Eglises d'Asie

L’Union européenne ratifie un accord de libre-échange avec le Vietnam et pénalise le Cambodge

Publié le 15/02/2020




L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Vietnam, signé à Hanoï en juin 2019, a été ratifié ce 12 février par le Parlement européen. Il devrait entrer en vigueur d’ici l’été 2020 après avoir été ratifié par le Vietnam. L’accord prévoit notamment de supprimer les barrières tarifaires entre les deux parties. Il inclut aussi des dispositions concernant le droit du travail, la protection de l’environnement et les droits de l’homme. Le même jour, la Commission européenne a décidé de supprimer une partie des préférences tarifaires accordées au Cambodge, pénalisant près de 20 % des exportations cambodgiennes vers l’UE.

(Delta du Mékong)

Le Parlement européen a ratifié, mercredi 12 février, un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Vietnam. Signé en juin dernier à Hanoï, l’accord doit entrer en vigueur au début de l’été 2020 après sa ratification par le gouvernement vietnamien. Tran Tuan Anh, ministre de l’Industrie et du Commerce, a déclaré que l’assemblée nationale vietnamienne procédera prochainement à la ratification de l’accord commercial Vietnam-Union européenne. L’accord, qui prévoit de supprimer les barrières tarifaires entre les deux parties, inclut également des dispositions concernant les droits de l’homme, notamment au sujet des conditions de travail, de la protection de l’environnement et de la propriété intellectuelle. À l’issue des négociations avec l’Union européenne, le Vietnam a déjà ratifié plusieurs conventions de l’Organisation internationale du travail (une agence spécialisée de l’ONU), et a modifié son Code du Travail. L’accord commercial engage aussi le Vietnam à respecter les normes européennes de protection des droits des consommateurs, et doit encourager la participation des entreprises européennes aux appels d’offres publics au Vietnam. Le pays est le second partenaire commercial de l’UE après Singapour, parmi les pays membres de l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), avec près de 47,6 milliards d’euros d’échanges de marchandises par an et 3,6 milliards d’euros en termes de services. L’accord ne contient aucune disposition spécifique concernant les droits politiques et religieux. Toutefois, il envisage la possibilité que l’une des parties intervienne de façon « appropriée » en cas d’atteintes sérieuses aux droits de l’homme. En comparaison, l’UE a pris une position plus dure vis-à-vis du Cambodge. Le même jour de la ratification de l’accord Vietnam-UE, la Commission européenne a décidé de retirer une partie des préférences tarifaires accordées au Cambodge, affectant ainsi près de 20 % des exportations cambodgiennes vers l’Union européenne, en particulier le textile, les chaussures et le sucre. Pour Josep Borrel, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires extérieures, le gouvernement cambodgien n’a pas laissé le choix à la Commission européenne vu la violation systématique des droits politiques et de la liberté d’expression des Cambodgiens.

(Avec Asianews)

Crédit : J-P. Dalbéra (CC BY 2.0)