Eglises d'Asie – Divers Horizons
Mgr Machado : « Le voyage du pape est un signe de changement pour l’islam »
Publié le 06/02/2019

Le grand imam d’Al Azhar, Mohammad Tayyeb, a pris part à la rencontre ainsi que le patriarche libanais Beshara al-Rahi, et les muftis sunnites et chiites Abdellatif Deriane et Ahmad Kabalan. Le pape François et le grand imam d’Al-Azhar ont signé, à cette occasion, un « Document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune » qui constitue non seulement une étape importante dans les relations entre le christianisme et l’islam, mais aussi un message qui a un fort impact sur la scène internationale. Le document formule ainsi une forte condamnation du terrorisme et de la violence : « Dieu ne veut pas que son nom soit utilisé pour terroriser les gens », précisent-ils dans ce texte qui se penche notamment sur la paix, la liberté religieuse et les droits des femmes. Les autorités font effectivement preuve de tolérance aux Émirats, qui comptent neuf églises.
Une ouverture nécessaire face à la mondialisation
Quatre autres sont implantées au Sultanat d’Oman, et la messe est célébrée dans toutes les langues des chrétiens migrants vivant sur place : anglais, tagalog, arabe, malayalam, konkani, tamoul, ourdou, allemand, italien, français, espagnol et coréen. On trouve également des temples hindous et bouddhistes à Abou Dhabi. Selon certains chroniqueurs des médias locaux, comme le Khaleej Times, cette ouverture est nécessaire avec la mondialisation qui a amené dans le pays des millions de personnes de toutes origines ethniques et religieuses. Toutefois, tout n’est pas au beau fixe. Tout d’abord, il y a la situation au Yemen où les conflits ethniques et religieux entre chiites et sunnites qui se poursuivent depuis 2015 ont également eu des conséquences dramatiques pour les chrétiens.
En plus du martyre des sœurs de Mère Teresa d’Aden en 2016, et l’enlèvement du père Tom Uzhunnalil, un prêtre salésien qui a été libéré un an et demi plus tard, il faut noter la situation des quatre églises des villes yéménites de Sanaa, Aden, Hodeida et Taez, qui sont actuellement en zone de guerre et qui ont été fermées sur ordre des autorités. Les Émirats Arabes Unis ne sont pas étrangers aux troubles qui frappent le Yemen alors qu’ils font partie de la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite contre les Houthi au Yemen. Une autre menace est la situation des chrétiens et des minorités religieuses en Arabie Saoudite, qui ne peuvent par célébrer leur foi en privé. On peut espérer que la visite du pape à Abou Dhabi soit également un catalyseur au royaume saoudien. Le 4 février, le quotidien de Riyadh Arab News a cité le sultan Faisal Al-Remeithi, du Conseil musulman des anciens, qui a partagé l’espoir que toute visite future du pape dans la péninsule arabique inclue une escale en Arabie Saoudite.
(Avec AsiaNews et Vatican News, Abou Dhabi)
Crédit : Raganesh (CC BY-SA 3.0)
