Eglises d'Asie

Papouasie occidentale : les responsables chrétiens appellent le gouvernement à mettre fin aux violences

Publié le 01/12/2021




Après l’appel déjà lancé, début novembre, par 194 prêtres à propos du conflit qui se poursuit en Papouasie occidentale, le Conseil des Églises indonésiennes a publié un document appelant le gouvernement à mettre fin aux violences. Les signataires du document demandent également des pourparlers de paix entre la police, les militaires et les groupes séparatistes : « Nous avons appelé à un vrai dialogue de paix entre le gouvernement indonésien et le Mouvement uni pour la libération de Papouasie occidentale. »

Plusieurs responsables religieux ont publié un document appelant le gouvernement à mettre fin aux violences en Papouasie occidentale.

Le Conseil des Églises d’Indonésie a publié un document appelant le gouvernement à mettre fin aux opérations militaires contre les communautés indigènes en Papouasie occidentale, et à lancer des négociations de paix. Le document évoque notamment des violences qui se poursuivent dans les localités de Nduga, Intan Jaya, Puncak, Kiwirok et Maybrat. Un autre appel similaire a déjà été lancé par 194 prêtres catholiques indonésiens récemment.

« Arrêtez les incursions militaires. Libérez les civils injustement détenus à Maybrat. À Kiwirok, plusieurs centaines d’habitations ont été bombardées par les Forces de Sécurité. Des roquettes ont été tirées par des hélicoptères, mais beaucoup n’ont pas explosé », a précisé le pasteur Alberto John Bunai lors d’une conférence de presse. « Plusieurs centaines de civils auraient fui en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il n’y a pas encore d’estimations publiées sur le nombre de victimes et de maisons détruites. Beaucoup de gens sont malades et affamés dans les forêts alentour. Aujourd’hui, ces gens ont besoin d’aide humanitaire. »

« Ce dont nous avons besoin, pour résoudre le problème à la racine, c’est de dialogue et de réconciliation », a souligné Alberto Bunai, après 58 années de conflits politiques et idéologiques entre l’armée et les groupes indigènes. « Le rôle principal de l’Église est d’être porteuse d’espoir et de défendre la justice ; nous ne pouvons pas rester silencieux face à ces réalités, nous devons élever la voix pour ceux qui sont sans voix », a ajouté le pasteur.

« Nous voulons qu’il y ait la paix, la justice et l’harmonie »

Selon les signataires du document, « le gouvernement indonésien applique de plus en plus une politique de racisme systématique, de criminalisation, de marginalisation et de militarisation dans le contexte de l’occupation politique en Papouasie occidentale ». Le Conseil des Églises a demandé à Jakarta « d’écouter la voix des Papouasiens qui rejettent le principe d’autonomie spéciale de la province », alors qu’ils ont été « réprimés par les militaires ». « Par ailleurs, nous avons appelé à un vrai dialogue de paix entre le gouvernement indonésien et le Mouvement uni pour la libération de Papouasie occidentale. »

Les responsables chrétiens, durant leur conférence de presse, ont insisté sur le fait qu’ils prennent la parole pour le bien et la sécurité de tous, et non pour les intérêts politiques de certains groupes ou individus en particulier : « Nous voulons une atmosphère de sécurité, nous voulons qu’il y ait la paix, la justice et l’harmonie en Papouasie. »

Ils ont poursuivi en soulignant que les indigènes papouasiens ont perdu leurs droits territoriaux à cause des intérêts particuliers d’un groupe d’élite impliqué dans l’exploitation aurifère. « Les Papouasiens sont devenus des victimes à cause de l’exploitation des ressources naturelles, perpétrée sans justice et sans transparence », ont-ils affirmé, en se basant sur plusieurs recherches menées par différentes ONG.

Dans leur document, les responsables religieux expliquent également qu’ils dénoncent « les projets d’islamisation » du pays et la répression des Églises chrétiennes : « Dans plusieurs régions d’Indonésie, la construction d’églises a été interdite, quand d’autres ont également été détruites, incendiées, bombardées. Notre espoir est que toutes les parties, y compris celles qui menacent la sécurité et la paix, coopèrent entre elles », confie le père Agustinus Yerwuan, franciscain. « La police indonésienne, les militaires et l’Armée de libération nationale de la Papouasie occidentale doivent s’accorder pour un cessez-le-feu et pour mettre fin aux violences. »

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Asianews