Eglises d'Asie

Message d’espérance du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux pour la fête de Vesak

Publié le 04/05/2022




Ce lundi 2 mai, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux s’est adressé aux bouddhistes à l’occasion de la fête de Vesak 2022, célébrée ce vendredi 6 mai afin de commémorer la naissance, la mort et l’illumination du Bouddha. Dans son message, intitulé « bouddhistes et chrétiens résilients dans l’espérance », le Conseil pontifical souligne que « à un moment où l’humanité est confrontée à de multiples crises », « nous pouvons aider l’humanité à devenir résiliente en déterrant les trésors cachés de nos traditions spirituelles ».

Le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a publié un message à l’occasion de la fête bouddhiste de Vesak 2022, célébrée ce vendredi 6 mai.

Le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a publié un message intitulé « bouddhistes et chrétiens résilients dans l’espérance » à l’occasion de la fête de Vesak 2022, célébrée cette année le 6 mai. À cette occasion, les communautés bouddhistes à travers le monde commémorent la naissance, la mort et l’illumination du Bouddha. Le message du Conseil est cosigné par son président, le cardinal Miguel Ángel Ayuso Guixot, et par son secrétaire, Mgr Kodithuwakku K. Indunil J. Ceux-ci s’adressent aux « chers amis bouddhistes » en assurant que « nous pouvons aider l’humanité à devenir résiliente en déterrant les trésors cachés de nos traditions spirituelles », afin de semer l’espérance.

Le Conseil pontifical remarque également qu’à un moment « où l’humanité est confrontée à de multiples crises », « pour une troisième année consécutive, les populations du monde entier sont prises en otage par la crise sanitaire persistante provoquée par le Covid-19 ». Le message ajoute que « les fréquentes catastrophes naturelles liées à la crise écologique ont exposé notre fragilité en tant que citoyens d’une Terre partagée ». De plus, poursuivent les auteurs, « les conflits continuent de faire couler le sang d’innocents et de provoquer une souffrance généralisée. Malheureusement, il y a encore ceux qui utilisent la religion pour justifier la violence ».

Citant le pape François, le message note que « l’humanité, qui se vante de progresser dans la science, dans la pensée, dans tant de belles choses, régresse dans la construction de la paix… Et cela nous fait honte à tous » (Discours aux participants à la Session plénière de la Congrégation pour les Églises orientales, 18 février 2022). Bien que les signataires voient « des signes de solidarité émerger en réponse aux tragédies engendrées par ces crises », ils ajoutent que « la recherche de solutions durables reste ardue ». « La poursuite de la richesse matérielle et l’abandon des valeurs spirituelles ont conduit à un déclin moral généralisé de la société », regrettent-ils.

« Les personnes religieuses doivent s’efforcer d’être des lampes d’espérance »

« En tant que bouddhistes et chrétiens, notre sens religieux et moral de la responsabilité devrait nous motiver à soutenir l’humanité dans sa quête de réconciliation et de résilience », poursuivent-ils. « Les personnes religieuses, soutenues par leurs nobles principes, doivent s’efforcer d’être des lampes d’espérance qui, même si elles sont petites, éclairent le chemin qui mène l’humanité à triompher du vide spirituel qui cause tant de méfaits et de souffrances. »

Pour le Conseil, les traditions spirituelles bouddhistes et chrétiennes orientent toutes deux leurs fidèles vers des valeurs transcendantes, bien que de manière différente. Ainsi, les signataires, citent un verset du Dhammacakkappavattanasutta (premier sermon du Bouddha) en expliquant que « les nobles vérités du Bouddha expliquent l’origine et les causes de la souffrance et indiquent l’octuple chemin qui mène à la cessation de la souffrance ». « S’il est pratiqué, cet enseignement est un remède à la saisie incessante qui mène à l’avidité et aux jeux de pouvoir », assure le message.

De son côté, « l’Évangile ne suggère jamais la violence comme réponse », écrivent-ils. « Les Béatitudes proclamées par Jésus nous montrent comment être résilients en donnant la priorité aux valeurs spirituelles au milieu d’un monde qui court à sa perte », insistent-ils : « Heureux les pauvres, heureux les doux, heureux ceux qui pleurent, heureux les artisans de paix » (Mt 5,1-12).

Les auteurs insistent donc particulièrement sur l’espérance qui « nous invite à reconnaître qu’il y a toujours une voie de sortie, que nous pouvons toujours repréciser le cap, que nous pouvons toujours faire quelque chose pour résoudre les problèmes » (Laudato Si, 61). Ils citent également une parole du vénérable Thich Nhat Hanh (un moine bouddhiste vietnamien décédé en janvier 2022) sur l’importance de l’espérance : « Elle peut rendre le moment présent moins difficile à supporter. Si nous croyons que demain sera meilleur, nous pouvons supporter une épreuve aujourd’hui » (Peace is Every Step, 1991, 41-42).

C’est pourquoi le Conseil pontifical son message en souhaitant aux communautés bouddhistes que « votre célébration du Vesak maintienne l’espérance vivante et génère des actions qui accueillent et répondent aux adversités causées par les crises actuelles ».

(Avec Asianews)


CRÉDITS

pwbaker (CC BY 2.0)