Eglises d'Asie

L’Institut catholique pour la paix en Asie du Nord-Est organise une conférence internationale sur la paix en Corée

Publié le 11/11/2021




Du 3 au 4 novembre dans le diocèse d’Uijeongbu, l’Institut catholique pour la paix en Asie du Nord-Est (CINAP) a organisé une conférence internationale sur « le rôle de la religion pour améliorer les droits de l’homme en Corée du Nord ». Parmi les intervenants, Park Han-sik, professeur émérite de l’université de Géorgie, a souligné l’importance de comprendre les réalités nord-coréennes pour pouvoir prendre des mesures efficaces dans le pays. Les intervenants ont appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin aux abus et à la crise alimentaire en Corée du Nord.

Les 3 et 4 novembre, selon le Catholic Times of Korea, l’Institut catholique pour la paix en Asie du Nord-Est (CINAP), dans le diocèse d’Uijeongbu, a organisé une conférence internationale sur « le rôle de la religion pour améliorer les droits de l’homme en Corée du Nord ». Pour les experts qui sont intervenus durant le symposium international, la communauté mondiale doit fournir des efforts concrets afin de mettre fin aux violations et aux abus en Corée du Nord et de rétablir la paix dans la péninsule coréenne. La conférence a notamment rappelé la crise alimentaire actuelle dans le Nord, alors que de mauvaises récoltes et une économie dégradée ont affecté plusieurs millions d’habitants, exposés à la famine. Les participants au séminaire ont également évoqué les façons dont la communauté internationale peut s’engager pour mettre fin aux violations les plus graves dans l’État communiste.

« Il faut comprendre les caractéristiques particulières de la Corée du Nord »

Parmi les principaux intervenants se trouvait le père Drew Christiansen, jésuite, professeur d’éthique et de développement humain au sein de l’école SFS (School of Foreign Service) de l’université de Georgetown. On comptait également Hazel Smith, professeur d’études coréennes à l’université SOAS de Londres, et Park Han-sik, professeur émérite de l’université de Géorgie. Le père Christiansen a souligné que la situation des droits de l’homme en Corée du Nord est particulièrement sérieuse et complexe, et que les violations de la dignité humaine dans le pays exigent toute l’attention de la communauté internationale. Le prêtre a reconnu que les problèmes nord-coréens sont « difficiles à résoudre immédiatement », d’où la nécessité de développer une expertise sur le développement d’un réseau, afin de mieux soutenir cette cause.

De son côté, Hazel Smith a évoqué les pénuries alimentaires en Corée du Nord, en soulignant l’importance du « droit à la vie en tant que droit humain ». « Les visions occidentales sur la Corée du Nord sont limitées. Ses dirigeants évoquent des facteurs externes comme des sanctions contre la Corée du Nord comme étant la cause de l’intensification de la crise alimentaire. Des études scientifiques sont nécessaires pour en déterminer les causes. Les aides humanitaires et religieuses peuvent jouer un rôle énorme », a-t-il poursuivi. Park Han-sik a soutenu qu’il est important de comprendre les réalités en Corée du Nord pour pouvoir prendre des mesures efficaces pour tenter d’améliorer la crise actuelle. « Il faut comprendre les caractéristiques particulières de la Corée du Nord. La religion peut jouer un rôle efficace, parce que le vrai rôle de la religion est aussi d’aider. »

« Je m’attends à de nombreux changements en cas de visite du pape François »

Les intervenants et les participants ont reconnu la nécessité de trouver des forces extérieures pour mettre fin au statut d’« État paria » de la Corée du Nord. Ils ont ajouté que l’urgence était avant tout d’assurer des aides humanitaires pour soutenir plusieurs millions de personnes affectées par la faim. Mgr Peter Ki-heon Lee, évêque d’Uijeongbu et président de la commission épiscopale pour la réconciliation du peuple coréenne, a évoqué le caractère missionnaire de l’approche humanitaire et des aides alimentaires. « Je m’attends à de nombreux changements quand le pape François visitera la Corée du Nord », a-t-il également déclaré, en évoquant une visite potentielle du Saint-Père.

Après la domination japonaise en Corée (1905-1945), à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et l’union soviétique ont divisé la Corée en deux. Les efforts pour unifier les deux pays ont échoué après les désaccords des Américains et des Soviétiques en 1947, ce qui a entraîné la Guerre coréenne de 1950 à 1953. Durant la guerre, les forces communistes de Corée du Nord ont envahi le Sud, causant près de 4 millions de morts et le déplacement de 10 millions de familles. La guerre s’est terminée avec un armistice, signée le 27 juillet 1953, mais techniquement, les deux nations sont toujours en guerre. La Corée du Nord compte environ 24 millions d’habitants, dirigés par Kim Jong-un, héritier de la puissante famille Kim, qui dirige l’État communiste, officiellement athée, depuis sa fondation. La Constitution nord-coréenne reconnaît officiellement le droit à la foi, mais en réalité, les libertés fondamentales comme la liberté religieuse sont totalement ignorées.

(Avec Ucanews)