Malgré la pandémie, plusieurs millions de pèlerins rassemblés à Haridwar pour la Kumbh Mela
Publié le 15/04/2021
Depuis le 1er avril, de nombreux de pèlerins se massent sur les bords du Gange à Haridwar, dans l’État de l’Uttarakhand, dans le nord de l’Inde, à l’occasion du festival hindou de la Kumbh Mela (littéralement « fête de la cruche »), organisé à tour de rôle dans les villes saintes de Prayagraj (en Uttar Pradesh), de Haridwar, d’Ujjain (Madhya Pradesh) et de Nashik (Maharashtra). Le 12 avril, près de 3 millions de pèlerins se seraient baignés dans les eaux sacrées selon la tradition hindoue, suscitant de nombreuses inquiétudes alors que le pays enregistre une nouvelle vague de contagion.
Au moins un million de pèlerins sont attendus chaque jour à Har Ki Pauri, le ghat (en sanskrit, désigne les marches recouvrant les rives des fleuves sacrés en Inde) de la ville de Haridwar. La capitale du district de Haridwar, dans l’État de l’Uttarakhand, dans le nord de l’Inde – la Haridwar est situé non loin de Rishikesh, l’une des sept villes sacrées de l’hindouisme. Cette année, Haridwar accueille les fidèles hindous pour la Kumbh Mela (littéralement « fête de la cruche »), organisée à tour de rôle dans les villes saintes de Prayagraj (en Uttar Pradesh), de Haridwar, d’Ujjain (Madhya Pradesh) et de Nashik (Maharashtra). Plusieurs millions de personnes y prennent part à chaque festival, ce qui en fait l’un des plus grands pèlerinages religieux au monde. La Purna Kumbh Mela, ou grande Kumbh Mela, a lieu tous les douze ans. Ainsi, du 1er au 30 avril à Haridwar, les bords du Gange sont bondés de pèlerins, dont beaucoup sans masques et sans respect des restrictions sanitaires. On peut voir tous les jours une foule de sadhous (hommes saints hindous) se plonger dans le fleuve sacré dans le but de purifier leurs péchés. Le 12 avril, malgré les avertissements des autorités, presque 3 millions de personnes s’y sont rassemblées, quasiment sans aucune distanciation physique – il s’agissait, ce lundi, du Somvati Amavasya, le jour le plus important du pèlerinage selon la tradition hindoue. L’inspecteur général de la police locale, Sanjay Gunjyal, s’est défendu en affirmant que beaucoup de pèlerins auraient pu être tués s’ils avaient tenté de faire respecter les règles, alors que les gens s’approchaient des rives pour se baigner dans les eaux sacrées. Selon les statistiques officielles locales, seuls 18 169 pèlerins ont été testés, dont 102 étaient positifs au Covid-19.
Deux poids deux mesures
Le père Anand Mathew, un prêtre de la Société missionnaire indienne qui a servi durant plus de 40 ans à Varanasi (considérée comme la capitale spirituelle de l’hindouisme, dans l’Uttar Pradesh, dans le nord de l’Inde), dirige le centre Vishwa Jyoti Communications et le forum interreligieux Sajha Sanskriti Manch. Le prêtre proteste contre cette situation alors que le pays enregistre actuellement une nouvelle vague de contagion alarmante. Il souligne que « les responsables de la Kumbh Mela de Haridwar ont parlé de trois millions de pèlerins qui se sont baignés hier à Har Ki Pauri ». « C’est une zone vraiment restreinte », ajoute-t-il. « A-t-on pensé à ce qui pourrait se passer si un seul cas positif asymptomatique était identifié parmi ces pèlerins ? Il risquerait de contaminer beaucoup d’autres personnes », déplore le prêtre. « L’hypocrisie du gouvernement et l’inégalité des mesures imposées sont évidentes. Les écoles et les universités sont fermées ; la nuit, il y a le couvre-feu ; les boutiques sont ouvertes seulement durant quelques heures, et il y a des restrictions concernant les mariages et les funérailles », précise-t-il. « Dans notre communauté, nous avons dû annuler les célébrations du Vendredi Saint parce que nous n’étions pas en mesure de respecter le protocole sanitaire. En revanche, le festival religieux hindou à Haridwar est maintenu », dénonce-t-il. « Le gouvernement de l’Uttarakhand a même envoyé des avions qui ont survolé les pèlerins pour jeter des pétales de fleurs. Seuls les haut gradés ont été invités à ne pas participer au festival. Leur santé est plus importante que celle des gens ordinaires », poursuit le père Mathew. « En Inde, la laïcité [ou « sécularisme », terme plus fréquemment utilisé sur place] ne signifie pas l’absence de religion mais un respect équitable de toutes les religions. Ces derniers événements prouvent que nous ne sommes plus dans un pays laïc, et pour ceux qui, comme nous, se soucient de protéger la Constitution indienne, c’est une inquiétude. »
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