Eglises d'Asie

Plusieurs centaines de catholiques philippins participent à une consultation synodale nationale

Publié le 07/07/2022




Du 4 au 7 juillet, plus de 200 prêtres et évêques philippins et des délégations de laïcs de nombreux diocèses du pays ont participé à une consultation synodale nationale, organisée dans la ville de Tagaytay, dans la province de Cavite (au sud de Manille), dans le cadre des processus diocésains et régionaux du synode sur la synodalité 2021-2023. Mgr Pablo Virgilio David, évêque de Kalookan et président de la Conférence épiscopale philippine, a déclaré à cette occasion que le synode a permis d’identifier ce qui divise au sein de l’Église locale, dont « l’indifférence envers les plus démunis ».

Du 4 au 7 juillet, plusieurs centaines de Philippins ont participé à une Consultation synodale nationale, à Tagaytay dans la province de Cavite (au sud de Manille).

Près de 200 prêtres et évêques philippins se sont joints à des délégations de laïcs de plusieurs diocèses de l’archipel à l’occasion d’une consultation synodale nationale, organisée dans la ville de Tagaytay, dans la province de Cavite (au sud de Manille), du 4 au 7 juillet. Durant la rencontre, les participants étaient invités à partager leurs préoccupations et recommandations vis-à-vis de l’Église face aux temps modernes, afin entre autres de contribuer à réduire les inégalités socio-économiques dans le pays.

Le Vatican a fixé la date du 15 août 2022 comme délai pour soumettre les synthèses nationales des conférences épiscopales catholiques à travers le monde, dans le cadre des processus diocésains et régionaux du synode sur la synodalité, avant la phase finale qui aura lieu à Rome en octobre 2023 lors du Synode des évêques.

Mgr Pablo Virgilio David, évêque de Kalookan et président de la Conférence épiscopale philippine, a déclaré que le synode a permis aux prêtres et aux fidèles laïcs d’identifier ce qui divise au sein de l’Église locale, comme « l’indifférence envers les pauvres et les nécessiteux ». « Ce synode nous a permis de nommer beaucoup de fossés et de lacunes qui nous séparent au sein des sociétés très inégales que nous avons construites dans ce monde moderne. La bonne nouvelle est que ces fossés, décrits comme infranchissables, peuvent aujourd’hui être comblés et dépassés par notre bâtisseur de ponts par excellence, Jésus-Christ », a confié Mgr David dans une intervention d’ouverture, le 4 juillet.

Le taux de pauvreté est passé de 21,1 % à 23,7 % entre 2018 et 2021 aux Philippines

Il a ajouté que le but de la rencontre était « clair et simple » : répondre à l’invitation du pape François de progresser vers une Église plus synodale, en apprenant à marcher avec le Seigneur ressuscité vers le Royaume de Dieu. L’évêque a également invité les catholiques philippins à faire face à trois questions majeures concernant l’Église dans la société philippine actuelle. « Ce sont trois dimensions que nous devrons confronter courageusement aux Philippines durant ce synode : nos peurs, nos blessures et nos aveuglements », a-t-il ajouté.

Le cardinal Jose Advincula, archevêque de Manille, a partagé les « sentiments heurtés » de ses paroissiens vis-à-vis de l’Église elle-même et de ses ministres : « Les nôtres ont raconté leurs expériences, et ils ont fait part de leurs blessures et frustrations à cause des péchés, des abus et des échecs de l’Église, en particulier concernant ses ministres et responsables. » « Il est vraiment difficile et troublant de faire face à la réalité d’une Église blessée et imparfaite. Dans ces cas-là, il est parfois tentant de penser que l’Église est mourante », a-t-il poursuivi.

Des études montrent que le pays, majoritairement catholique, a l’un des taux de pauvreté et d’inégalité les plus élevés au monde. L’Autorité statistique philippine a ainsi rapporté que le taux de pauvreté est passé de 21,1 % à 23,7 % entre 2018 et 2021, alors que les plus pauvres subissaient les conséquences de la pandémie. De son côté, L’Institut de la Banque asiatique de développement, basé à Tokyo, a signalé que durant la crise sanitaire, les écarts de revenus aux Philippines se sont creusés encore davantage, et que les plus démunis ont subi 40 % de difficultés financières en plus par rapport aux plus aisés.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews