Eglises d'Asie – Macao
Macao : une paroisse catholique ouvre nouveau centre pour accompagner les élèves défavorisés
Publié le 01/04/2022
Une paroisse catholique de Macao a ouvert un nouveau centre destiné à mieux soutenir les élèves issus de familles défavorisées et ayant besoin d’aide spéciale dans leur scolarité. L’église Notre-Dame de Fatima de Macao a inauguré le centre baptisé Os Tres Pastorinhos (« Trois petits bergers ») afin de renforcer des efforts déjà initiés depuis des années au service de ces jeunes par la congrégation des Missionnaires franciscaines de Marie.
Le père Michael Cheung, curé de la paroisse et membre de l’Institut religieux du Verbe Incarné, explique dans le journal catholique local Jornal-O-Clarim qu’il a déposé une demande officielle auprès des autorités de Macao afin de gérer le nouveau centre avec l’aide de davantage de volontaires. Le prêtre précise qu’ils essaient ainsi de lutter contre une « nouvelle forme de pauvreté » à Macao, dissimulée aux yeux du grand public.
Il ajoute que beaucoup de parents de Macao ont des emplois mal rémunérés en Chine continentale et qu’ils ont besoin de se déplacer fréquemment entre le continent et Macao pour gagner leur vie. Leurs enfants restés à Macao pour leurs études sont souvent négligés. « Les gens me disent qu’il n’y a pas de pauvreté à Macao, que tout le monde a de quoi manger, un lieu où dormir et de quoi se vêtir. Mais il y a beaucoup de familles dysfonctionnelles. Il y a des parents qui franchissent la frontière plusieurs fois par jour ; ils vivent en Chine continentale et ils doivent venir à Macao plusieurs fois par jour pour s’occuper de leurs enfants » poursuit le père Cheung.
Le prêtre explique qu’il connaît une personne qui a quatre enfants en bas âge qui quittent l’école le soir à différentes heures. « Cette personne doit donc passer la frontière six fois par jour. Je ne sais pas si on peut imaginer à quel point une telle situation peut être perturbante. Ces gens ont vraiment besoin d’aide. En un sens, ils sont très pauvres. Ils ne peuvent pas vivre normalement. »
10 % d’habitants dans la pauvreté à Macao
Le centre propose actuellement un soutien scolaire à douze élèves avec l’aide de deux enseignants, et peu à peu, il va pouvoir accueillir davantage de jeunes, assure le prêtre. « Nous offrons ce service après l’école pour les enfants ayant besoin d’un soutien éducatif particulier. Le but est de prendre soin de ces enfants qui ont besoin d’aide. C’est une grande aide pour ces familles. Ce type de service contribue à construire la communauté à Macao », poursuit le père Cheung.
Il y a plusieurs années, une religieuse missionnaire franciscaine a initié un travail volontaire face au nombre croissant d’élèves ayant besoin de soutien scolaire à Macao. « Cette religieuse a pris sa retraite il y a plus d’un an, et l’Église veut aujourd’hui poursuivre son travail », confie le père Michael Cheung, qui est également aumônier du Collège Saint-Joseph, à côté de son église.
Il y a quelques années, la Commission pour l’éducation du diocèse de Macao a demandé aux instituts éducatifs catholiques d’offrir une aide particulière aux familles défavorisées, mais les instituts n’ont pu offrir beaucoup de services faute de ressources humaines et financières. Le père Cheung explique qu’actuellement, le centre est géré de manière informelle et avec certaines limites. « Pour l’instant, nous pouvons accompagner douze élèves, mais à l’avenir, nous voulons prendre en charge beaucoup d’autres jeunes. Nous devons pour cela obtenir une licence spéciale de formation afin de faire les choses de manière la plus structurée possible. »
L’église de Fatima fait partie des neuf paroisses catholiques du diocèse de Macao, dans une ancienne colonie portugaise qui compte près de 30 000 catholiques pour 700 000 habitants. Même si l’économie locale bénéficie principalement de l’industrie du jeu, Macao étant considéré comme le « Las Vegas » asiatique, la ville compte près de 10 % d’habitants vivant dans la pauvreté, selon une information signalée par l’organisation Borgen Project en 2017.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Jornal-O-Clarim / Ucanews