Eglises d'Asie

Nusa Tenggara : le village de Watuwawer, dans le diocèse de Larantuka, devient un nouveau site de pèlerinage

Publié le 17/06/2021




Le 14 juin, Mgr Fransiskus Kopong Kung, évêque de Larantuka dans l’île de Flores, dans la province des Petites îles de la Sonde orientales (Nusa Tenggara, dans l’est de l’archipel indonésien), a inauguré un parc dédié au père Hendricus Coenradus Beeker, un missionnaire néerlandais assassiné en 1956, comme site de pèlerinage pour l’Église indonésienne. « Ce lieu ne doit pas seulement être un lieu de fierté, mais il doit aussi être utilisé pour la propagation de la foi », explique Piter Ata Tukan, un paroissien qui a dirigé le chantier.

Le parc dédié au père Beeker, dans le village de Watuwawer (Petites îles de la Sonde orientales), a été inauguré comme lieu de pèlerinage par le diocèse de Larantuka.

Le diocèse de Larantuka, dans la province des Petites îles de la Sonde orientales (Nusa Tenggara, dans l’est de l’archipel indonésien), a désigné un site du village de Watuwawer, sur la petite île de Lembata, comme destination de pèlerinage. En 1956, un missionnaire néerlandais de la congrégation du Verbe Divin, le père Hendricus Coenradus Beeker, a été assassiné dans ce village ; 65 ans plus tard, le parc qui héberge sa tombe devient officiellement un lieu de pèlerinage pour l’Église catholique locale. Mgr Fransiskus Kopong Kung, évêque de Larantuka, a présidé la cérémonie de bénédiction le 14 juin, en présence des fidèles et de quelques représentants du gouvernement local. La célébration a également été diffusée en direct sur Internet. À cette occasion, Mgr Fransiskus Kung a également déclaré l’ensemble du village comme site de pèlerinage. « Continuez de construire ce village de manière à ce que tous ceux qui viennent pour affermir leur foi se sentent bien ici à Watuwawer, non seulement grâce à la météo mais aussi grâce aux habitants », a-t-il confié. Mgr Kung a également salué l’héritage du père Beeker, en expliquant que c’est une partie importante de l’histoire du diocèse. « Par son sang versé, nous voyons les fruits de son témoignage parmi les gens d’aujourd’hui et la nouvelle génération », a poursuivi l’évêque.

Un missionnaire au service de l’éducation et de la formation des jeunes

Thomas Ola Langoday, chef adjoint du district de Lembata, qui participait à l’inauguration du pèlerinage de Watuwawer, se réjouit de l’initiative du diocèse et espère que les lieux deviendront un modèle du tourisme religieux dans la région. Le père Beeker a été assassiné le 19 avril 1956 à l’âge de 44 ans, par un jeune homme appelé Bernadus Baha Luga, que le missionnaire avait aidé dans le passé en lui permettant de suivre une formation professionnelle. Le prêtre a été tué après avoir réprimandé Bernadus Luga pour avoir volé des objets appartenant à un frère missionnaire. Sa mort a choqué la communauté locale et plusieurs milliers de fidèles sont venus lui rendre hommage quand son corps a été emporté à Larantuka, dans l’île de Flores, pour son enterrement. À cause de la vénération des gens envers le père Beeker, toujours actuelle, le corps a été transféré à nouveau dans le village Watuwawer en 2005. Le père Beeker a contribué à développer la formation et l’éducation des habitants du village, et il a envoyé de nombreux jeunes à Larantuka pour y étudier la menuiserie dans des ateliers gérés par l’Église locale. Il a aussi fondé des écoles primaires. Afin de diriger ces écoles, le missionnaire a envoyé plusieurs jeunes suivre des formations à l’enseignement.

« Nous considérons sa mort comme un martyre »

Plus tard, ces jeunes ont contribué aux efforts de la mission locale au service de l’éducation et de la propagation des valeurs chrétiennes auprès des habitants – qui étaient nombreux, à l’époque, à être adeptes d’animisme et à croire en diverses superstitions. Le père Pius Laba Buri, de la congrégation du Sacré-Cœur, explique que même si le père Beeker n’a pas encore été déclaré martyr par l’Église catholique, il l’est déjà pour lui et pour la communauté locale. « Nous considérons sa mort comme un martyre, quel que soit l’avis qui sera prononcé officiellement par l’Église », souligne le prêtre, en ajoutant que l’anniversaire de la mort du missionnaire, toujours commémoré dans le village, est devenu une fête spéciale pour les habitants. Piter Ata Tukan, un paroissien qui a dirigé les travaux de construction du parc, explique que tous les fidèles ont participé au chantier, qui a débuté en 2018. La paroisse a également reçu des dons du gouvernement local et de bienfaiteurs individuels. « Ce lieu ne doit pas seulement être un lieu de fierté, mais il doit aussi être utilisé pour la propagation de la foi. C’est ce que nous voulons. »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Handrianus Atagoran / Ucanews