Eglises d'Asie

New Delhi : les responsables chrétiens indiens prient pour la paix dans l’État du Manipur

Publié le 23/05/2023




Ce dimanche 21 mai dans la capitale indienne, devant la cathédrale du Sacré-Cœur, Mgr Anil Joseph Couto, archevêque de Delhi, a présidé une heure de prière œcuménique en présence de plus de 200 chrétiens afin de prier pour la paix dans l’État du Manipur, victime de violences interethniques début mai dans le nord-est de l’Inde. Au moins 71 personnes sont décédées au cours des violences, qui ont opposé les Kukis, majoritairement chrétiens, aux Meiteis, majoritairement hindous.

Le 21 mai, un temps de prière œcuménique a été organisé pour la paix au Manipur devant la cathédrale du Sacré-Cœur de New Delhi.

Plusieurs responsables chrétiens indiens ont appelé les habitants de l’État du Manipur, frappé par des émeutes début mai dans le nord-est de l’Inde, à maintenir la paix alors que les violences interethniques ont causé la mort d’au moins 71 morts, sans compter les maisons et lieux de culte incendiés.

« En signe de solidarité, nous pleurons avec nos frères et sœurs qui ont été victimes de violence et nous sommes profondément peinés à cause de cela. Nous exprimons aussi nos condoléances les plus sincères à tous ceux qui ont perdu un proche dans ce carnage humain », a déclaré Mgr Thomas Menamparampil, archevêque émérite de Guwahati et président de la Joint Peace Mission Team (JPMT), un organisme créé en 1996 afin de soutenir la paix intercommunautaire dans le nord-est du pays.

Dans un communiqué, le JPMT a déclaré que « la situation au Manipur est très effrayante et a atteint les proportions d’une grave crise humanitaire ». Le message, signé par Mgr Menamparampil et par Allen Brooks, porte-parole de JPMT, appelle les habitants du Manipur à « explorer des solutions constructives pour apaiser la situation et aller de l’avant ».

45 000 habitants déplacés par les violences

Des violences interethniques se sont déclenchées le 3 mai au Manipur, proche de la frontière birmane, quand des groupes indigènes, majoritairement chrétiens, se sont opposés à la demande d’inclure la majorité ethnique Meitei, majoritairement hindoue, dans la catégorie des « Tribus répertoriées » (Scheduled Tribe) (dans le cadre d’un accord qui réserve à ces dernières un quota d’emplois destiné à soutenir les groupes les plus défavorisés). Les Meiteis représentent près de 53 % de la population du Manipur tandis que la minorité Kuki, majoritairement chrétienne, forme près de 41 % de la population, sur 3,2 millions d’habitants.

Une émeute importante a alors été organisée par le groupe ATSUM (All-Tribal Students’ Union Manipur), et des violences ont éclaté dans de nombreux districts. Le gouvernement local a ensuite imposé un couvre-feu dans 16 districts et suspendu l’accès mobile à Internet. Les émeutes entre les chrétiens indigènes Kuki et les hindous Meiteis ont causé au moins 71 décès, déplacé plus de 45 000 habitants et blessé plus de 230 personnes. Près de 1 700 maisons et lieux de culte ont été endommagés à cause des émeutes, qui ont également été attribuées par la suite à des tensions religieuses.

Une heure de prière œcuménique pour la paix organisée à New Delhi

Le 21 mai, le gouvernement du Manipur, dirigé par Biren Singh du parti pro-hindou du BJP (Bharatiya Janata Party), a décidé de prolonger la suspension de l’accès à Internet jusqu’au 26 mai afin d’éviter d’attiser les discours de haine et les rumeurs. « Nous espérons qu’ils trouveront des façons de résoudre leurs différends et de s’inspirer des valeurs du passé, basées sur les modèles collaboratifs et l’engagement intercommunautaire, sachant que les destinées de toutes nos communautés humaines sont interconnectées entre elles », a souligné Mgr Menamparampil dans son communiqué.

À New Delhi, la capitale, la Communauté catholique du Nord-Est (North East Catholic Community) ainsi que la Commission pour l’œcuménisme et la Fédération des associations catholiques de l’archidiocèse de Delhi ont organisé une heure de prière œcuménique devant la cathédrale du Sacré-Cœur. La célébration était présidée par Mgr Anil Joseph Couto, archevêque de Delhi, en présence de plus de 200 fidèles. Mgr Juan Pablo Cerrillos Hernandez, chargé d’affaires de la nonciature apostolique à New Delhi, a souhaité que ce temps de prière puisse devenir un instrument de paix au Manipur.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews