Eglises d'Asie

Mgr Joseph Nguyen Nang, archevêque d’Hô-Chi-Minh-Ville : « Ne perdez pas confiance en Dieu face à la pandémie »

Publié le 07/09/2021




Le 2 septembre, Mgr Joseph Nguyen Nang, archevêque d’Hô-Chi-Minh-Ville (dans le sud du Vietnam, où se trouve l’épicentre de l’épidémie du Covid-19 dans le pays), a publié une lettre pastorale afin d’inviter les fidèles de la région à ne pas perdre espoir face à la crise sanitaire, qui s’est aggravée au Vietnam depuis avril dernier. « Désormais, les difficultés et les épreuves ne concernent plus seulement les ressources financières, la nourriture et le matériel médical, mais aussi les souffrances psychologiques et spirituelles », a-t-il confié, en rappelant que « dans toutes nos détresses, il nous réconforte ».

Des religieuses d’Hô-Chi-Minh-Ville préparent des fruits et légumes destinés à des personnes dans le besoin.

Mgr Joseph Nguyen Nang, archevêque d’Hô-Chi-Minh-Ville, dans le sud du Vietnam, devenu un épicentre de l’épidémie du Covid-19 dans le pays, a demandé aux fidèles de la région de continuer d’espérer, de faire confiance en la divine miséricorde et de se soutenir les uns les autres face à la pandémie. Il s’est adressé aux catholiques d’Hô-Chi-Minh-Ville alors que la population est confinée depuis trois mois, afin de contenir une nouvelle vague liée au variant Delta. « Désormais, les difficultés et les épreuves ne concernent plus seulement les ressources financières, la nourriture et le matériel médical, mais aussi les souffrances psychologiques et spirituelles, notamment celles des proches des victimes, incinérées immédiatement, qui reviennent dans des urnes », a confié l’évêque vietnamien. Ce dernier a rappelé que plusieurs centaines de décès sont enregistrées tous les jours, et que beaucoup de prêtres, de religieux et de religieuses ont été infectés également.

La paroisse de Binh An a notamment enregistré 70 décès au cours des deux derniers mois, et beaucoup d’autres paroisses ont connu entre 10 et 20 morts en moyenne. Beaucoup de familles comptent deux à trois décès parmi leurs proches, selon Mgr Joseph Nang. « Comment pouvons-nous ne pas souffrir quand nous sommes témoins de ces scènes de détresse et que nous voyons des enfants se retrouver orphelins à cause de la maladie ? », a-t-il ajouté, en soulignant que si un seul membre souffre, tous les autres souffrent avec lui, l’Église locale étant en communion avec les patients qui souffrent physiquement et psychologiquement. « Nous pleurons comme Jésus a pleuré devant le cercueil du fils de la veuve de Naïm et devant la tombe de Lazare. »

« Ne perdez pas espoir »

L’évêque, âgé de 68 ans, a invité les fidèles à transmettre ce message : « Ne perdez pas espoir. Faites vôtre l’espérance qui vous a été annoncée. Saint Paul a dit : ‘Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père plein de tendresse, le Dieu de qui vient tout réconfort. Dans toutes nos détresses, il nous réconforte ; ainsi, nous pouvons réconforter tous ceux qui sont dans la détresse, grâce au réconfort que nous recevons nous-mêmes de Dieu.’ » Mgr Nang, qui est également vice-président de la Conférence épiscopale vietnamienne, a confié que lui-même et les prêtres de l’archidiocèse célébreront la messe quotidienne en priant spécialement pour les victimes de la pandémie. Il a aussi invité les familles catholiques à prier pour les défunts, et les prêtres et les paroisses à s’occuper de ceux qui se sont retrouvés orphelins. L’évêque a ajouté que la communion ecclésiale se préoccupe toujours des malades, des pauvres et des misérables. Mgr Nang a demandé aux catholiques de faire tout leur possible pour transmettre son message d’espérance par la prière, les visites aux malades, la compassion, les encouragements et autres formes d’aide. « Notre espérance est ancrée fermement dans le mystère de la Croix et de la Résurrection du Christ », a-t-il assuré dans sa lettre, publiée le 1er septembre.

Témoignage d’une sœur Amante de la Croix

Sœur Marie Tran Ngoc Thao Linh, décédée le 24 août du Covid-19 à l’âge de 32 ans, faisait partie de la congrégation des Amantes de la Croix. Dans une lettre à ses sœurs religieuses avant sa mort, sœur Linh a confié que la contagion est la croix que Dieu lui a offerte pour qu’elle puisse vivre pleinement sa vocation d’Amante de la Croix. Elle a ajouté que tout le monde a une croix à porter pour l’aider à suivre Dieu et cheminer vers la sainteté. « En songeant à la vie et à la mort, je vois que ces noms désignent simplement deux formes de vie différentes. En fait, nous ne mourrons pas, c’est pourquoi je ne demande pas à Dieu de me guérir ou de m’accorder une longue vie », a-t-elle écrit. « Si la mort vient tôt, c’est probablement une bonne chose. Bien que la mort ne soit pas notre destination, c’est un signe que nous sommes proches de cette destination. » Le 2 septembre, le Centre de contrôle des maladies d’Hô-Chi-Minh-Ville a enregistré plus de 91 000 patients contaminés soignés à domiciles, 21 000 autres placés dans des centres de quarantaine, ainsi que 40 000 personnes hospitalisées. Le centre a connu une moyenne de 241 décès par jour. Près de 6,2 millions de personnes ont été primo-vaccinées dans la région, et seuls 350 384 habitants ont été complètement vaccinés à ce jour à Hô-Chi-Minh-Ville, sur près de 13,6 millions de personnes habitant l’agglomération. Au cours des 3 à 4 prochains mois, la ville prévoit également une aide humanitaire afin d’aider près de 4,5 millions d’habitants particulièrement affectés par la crise sanitaire.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

tgpsaigon.net / Ucanews