Eglises d'Asie – Corée du sud
Province de Jeolla du nord : à Iksan, un sanctuaire coréen préserve la mémoire de saint André Kim
Publié le 20/04/2022
La nature reprend vie en même temps que l’octave de Pâques en Corée, où la fête de la résurrection du Christ vient fortifier la vie de foi de la communauté chrétienne. Le printemps est aussi l’occasion, pour de nombreux catholiques sud-coréens, de rendre visite aux sanctuaires et sites de pèlerinage à travers le pays. Parmi ces derniers, la paroisse de Nabawi attire beaucoup de pèlerins tout au long de l’année. Le site commémore le premier prêtre catholique coréen, saint André Kim Taegon (1821-1846). Selon le père Emilio Jung Ung-mo, responsable des arts sacrés de l’archidiocèse de Séoul, cité le 17 avril par le Catholic Times of Korea, le saint coréen est arrivé dans la région en 1845, peu après son ordination sacerdotale. Il revenait de Shanghaï, en Chine, à bord d’un bateau transportant également des missionnaires étrangers.
Saint André Kim a joué un rôle important durant les premiers temps du catholicisme en Corée. Tout en prêchant et en évangélisant lui-même, il a également aidé des missionnaires étrangers à entrer en secret dans le pays par voie maritime, en évitant les patrouilles aux frontières. Il a été arrêté par les forces royales de la dynastie Joseon, puis torturé et décapité près du fleuve Han, à proximité de Séoul, l’année suivante en 1846. Le pape Jean-Paul II l’a déclaré saint avec 102 autres martyrs catholiques lors de sa visite dans le pays en 1984. L’an dernier, l’Église coréenne a marqué le 200e anniversaire de sa naissance avec une année jubilaire, du 29 novembre 2020 au 27 novembre 2021.
Un sanctuaire reconnu comme patrimoine culturel national
L’église de Nabawi, située à Iksan dans la province de Jeolla du nord, dans l’ouest du pays, est l’une des plus anciennes églises catholiques du pays. Le missionnaire français Joseph Vermorel (MEP) l’a construite en bois en combinant des éléments architecturaux Hanoks (une maison traditionnelle coréenne) et gothiques. En 1916, les parois en bois ont été remplacées par des murs en briques, afin de consolider l’église. Le père Victor Poisnel (1855-1925), MEP, en a conçu les plans, ainsi que ceux de la cathédrale Myeongdong de Séoul.
Les 14 stations du chemin de croix du sanctuaire de Nabawi permettent aux pèlerins de prier et de méditer sur les souffrances, la mort et la résurrection de Jésus, et de rappeler aux fidèles les persécutions des chrétiens coréens au XIXe siècle. Le sanctuaire compte aussi deux monuments en mémoire de saint André Kim et du père Vermorel. En 1917, un musée sur l’histoire de l’Église locale a également vu le jour, avec des archives, des œuvres d’art et des reliques de saint André Kim. Un baptistère en bois, ainsi que des statues de Jésus, de la Vierge Marie et de saint Joseph, orne aussi l’église.
Selon le père Emilio Jung Ung-mo, celle-ci a été reconnue comme patrimoine culturel national. Le prêtre ajoute que l’église de Nabawi, son musée, ses reliques et les témoignages des martyrs et missionnaires rappellent que l’Église catholique en Corée est née du sacrifice de nombreux fidèles, dont des étrangers ayant quitté leurs terres natales pour consacrer leurs vies à l’annonce de l’Évangile en Corée. « Les graines de l’Évangile semées par les martyrs et les témoins qui ont vécu avant nous grandissent, fleurissent et portent du fruit. Grâce à leur foi solide et leur noble témoignage, nous pouvons chanter ‘Alléluia’ et annoncer la résurrection de Jésus à notre tour. »
Selon les chiffres officiels du gouvernement sud-coréen, près de 56 % de la population local, sur 58 millions d’habitants, sont sans religion ; 20 % sont protestants, 8 % sont catholiques et 15,5 % sont bouddhistes. On compte près de 5,6 millions de catholiques pour trois archidiocèses, quatorze diocèses et un ordinariat militaire.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Catholic Times of Korea / Ucanews