’hôpital Dian Harapan, qui cherche à lutter contre cette situation, a obtenu le soutien des autorités locales, qui mettent l’établissement en haut de la liste en cas d’urgences. Tiffany Kawengian, une fonctionnaire du district de Lanny Jaya, explique que les patients les plus graves sont directement envoyés à l’hôpital Dian Harapan. « Nous coopérons avec l’établissement depuis l’année dernière, parce qu’il est bien équipé et qu’il s’occupe bien des patients », confie-t-elle. « Les coûts sont supportés par le gouvernement local. Les patients y sont bien traités et ils retournent chez eux en bonne santé. »

La directrice de l’hôpital, le Dr Ance M. Situmorang, explique que depuis plus de vingt ans, l’établissement reste fidèle à la mission de l’Église de servir les pauvres. « Notre priorité absolue est d’aider ces gens, mais cela ne veut pas dire que nous rejetons les plus riches », précise-t-elle, ajoutant que l’établissement traite au moins deux cents patients par jour, riches ou pauvres, et que des plans sont en cours pour continuer de moderniser l’hôpital. « Nous sommes en bonne voie pour remplacer le matériel vétuste, notamment en ajoutant un équipement de radiologie de pointe », ajoute le Dr Ance Situmorang. L’établissement prévoit également d’agrandir son département d’ophtalmologie. Selon la directrice de l’hôpital, ces améliorations permettent non seulement d’améliorer les traitements mais aussi de délivrer un meilleur diagnostic. De son côté, le Dr Aloysius Giyai, chef du département de la santé de la province de Papouasie, affirme que le gouvernement local cherche à aider la population en versant des subventions aux hôpitaux, dont les établissements gérés par l’Église. Ces efforts ont été en partie inspirés par la volonté de l’hôpital Dian Harapan d’essayer de servir les communautés locales, en particulier les plus démunies, ajoute le Dr Aloysius Giyai. « Cet hôpital a joué un rôle majeur en voulant aider les Papouasiens, et le gouvernement y a été attentif. » Le maire de Jayapura, Benhur Tomi Mano, assure que la ville est reconnaissante envers l’Église pour avoir construit un hôpital qui offre un service aussi remarquable. La capitale de la province compte 13 hôpitaux, ajoute-t-il, mais les cas les plus sérieux sont envoyés à Dian Harapan.

(Avec Ucanews, Jayapura)


CRÉDITS

Veni Mahuze / Ucanews