Eglises d'Asie

Ouverture de la campagne électorale philippine : l’appel d’une association d’écoles catholiques

Publié le 09/02/2022




Le 7 février, la veille de l’ouverture officielle de la campagne électorale philippine, à trois mois des élections présidentielles et législatives nationales, l’Association éducative catholique des Philippines (CEAP), qui rassemble 26 écoles catholiques, a publié un communiqué en appelant les électeurs à se tourner avant tout vers les candidats « qui sont prêts à considérer le pouvoir comme une responsabilité sociale et qui savent faire appel à la spiritualité par leur conscience, leur discernement et leur foi en Dieu ».

La vice-présidente Leni Robredo, candidate aux élections présidentielles philippines, et le président Rodrigo Duterte (à droite), en 2016 à Manille.

Le 7 février, l’Association éducative catholique des Philippines (CEAP), une association d’établissements catholiques philippins, a invité les électeurs à montrer leur amour envers Dieu et envers leur pays durant les prochaines élections nationales, en votant pour des candidats qui défendent les droits de l’homme et qui luttent contre la tyrannie.

Pour l’organisation, il ne peut y avoir aucune place pour des candidats aux valeurs perverties au sein du gouvernement. Les Philippines ont lancé la campagne présidentielle nationale officiellement le 8 février, trois mois avant les élections qui auront lieu en mai prochain, afin d’élire un nouveau président et un nouveau Parlement.

« Nous croyons que nos valeurs chrétiennes doivent être proclamées haut et fort durant ces élections. Ainsi, nous rejetons de toutes nos forces les candidats qui n’hésitent pas à mentir et à manipuler l’histoire – notamment sur les réseaux sociaux via des trolls grassement financés », a dénoncé le groupe, dans un communiqué signé par 26 chefs d’établissements catholiques philippins. Les membres du groupe insistent vouloir défendre avant tout la vérité comme valeur centrale dans l’éducation, malgré les menaces des trolls et des « fake news ».

Par cette initiative, la CEAP vise en particulier un des principaux candidats à la présidentielle philippin, le fils de l’ancien dictateur Ferdinand Marcos, accusé de tenter de manipuler l’histoire en affirmant que la loi martiale déclarée sous la présidence de son père était un « âge d’or ». « Nous rejetons fermement, en particulier, la présentation insolente de la dictature de Marcos et de la loi martiale comme des régimes bienveillants dans notre histoire politique. Nous dénonçons les candidats qui exploitent la pauvreté des gens par l’intimidation et le harcèlement électoral », poursuivent-ils.

« Nous soutenons ceux qui considèrent le pouvoir comme une responsabilité sociale »

Les établissements catholiques critiquent également le président Rodrigo Duterte et sa fille Sara, qui soutient la guerre sanglante menée par son père contre la drogue. « Nous défendons la justice, et nous rejetons donc les candidats qui ont soutenu les actes injustes de l’administration [Duterte] actuelle, en particulier sa guerre contre la drogue qui a tué plusieurs milliers de personnes, en majorité des gens pauvres et impuissants. Nous dénonçons le manque flagrant de remords et l’impunité des autorités », insistent les membres du groupe.

Ces derniers estiment que si des dirigeants corrompus arrivent à nouveau au pouvoir, les Philippines connaîtront un avenir incertain, entre espoir et désespoir. Pour eux, tous les Philippins sont invités à choisir ce qui est bon et à rejeter, en particulier, tous les candidats corrompus. « Nous soutenons des dirigeants qui sont prêts à considérer le pouvoir comme une responsabilité sociale et qui ne se croient pas tout permis, ceux qui savent faire appel à la spiritualité dans leur vie, par leur conscience, leur discernement et leur foi en Dieu », ajoutent-ils.

Les éducateurs catholiques soulignent que leur mission est de rechercher la vérité non seulement en classe mais aussi durant la période électorale. « Nous poursuivons humblement notre mission en tant qu’éclaireurs, pour transmettre les lumières de la vérité, de la justice, de la démocratie et de l’intégrité dans notre société, qui subit aujourd’hui les ténèbres du mensonge, de l’injustice, de l’autoritarisme et d’un gouvernement et d’une gouvernance dysfonctionnels. Que les élections de mai soient une opportunité de chasser ces ténèbres. »

(Avec Ucanews)