Eglises d'Asie

Mgr Paglia aux évêques indiens : l’utilisation de l’intelligence artificielle est possible, mais pas sans limites

Publié le 01/02/2024




Le 30 janvier à New Delhi, le président de l’Académie pontificale pour la vie, Mgr Vincenzo Paglia, est intervenu durant une rencontre dans la capitale indienne avant sa participation à la 36e session plénière bisannuelle de la Conférence épiscopale indienne (CBCI), organisée depuis le 31 janvier durant sept jours dans la ville de Bengalore, dans le sud de l’Inde. La session a lieu sur le thème central de « la réponse de l’Église à la situation sociopolitique actuelle dans le pays et les avantages et défis de l’intelligence artificielle ».

Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, le 30 janvier à New Delhi.

La 36e session plénière bisannuelle de la Conférence épiscopale indienne (CBCI) a commencé le 31 janvier et doit durer sept jours dans la ville de Bengalore, dans le sud de l’Inde. La session est organisée sur le thème de l’intelligence artificielle et propose une réflexion sur les machines qui décident de manière indépendante.

Avant la session, le 30 janvier, Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, est intervenu lors d’une rencontre à New Delhi, la capitale indienne, en soulignant que l’Église n’est pas opposée à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans la vie de l’Église. « Le monde traverse une période de changements majeurs, et nous ne sommes pas contre l’utilisation croissante de la technologie et de l’intelligence artificielle », a-t-il assuré.

Mgr Paglia, qui est également grand chancelier de l’Institut pontifical Jean-Paul-II d’études sur le mariage et la famille (fondé en 1981), a ajouté que les catholiques peuvent utiliser l’intelligence artificielle à condition que cela n’aille pas à l’encontre des enseignements de l’Église. Pour lui, l’IA « doit être utilisée prudemment », car « nous ne devons pas devenir les esclaves de ces objets ».

Durant la rencontre du 30 janvier, qui était organisée par la Fédération des associations catholiques de l’archidiocèse de Delhi, le prélat a aussi évoqué des propos du pape François selon qui l’IA doit être utilisée au service de l’humanité, d’où des mises en garde répétées contre l’impact croissant de la technologie sur la société.

Faire en sorte que l’IA « contribue de manière bénéfique à l’avenir de l’humanité »

« Que s’est-il passé avec la bombe atomique à Hiroshima ? », a demandé Mgr Paglia, en alertant contre l’utilisation irréfléchie des nouvelles technologies dès qu’elles apparaissent. De son côté, le père Andrew Ciucci, coordinateur adjoint de l’Académie pontificale pour la vie, qui participait aussi à la rencontre, a évoqué les impacts positifs et négatifs de l’intelligence artificielle. Toutefois, selon lui, « l’IA ne doit pas être utilisée de manière immorale ».

Les deux membres de l’Académie pontificale pour la vie participent à la 36e assemblée plénière des évêques catholiques indiens à Bangalore, dont le thème central est « la réponse de l’Église à la situation sociopolitique actuelle dans le pays et les avantages et défis de l’intelligence artificielle ». Ce vendredi 2 février, Mgr Paglia doit justement intervenir plus longuement sur le sujet durant la session de la CCBI.

Sous le pape François, l’Église catholique a accueilli favorablement l’utilisation de l’IA. Toutefois, le Saint-Père a mis en garde contre des efforts technologiques considérables destinés à influencer l’opinion publique, rapidement, à grande échelle et pour un très faible coût, afin que « notre but moral dans la vie soit de suivre nos propres intérêts ».

Le 1er janvier dans son message pour la 57e Journée mondiale de la paix, le pape a choisi le thème « intelligence artificielle et paix » en suggérant que « les êtres humains, avec l’aide de la technologie, s’efforcent de faire de la terre une demeure digne de toute la famille humaine ». Dans son message, il a notamment souligné que « nous ne pouvons pas supposer a priori que [le développement de l’intelligence artificielle] contribuera de manière bénéfique à l’avenir de l’humanité et à la paix entre les peuples ».

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Bijay Kumar Minj / Ucanews