Papouasie : Mgr Petrus Canisius Mandagi, évêque d’Ambon, nommé évêque de Merauke

Le 11 novembre, durant la messe célébrée dans la cathédrale Saint-François-Xavier de Merauke, dans la province indonésienne de Papouasie, le père Hendrikus Kariwop, vicaire général de l’archidiocèse, a annoncé la nomination d’un nouvel évêque par le pape François à Merauke. Mgr Petrus Canisius Mandagi, évêque d’Ambon et membre de la congrégation des Missionnaires du Sacré-Cœur, était déjà administrateur apostolique de Merauke depuis la mort de son prédécesseur, Mgr John Philip Saklil, évêque de Timika. Le diocèse de Merauke n’a pas eu d’évêque titulaire depuis le départ de Mgr Nicolaus Adi Seputra l’an dernier. Les raisons officielles de la démission de Mgr Seputra n’avaient pas été rendues publiques, mais il y avait eu des accusations concernant la gestion du diocèse et des conflits avec les prêtres et les laïcs.

Mgr Mandagi, âgé de 71 ans, a accepté la nomination malgré son âge. « Je crois que c’est la volonté de Dieu, je ne peux pas m’y opposer », a-t-il expliqué le 12 novembre. L’évêque a ajouté qu’il poursuivra ce qu’il a déjà initié en tant qu’administrateur apostolique, à savoir construire des liens fraternels entre les prêtres, les religieux et religieuses et les fidèles. « L’unité entre les prêtres et les religieux doit être un exemple pour tout le peuple. Je me concentrerai également sur le dialogue avec les personnes d’autres confessions et avec le gouvernement. Pour moi, la paix ne peut être obtenue que par la fraternité et le dialogue. » Entre-temps, il sera également administrateur apostolique d’Ambon, dont le diocèse couvre les provinces de Maluku (Moluques) et de Maluku du Nord. Mgr Mandagi en était l’évêque depuis 1994.

Un rôle crucial pour la paix

Il est connu pour une parole franche pour la paix dans le cadre des conflits entre chrétiens et musulmans, qui ont frappé les Moluques entre 1992 et 2002 et qui ont entraîné plus de 6 000 victimes et près de 700 000 déplacés. En tant qu’administrateur apostolique de Merauke, Mgr Mandagi a également défendu les minorités papoues contre les violences et les discriminations. Le 1^er novembre, il a participé à une rencontre organisée à Jakarta aux côtés de Mgr Aloysius Murwito, évêque d’Agats-Asmat et du cardinal Ignatius Suharyo Harjoatmodjo, archevêque de Jakarta et président de la Conférence épiscopale indonésienne. Les évêques ont rencontré Mohammad Mahfud MD, ministre coordinateur des Affaires politiques, juridiques et sécuritaires, afin d’échanger sur divers problèmes affectant les Papous, dont la poursuite des violences dans la région. Le père Anselmus Amo, président de la commission pour la Justice, la Paix et l’Intégrité de la Création de l’archidiocèse de Merauke, s’est réjoui de la nomination de Mgr Mandagi, en affirmant qu’il a joué un rôle crucial pour la paix.

« En tant qu’administrateur apostolique, il a posé des fondations pour l’organisation du diocèse, entre autres, et il a réalisé le besoin de soutenir les liens fraternels ainsi que l’autonomisation des minorités papoues. Il entretient également d’excellentes relations avec les gens. » Mgr Mandagi est né à Minahasa, dans la province de Sulawesi du Nord (Célèbes), et il a été ordonné prêtre en 1975. Il a étudié la théologie dogmatique et les études religieuses à Louvain, en Belgique, entre 1975 et 1981, avant d’enseigner la théologie dogmatique au grand séminaire de Pineleng (Sulawesi du Nord) jusqu’en 1990. Entre 1990 et 1994, il a été provincial des Missionnaires du Sacré-Cœur. Il a également été responsable de la Commission pour la catéchèse de la Conférence épiscopale indonésienne (entre 1997 et 2003), ainsi que de la Commission pour la Justice, la Paix et la Pastorale des personnes itinérantes (entre 2003 et 2009) et de la Commission pour les Affaires œcuméniques et interreligieuses (entre 2009 et 2015).

(Avec Ucanews, Jakarta)