Eglises d'Asie – Inde
Mumbai : un nouveau programme d’aide alimentaire et éducatif pour les enfants des fours à briques
Publié le 23/02/2022
La semaine dernière, l’école Sainte-Catherine de Sienne, un établissement catholique qui accueille les élèves démunis de Bandra, à Mumbai, a lancé un nouveau programme pour apporter une aide alimentaire et un soutien éducatif aux enfants travaillant dans les fours à briques (des fours servant à la fabrication de briques en terre cuite, dans des conditions souvent difficiles).
L’établissement, qui dépend de la Société de bienfaisance pour les enfants démunis (Welfare society for destitute children), a été fondé par le père dominicain Anthony Elenjimittam en 1957. Il gère aussi un orphelinat qui accueille près de 75 enfants âgés de 5 à 18 ans. L’accompagnement des enfants a toujours été au cœur de la mission de l’organisation. Le père Antoine Elenjimittam, son fondateur en 1957, a confié, dans son autobiographie, combien il était bouleversé par les enfants élevés dans les villages reculés, sans accès à l’éducation ni eau potable.
Dans les villages de Tokowade et de Dhasai (Murbad Taluka), à 110 km à l’est de Mumbai, on compte « un total de cinq à six fours à briques » et « plus de 50 enfants âgés de 1 à 15 ans qui vivent là avec leurs parents », explique le frère Joseph Sebastian, secrétaire et administrateur de la Welfare society for destitute children. Ces familles de migrants internes cherchent du travail et viennent avec leurs enfants, qui ne peuvent souvent pas recevoir d’éducation. Ces gens sont ouvriers agricoles durant la saison de la mousson, de juin à septembre, avant de travailler dans les fours à briques le reste de l’année, d’octobre à mai.
« Le taux de décrochage scolaire peut être très élevé »
L’école Sainte-Catherine de Sienne et son orphelinat fournissent des vêtements propres, de la nourriture contre la malnutrition, tout en essayant de faire participer les enfants plus âgés à différentes activités éducatives. Un soutien financier est également offert aux élèves. « Notre équipe suit attentivement les progrès des enfants, d’autant plus que le taux de décrochage scolaire peut être très élevé », confie le frère Joseph. « La plupart des élèves viennent de familles pauvres et certains d’entre eux sont des semi-orphelins. Le projet fonctionne selon les besoins, et non forcément à long-terme. »
Il ajoute que les questions liées à la malnutrition « sont contrôlées avec la coordination du chef de village – appelé ‘sarpanch’ – afin que le programme soit efficace et réussi ». Un travailleur social est chargé de s’assurer que toutes les procédures sont respectées selon les suggestions du médecin. Tous les mois, le nombre d’enfants mal nourris dans le village est enregistré, et des biens alimentaires sont fournis à toute la famille, pas seulement pour l’enfant concerné. « Durant cette première phase, des sessions de suivi sont organisées pour permettre des retours sur l’évolution de la situation. En l’espace de trois mois, le nombre de cas de malnutrition est passé de 20 à 2 », se réjouit frère Joseph.
La seconde phase du programme est plus délicate, car les enfants doivent rester en bonne santé et leur développement est contrôlé régulièrement. « Tout cela a beaucoup aidé les familles, en particulier celles qui viennent des régions tribales qui n’ont pas ou peu de centres médicaux à proximité. » La participation des mères est primordiale pour la santé de l’enfant, et l’accès à la santé et à l’éducation est sensibilisé parmi tous les résidents du village. « Il est très important de sensibiliser les villageois sur l’utilisation de l’eau, de bien leur apprendre les d’hygiène et d’assainissement, pour l’avenir de leurs enfants et pour qu’ils puissent gérer ces activités », souligne frère Joseph. « Nous travaillons dans les régions reculées où les gens ont le plus besoin de nous. Nous opérons loin des projecteurs et des grandes villes, pour que les communautés locales bénéficient de nos initiatives. »
(Avec Asianews)
CRÉDITS
Asianews