Message de Mgr Shin-chul Jung à l’occasion de la Journée mondiale du migrant et du réfugié

En 2017 devant le temple bouddhiste Jogyesa à Séoul, lors d’une conférence de presse interreligieuse pour les droits des migrants.

Ce dimanche 25 mars, l’Église célébrait la 108^e Journée mondiale du migrant et du réfugié sur le thème « Construire l’avenir avec les migrants et les réfugiés ». En Asie, ce thème évoque un défi majeur pour les Églises et les communautés locales comme en Corée du Sud, un pays où l’hospitalité reste limitée. Selon des chiffres publiés la semaine dernière par l’hebdomadaire catholique coréen Catholic Times, 2,14 millions d’étrangers vivent actuellement dans le pays, qui compte près de 52 millions d’habitants, et d’autres doivent encore arriver.

Les premiers migrants sont arrivés dans les années 1980, et en 2006, ils étaient déjà un peu plus de 530 000. Depuis, ce chiffre s’est multiplié par quatre en raison des nouvelles tendances du marché international du travail. En Asie, la pandémie et les guerres – non seulement en Ukraine mais aussi d’autres conflits plus proches géographiquement – pourraient amplifier le phénomène.

Pour l’Église catholique en Corée du Sud, c’est également un défi, ainsi que le suggère le message adressé à la communauté catholique locale à l’occasion de la Journée mondiale du migrant et du réfugié par Mgr Jean-Baptiste Shin-chul Jung, évêque d’Incheon, qui dirige la Commission pour les migrants de la Conférence épiscopale coréenne.

« La ‘catholicité’ du Peuple de Dieu se révèle ainsi dans cette différence »

« L’une des périodes les plus prospères de l’histoire de l’Église a été quand elle a embrassé la différence et la diversité », a écrit l’évêque dans son message. « Dans les premiers temps de l’Église, la raison pour laquelle elle a pu se développer ainsi, c’est parce qu’elle a accepté les différents peuples du monde comme des frères et sœurs dans le Christ, et qu’elle les reconnaissait et les acceptait alors même qu’ils avaient des langues, des cultures et des idées différentes », a-t-il expliqué. « Pour cette raison, l’Évangile a pu se répandre à travers le monde. La ‘catholicité’ du Peuple de Dieu se révèle ainsi dans cette différence et cette diversité. »

De même, pour Mgr Shin-chul Jung, l’arrivée de nouveaux migrants et réfugiés catholiques peut aider à redynamiser les communautés paroissiales qui les accueillent, tandis que la société dans son ensemble peut bénéficier de leur grand potentiel si elle « intègre harmonieusement les migrants et les réfugiés ». Bien que leur présence « pose parfois des difficultés majeures », a-t-il reconnu, « elle représente aussi une formidable opportunité de grandir sur le plan culturel et spirituel ». « Reconnaître et embrasser la diversité, cela nous donnera aussi l’occasion de mieux nous connaître les uns les autres. Une telle ouverture donnera accès à de nouveaux horizons et nous rapprochera tous de Dieu », a-t-il poursuivi.

« Chers frères et sœurs », conclut-il dans son message, « pensons aux migrants, aux réfugiés et aux personnes déplacées qui sont encore dans la peine d’avoir quitté leur pays et leur maison, et partageons leur souffrance, afin de construire un avenir où personne n’est exclu. Ainsi, nous pourrons tous faire l’expérience du Royaume de Dieu ici même. »

(Avec Asianews)