Eglises d'Asie

Papouasie : l’Église et l’État au chevet de l’éducation

Publié le 29/11/2018




Mgr Leo Laba Ladjar, évêque de Jayapura, et Muhadjir Effendy, ministre indonésien de l’éducation et de la culture, ont participé à une rencontre de l’enseignement catholique à Jayapura, du 22 au 25 novembre. Ils ont évoqué ensemble les graves difficultés rencontrées par le système éducatif dans certaines provinces du pays, en particulier en Papouasie où les établissements deviennent vétustes et où les enseignants manquent de formation. Le ministre indonésien, en présence du père Vinsensius Darmin Mbula, président de l’enseignement catholique, a salué la qualité des établissements catholiques et souhaité travailler étroitement avec l’Église pour faire face à la crise.

Le ministre indonésien de l’éducation et de la culture, Muhadjir Effendy, a souligné l’urgence de travailler aux côtés de l’Église catholique afin de faire face aux problèmes du système éducatif dans de nombreuses régions du pays, dont la province de Papouasie dans l’est de l’archipel. Muhadjir Effendy, qui a participé à une rencontre de la commission nationale de l’enseignement catholique qui s’est clôturée le 25 novembre à Jayapura, a déclaré que le ministère de l’éducation cherche à améliorer la crise de l’éducation en Papouasie. Il a souligné qu’il avait besoin à la fois de l’Église et des éducateurs. Le ministère a salué l’excellence de des programmes des établissements catholiques dans la province, sans compter les repas qui sont offerts aux élèves dans une région où la malnutrition reste un problème majeur. « Nous allons travailler étroitement avec l’Église, qui apporté une contribution considérable au secteur éducatif, notamment en Papouasie », a ajouté Muhadjir Effendy.

Près de 300 éducateurs catholiques – prêtres, religieuses, directeurs d’établissements et spécialistes, sous la tutelle de la commission de l’enseignement catholique – ont consacré la plus grande partie de cette rencontre de quatre jours à échanger sur la façon dont les écoles catholiques pouvait faire face à l’intolérance religieuse, à l’extrémisme et aux défis d’une société multiculturelle, ainsi qu’au manque de formation des enseignants indonésiens. Le père franciscain Vinsensius Darmin Mbula, président de l’enseignement catholique indonésien, approuve les propos du ministre. Le père Mbula assure que le gouvernement et les établissements catholiques peuvent collaborer dans beaucoup de domaines, en proposant par exemple des formations aux enseignants et aux directeurs d’établissements. « La commission lancera une formation l’année prochaine », poursuit le prêtre.

Sylvo Lobya, directeur de la Fondation des écoles catholiques du diocèse de Jayapura, affirme que ses efforts pour recruter des directeurs d’établissements de haut niveau, a rencontré des difficultés à cause du coût élevé des transports vers Java, où se trouvent les enseignants les plus qualifiés. Il espère que le gouvernement ou l’Église le soutiennent en participant financièrement à l’opération. « Il n’y a rien ici pour la formation des enseignants », poursuit Sylvo. « La formation de deux personnes à Java peut coûter 100 millions de roupies [6 900 dollars]. » Selon John Giay, un enseignant du diocèse de Timika, beaucoup d’établissements ont besoin de travaux. « La plupart des écoles de la région ont été construites durant l’occupation hollandaise », ajoute-t-il. Pour Mgr Leo Laba Ladjar, évêque de Jayapura, qui participait à la rencontre, les problèmes de l’éducation en Papouasie sont tellement complexes qu’une coopération de tous les acteurs est indispensable. L’évêque ajoute que la formation des enseignants n’est qu’une partie du problème. Les conditions géographiques posent une autre difficulté liée à l’absentéisme important des enseignants et des élèves.

(Avec Ucanews, Jayapura)


CRÉDITS

Photo Ryan Dagur / Ucanews