Presque 80 millions de personnes ont été déplacées en 2019 selon le rapport annuel de l’UNHCR

En 2015, une femme de l’ethnie Banwaon témoigne dans un centre de réfugiés de la province d’Agusan del Sur, dans l’île de Mindanao.

Selon le rapport annuel du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) sur les Tendances mondiales, publié le 18 juin, près des 80 millions de personnes à travers le monde ont été forcées de fuir leur foyer en 2019. Pour échapper aux violences et aux persécutions, beaucoup d’entre eux ont dû trouver asile dans leur propre pays. C’est le plus haut niveau depuis dix ans. Le rapport de l’UNCHR montre un changement radical dans les déplacements forcés de populations. Près d’1 % de la population mondiale (soit 79,5 millions de personnes) ont été déplacés en 2019, soit deux fois plus qu’en 2010. Ce chiffre ne prend pas en compte les personnes déplacées internes affectées par la crise sanitaire, qui a pu entraîner encore davantage de déplacements internes et internationaux. Selon le rapport, en 2019, une personne sur 97 a été arrachée de son foyer et déplacée. La guerre, les persécutions, les famines, la maladie et les violations des droits de l’homme sont les principales causes évoquées. Près des deux tiers (68 %) des personnes concernées viennent de seulement cinq pays : la Syrie (6,6 millions), le Venezuela (3,7 millions), l’Afghanistan (2,7 millions), le Soudan du Sud (2,2 millions) et la Birmanie (1,1 million). La majorité des réfugiés (85 %) ont trouvé asile dans des pays en voie de développement, la Turquie en tête avec 3,6 millions de réfugiés (provenant essentiellement de Syrie). On compte également 1,4 million de réfugiés au Pakistan. Selon Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, cette tendance « se poursuit depuis 2012 » et « les chiffres sont plus élevés que l’an dernier ». Les déplacements sont plus fréquents et ne sont plus ni à court terme ni temporaires. Filippo Grandi souligne qu’il y a dix ans, le nombre de personnes déplacées se situait autour de 40 millions. « Donc cela a pratiquement doublé, et cela continue d’augmenter », ajoute-t-il. De fait, depuis l’an dernier, on compte 11 millions de personnes déplacées en plus, en particulier provenant des zones de conflits.

(Avec Asianews)