Eglises d'Asie

Mindoro : un nouvel évêque à la tête du vicariat apostolique de San Jose

Publié le 21/12/2022




Le 17 décembre, le père Pablito Martinez Tagura, de la Société du verbe Divin, a été nommé comme nouveau vicaire apostolique de San Jose, dans l’île de Mindoro (au sud-ouest de l’île de Luçon). Avant sa nouvelle nomination, il était recteur de la maison de formation du Verbe Divin à Quezon City et membre du Conseil provincial de sa congrégation. Les habitants de Mindoro, qui se sont réjouis de la nomination, espèrent que le nouvel évêque contribuera à défendre un environnement menacé par les exploitations forestières illégales.

Le 17 décembre, Mgr Pablito Tagura a été nommé évoque de San Jose, dans l’île de Mindoro.

Le nouvel évêque nommé de Mindoro, une île située au sud-ouest de l’île de Luçon (la plus grande et la plus peuplée de l’archipel philippin), s’est engagé à défendre l’environnement dans la région, à la satisfaction de nombreux habitants se plaignant d’exploitations forestières illégales dans l’île de Mindoro.

Le 17 décembre, le Vatican a nommé le père Pablito Martinez Tagura, âgé de 60 ans et membre de la Société du Verbe Divin, comme nouveau vicaire apostolique de San Jose, une ville au sud de l’île dans la province du Mindoro occidental. Les habitants estiment que cette nouvelle nomination d’un missionnaire comme leur nouvel évêque n’est pas un hasard.

« Durant des années, nous avons supplié le gouvernement et les responsables de l’Église de dénoncer ou de condamner les problèmes écologiques que nous avons », explique une catéchiste de Mindoro, Nella de Guzman, en évoquant les exploitations forestières illégales menées par des sociétés privées, malgré une interdiction en vigueur dans l’île.

« Nos ressources naturelles sont en danger. Notre environnement est mis à mal par des entreprises qui continuent de couper des arbres ici en évoquant le progrès, sans montrer ni documents officiels ni preuves qu’ils sont vraiment les propriétaires des terrains qu’ils exploitent », ajoute-t-elle.

« Il y a toujours des coupes illégales qui dégradent nos terres »

L’ancien président philippin Benigno Aquino (à la tête du gouvernement de 2010 à 2016, décédé en 2021), a déclaré une interdiction totale de l’exploitation forestière dans l’île de Mindoro en 2011, mais selon les communautés indigènes locales, les exploitants agissent toujours dans la région. « Ils affirment qu’il n’y a plus d’abattage à cause de l’interdiction. Mais en fait, il y a toujours des coupes illégales qui dégradent nos terres ancestrales, nos forêts », assure Tessa Tituray, de la tribu Mangyan.

Les membres de cette tribu forment les premiers habitants de l’île, qui ont débarqué sur les côtes de Mindoro il y a près de 600 à 700 ans. Le groupe indigène affirme qu’au moins 40 000 hectares de terrain font partie de son domaine ancestral aujourd’hui menacé, selon l’Agence d’information philippine (PIA).

Celle-ci estime que ces terres comptent des ressources naturelles comme du gaz et des minéraux qui pourraient également profiter aux habitants de l’île. « Sur plus de 40 000 hectares, dont des vastes zones forestières, sont revendiquées par la communauté Mangyan. Ce territoire semble être riche en or, en gaz naturel et en minéraux, pour une valeur estime à plusieurs millions de dollars », poursuit l’organisation.

Le chef de la tribu Mangyan, Conrad Utaday, a également invité le nouvel évêque à écouter leurs plaintes contre les expropriations territoriales. « Nous sommes effarés de voir ces grandes sociétés minières s’emparer de nos terres. Si le gouvernement leur accorde des licences pour agir ainsi à leur guise, notre territoire et notre héritage sont perdus à jamais. J’espère que le père Tagura pourra se joindre à ce combat », a-t-il déclaré.

La deuxième plus grande couverture forestière du pays

Les catholiques de l’île de Mindoro espèrent aussi que le nouvel évêque vive de manière « proche de la nature » pour qu’il sache comment la protéger. « Nous espérons qu’il s’inspirera des écrits du pape François, en particulier de son encyclique Laudato Si, dans laquelle le Saint-Père souligne que les chrétiens ont le devoir moral de prendre soin de notre maison commune », rappelle Paul Jimenea, un catéchiste de l’ethnie Mangyan.

De son côté, Mgr Pablito Tagura s’est engagé à garder l’esprit ouvert à Dieu face à toutes les surprises qui l’attendent dans sa nouvelle mission. « Je n’ai pas encore été ordonné évêque mais en attendant, je reste ouvert. Je suis un défenseur de l’environnement et je protégerai les propriétaires légitimes des terrains où ont lieu des exploitations forestières illégales », a assuré le missionnaire philippin.

Avant sa nomination, le père Tagura était recteur de la maison de formation du Verbe Divin à Quezon City, et membre du Conseil provincial de sa congrégation. Il est né le 15 janvier 1962 à Tagodtod, dans la municipalité de Lagangilang (province d’Abra, dans le diocèse de Bangued). Il a étudié la philosophie au Collège du Verbe Divin de Bangued et au Séminaire du Verbe Divin de Tagaytay. En 1978, il a rejoint la Société du Verbe Divin tout en poursuivant ses études de théologie et en obtenant une maîtrise en philosophie. Il a prononcé ses vœux perpétuels le 31 mai 1988 et a été ordonné prêtre le 17 décembre 1988.

Les Philippines comptaient une couverture forestière totale de près de 6,8 millions d’hectares en 2010, selon un rapport du département national de l’Environnement et des Ressources naturelles. Le territoire de l’île de Mindoro représente la deuxième plus grande couverture forestière du pays, soit 15,27 % sur l’ensemble de l’archipel, selon le même rapport.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Séminaire du Christ Roi de Quezon City / Ucanews