Eglises d'Asie

Mgr Valles : les 500 ans du christianisme aux Philippines concernent la foi, non le colonialisme

Publié le 11/10/2019




Le 6 octobre à Davao, Mgr Romulo Geolina Valles, archevêque de Davao et président de la conférence des évêques philippins (CBCP) a appelé les chrétiens du pays à célébrer « le don de la foi » à l’approche du 500e anniversaire de l’arrivée du christianisme dans le pays. Alors qu’il célébrait la messe à l’occasion du 33e festival paroissial de Davao, Mgr Valles a rappelé ce n’est pas l’occupation étrangère que célèbre l’Église locale, mais l’histoire de la foi chrétienne dans le pays. Le 6 septembre, le président Rodrigo Duterte avait refusé de célébrer l’anniversaire historique, associant l’arrivée du christianisme aux Philippines avec celle du colonialisme.

Mgr Valles, archevêque de Davao (centre) avec Mgr Varquez, évêque de Borongan, saluant le président Duterte

L’évangélisation est « la ligne droite et fine de l’amour de Dieu » face aux lignes courbes du colonialisme, qui ont représenté « un chapitre très douloureux » de l’histoire philippine, estime l’archevêque de Davao, Mgr Romulo Geolina Valles, qui présidait la messe dimanche 6 octobre, dans la paroisse Sainte-Marie du Rosaire. À cette occasion, l’archevêque, également président de la conférence des évêques philippins (CBCP), a appelé les chrétiens du pays à célébrer « le don de la foi » alors que l’Église catholique locale s’apprête à commémorer, en 2021, le cinq centième anniversaire de l’arrivée du christianisme aux Philippines. Un discours qui se démarque nettement de celui du président philippin Rodrigo Duterte qui, le 6 septembre dernier, s’est prononcé contre cet anniversaire historique. « Pourquoi donnerais-je quelque chose pour marquer cette célébration ? », avait demandé le président Duterte, affirmant que « quand Magellan est venu ici, il a apporté le canon et la croix ». Le jour suivant, Mgr Pablo Virgilio Siongco David, évêque de Kalookan et vice-président de la CBCP, avait répondu au président philippin en refusant d’associer le christianisme au colonialisme. Pour Mgr David, ce que l’Église aux Philippines veut célébrer en 2021, ce n’est pas l’occupation étrangère, mais les cinq cents ans d’histoire de la foi chrétienne dans le pays.

Il avait ajouté que les indigènes avaient accueilli la foi comme un don « malgré les motivations de ces gens qui n’étaient pas nécessairement les plus pures », avait-il reconnu. Le 6 octobre, à l’occasion du 33e festival paroissial de Davao, Mgr Valles a souligné qu’« afin de reconnaître l’amour du Seigneur pour nous, nous avons besoin du don de la foi. Notre célébration [des 500 ans] consiste à cheminer, grandir et approfondir notre foi avec Jésus ». « Le simple fait que nous avons fini par rejeter le régime colonial mais que nous avons continué d’embrasser la foi chrétienne, même après l’indépendance des Philippines, montre bien que les autochtones faisaient la différence entre le colonialisme et le christianisme », a-t-il ajouté. La conférence épiscopale philippine prépare le 500e anniversaire de l’arrivée du christianisme dans le pays depuis 2013. Le site principal du jubilé sera l’île de Cebu, dans l’archipel des Visayas (dans le centre du pays). La capitale de l’île, Cebu, est considérée comme le « berceau » de la foi chrétienne dans le pays. Peu après l’arrivée des missionnaires espagnols en 1521, un premier baptême a été célébré dans l’île et la population autochtone a reçu une statue de l’Enfant Jésus (Santo Niño de Cebu).

(Avec Asianews, Davao)

Crédit : Simeon Celi Jr. / Presidential communications operations office