Eglises d'Asie – Inde
Mumbai : une école catholique de Bandra distribue 300 repas par jour aux travailleurs affectés par le confinement
Publié le 25/04/2020
En Inde, le confinement a causé beaucoup de souffrance aux travailleurs migrants venus travailler en ville. Nombre d’entre eux ont tout perdu avec les mesures d’urgence : travail, revenus, logement et biens… Pourtant, cette crise humanitaire a suscité beaucoup de bons samaritains qui soutiennent les plus affectés. À Bandra, près de Mumbai, face à cette situation, une centre a été créé pour venir en aide aux personnes dans le besoin. Le centre catholique, géré par l’école et l’orphelinat Sainte-Catherine de Sienne de Bandra, distribue ainsi plus de 300 repas par jour aux plus démunis, aux travailleurs migrants et aux personnes handicapées. « Tous les après-midis, nos volontaires, des étudiants, distribuent les repas dans les rues de Bandra, à la gare et devant un arrêt de bus », explique frère Joseph, le directeur de l’école. « Les repas complets sont cuisinés dans la cuisine de l’école », ajoute-t-il. « À compter du 24 avril, nous distribuerons également des petits-déjeuners à la porte de l’école Sainte-Catherine [ndlr : cf. photo]. Des repas sont aussi distribués aux personnes âgées vivant dans les bidonvilles », poursuit-il.
« Beaucoup de travailleurs migrants vivant à Bandra viennent de l’Uttar Pradesh, du Bengale oriental, de Bihar et du Maharashtra ; ils ont perdu leur travail et sont devenus sans-abris à cause du confinement », affirme frère Joseph. « Les personnes avec un handicap mental ou physique se retrouvent elles aussi en difficulté. À cause de leur apparence, les gens les évitent, et elles n’ont rien à manger ou à boire. C’est pourquoi nous leur apportons aussi de l’eau. » Beaucoup de migrants « sont des travailleurs à la journée qui consomment chaque jour l’argent qu’ils gagnent au quotidien », explique-t-il. « Ils restent assis dans la rue en attendant d’être recrutés pour n’importe quel travail, parfois pour huit à dix heures d’affilée, comme plombiers, peintres en bâtiment, charpentier ou maçons », raconte le directeur de Sainte-Catherine. « Le confinement affecte aussi les femmes qui travaillent à la journée ; et quand les femmes sont touchées, les enfants n’ont plus rien à manger eux non plus. »
Alors que son organisation doit déjà s’occuper de 120 orphelins, le centre Sainte-Catherine n’a pas hésité à se mettre aux service des plus pauvres face à la crise. Interrogé, frère Joseph évoque le nom de l’organisation, appelée la Société de bienfaisance pour les enfants démunis. « Pour nous, tous les pauvres qui sont en détresse ont besoin d’aide, quelle que soit leur situation. L’orphelinat a été créé pour les orphelins et les enfants pauvres, et nos enfants apprennent à partager avec les autres », explique-t-il. « Notre fondateur, le père Anthony Elenjimittam, appelait les pauvres et les orphelins des ‘Anges en haillons’. Nous avons l’habitude de dire une prière ignatienne : ‘Apprenez-nous à donner sans compter.’ Nous pensons aussi à sainte Catherine de Sienne, notre patronne, qui a servi auprès des pauvres. »
(Avec Asianews, Bandra)
CRÉDITS
Asianews