Eglises d'Asie

Près de 69 % des Philippins prient au moins une fois par jour selon une étude

Publié le 23/02/2023




Environ 7 Philippins sur 10 prient au moins une fois par jour selon une étude de la société Social Weather Stations. Par ailleurs, l’enquête indique une pratique religieuse qui reste forte bien qu’en déclin, alors que 38 % des répondants ont confié aller à l’église au moins une fois par semaine. Le père Alejo, anthropologue, souligne les « pratiques collectives » de la foi au sein des familles philippines, comme le fait de « prier avant de conduire ou de travailler ». « Ce sont des pratiques de foi qui ont aussi un caractère social et collectif. »

Une procession à Binondo, Manille, le 28 septembre 2022.

Selon une étude menée au cours du dernier trimestre 2022 par la société Social Weather Stations aux Philippines, près de 69 % des Philippins, soit une personne sur dix, prient tous les jours. Avec un échantillon de 1 200 personnes à travers le pays, majoritairement catholique, les répondants ont été invités à répondre à la question : « À quelle fréquence priez-vous ? » Près de 35 % ont répondu « plusieurs fois par jour » et 34 % ont répondu « une fois par jour », soit 69 % qui ont affirmé prier au moins une fois par jour. Les résultats ont été publiés par la société philippine le 20 février.

Le père Albert Alejo, jésuite et anthropologue philippin, estime que ce chiffre pourrait être attribué aux catholiques qui prient avant et après les repas. « Vous savez, notre culture est fortement liée à la nourriture. Que vous soyez riche ou pauvre, travailleur ordinaire ou directeur de banque, s’il y a de la nourriture sur la table, vous rendez grâce à Dieu pour ses bienfaits qu’il nous donne », explique le prêtre.

Le père Alejo, qui enseigne à l’université pontificale grégorienne de Rome, ajoute que les repas représentent « une des pratiques collectives » de la foi catholique au sein d’une famille philippine. « Il y en a beaucoup d’autres, comme prier le chapelet ensemble, prier avant de conduire ou de travailler, et même prier avant un examen. Ce sont toutes des pratiques de foi qui ont aussi un caractère social et collectif », poursuit-il.

Huit foyers sur dix sont catholiques aux Philippines

Les chauffeurs philippins ont aussi toujours l’habitude de faire un signe de croix chaque fois qu’ils passent devant une église ou une chapelle, ajoute le père Alejo. Nilo Centeno, un chauffeur de jeepney (un moyen de transport populaire aux Philippines) âgé de 43 ans qui travaille à Manille, le confirme. « Je fais toujours le signe de croix dès que je passe devant une église. Ainsi, si je vois une église cinq fois dans une journée, je me souviens du Christ autant de fois en me signant », confie-t-il.

Un autre chauffeur, Jessie Pascual, dit qu’il prie tous les jours pour sa sécurité sur la route. « Une fois, j’ai été attaqué de nuit. J’ai failli être tué. Depuis, je demande toujours à Dieu son conseil et sa protection », explique-t-il. Il ajoute cependant que ses enfants ne sont pas aussi pieux que lui quand il s’agit de prier.

Nilo Centeno renchérit en affirmant qu’ils ont toujours les yeux rivés sur leurs écrans et leurs ordinateurs. « Quand j’étais enfant, en province, chaque fois que la cloche sonnait l’Angelus, tout le monde s’arrêtait pour prier », assure-t-il.

Huit foyers sur dix sont catholiques aux Philippines (soit 81 %), suivis des musulmans (5 %) et des évangéliques (3 %). Les autres (11 %) font partie de l’Église Aglipayan (une Église autochtone catholique des Philippines) et du mouvement Iglesia ni Cristo, entre autres, pour une population totale de 110 millions d’habitants, selon la Philippine Information Agency.

L’enquête de Social Weather Stations a également révélé une pratique religieuse qui reste forte bien qu’en déclin parmi les catholiques philippins. Près de 38 % des répondants ont confié aller à l’église au moins une fois par semaine ; 20 % ont dit participer à une célébration au moins une fois par moins, et 9 % ont répondu pratiquer au moins 11 fois par an. Par ailleurs, les messes en ligne sont de moins en moins suivies (seulement 3 % cette année contre 94 % l’an dernier).

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews